| [11,28] XXVIII. <1> Οὐ μὴν ἀλλ᾽ οὕτω πως ἤρξατο τῶν λόγων. Ἔφη γὰρ 
θαυμάζειν τίνι δυσαρεστήσαντες ἢ ποίαις ἐλπίσιν ἐπαρθέντες ἐπεβάλοντο 
ποιεῖσθαι τὴν ἀπόστασιν. <2> Τρεῖς γὰρ αἰτίας εἶναι, δι᾽ ἃς τολμῶσι 
στασιάζειν ἄνθρωποι πρὸς πατρίδα καὶ τοὺς ἡγουμένους, ὅταν τοῖς 
προεστῶσι μέμφωνταί τι καὶ δυσχεραίνωσιν, ἢ τοῖς ὑποκειμένοις πράγμασι 
δυσαρεστῶσιν, ἢ καὶ νὴ Δία μειζόνων ὀρεχθῶσι καὶ καλλιόνων ἐλπίδων. 
<3> "Ἐρωτῶ δὲ τί τούτων ὑμῖν ὑπῆρξεν; ἐμοὶ δῆλον ὅτι δυσηρεστήσασθε, 
διότι τὰς σιταρχίας ὑμῖν οὐκ ἀπεδίδουν: <4> ἀλλὰ τοῦτ᾽ ἐμὸν μὲν οὐκ ἦν 
ἔγκλημα: κατὰ γὰρ τὴν ἐμὴν ἀρχὴν οὐδὲν ὑμῖν ἐνέλειπε τῶν ὀψωνίων: <5> εἰ 
δ᾽ ἄρ᾽ ἦν ἐκ τῆς Ῥώμης, διότι τὰ πάλαι προσοφειλόμενα νῦν οὐ διωρθοῦτο 
— <6> πότερον οὖν ἐχρῆν ἀποστάτας γενομένους τῆς πατρίδος καὶ 
πολεμίους τῆς θρεψάσης οὕτως ἐγκαλεῖν ἢ παρόντας λέγειν μὲν περὶ 
τούτων πρὸς ἐμέ, παρακαλεῖν δὲ τοὺς φίλους συνεπιλαβέσθαι καὶ βοηθεῖν 
ὑμῖν; <7> δοκῶ γάρ, ἦν τοῦτο βέλτιον. Τοῖς μὲν γὰρ μισθοῦ παρά τισι 
στρατευομένοις ἔστιν ὅτε συγγνώμην δοτέον ἀφισταμένοις τῶν 
μισθοδοτῶν, τοῖς δ᾽ ὑπὲρ ἑαυτῶν πολεμοῦσι καὶ γυναικῶν ἰδίων καὶ 
τέκνων οὐδαμῶς συγχωρητέον: <8> ἔστι γὰρ παραπλήσιον ὡς ἂν εἴ τις ὑπὸ 
γονέως ἰδίου φάσκων εἰς ἀργυρίου λόγον ἀδικεῖσθαι παρείη μετὰ τῶν 
ὅπλων, ἀποκτενῶν τοῦτον παρ᾽ οὗ τὸ ζῆν αὐτὸς ἔλαβε. <9> Νὴ Δί᾽ ἀλλ᾽ ἐγὼ 
τὰς μὲν κακοπαθείας ὑμῖν καὶ τοὺς κινδύνους πλείους ἢ τοῖς ἄλλοις 
ἐπέταττον, τὰ δὲ λυσιτελῆ καὶ τὰς ὠφελείας ἑτέροις μᾶλλον ἐμέριζον: <10> 
ἀλλ᾽ οὔτε τολμᾶτε τοῦτο λέγειν οὔτε τολμήσαντες δύναισθ᾽ ἂν ἀποδεῖξαι. 
<11> Τί οὖν ἐστιν, ἐφ᾽ ᾧ δυσαρεστούμενοι κατὰ τὸ παρὸν ἡμῖν τὰς 
ἀποστάσεις ἐποιήσασθε; τοῦτ᾽ ἤδη βούλομαι πυθέσθαι: δοκῶ μὲν γὰρ 
οὐδὲν οὔτ᾽ ἐρεῖν οὔτ᾽ ἐπινοήσειν ὑμῶν οὐδένα. 
 | [11,28] XXVIII. <1> Il commença par leur dire qu'il se demandait avec 
étonnement par suite de quelle offense et par quel espoir excités ils 
avaient eu l'idée de se révolter; <2> qu'il n'y avait que trois causes pour 
lesquelles on osât prendre les armes contre sa patrie ou ses chefs : 
lorsqu'on nourrissait contre ses supérieurs quelque ressentiment, quelque 
grief; lorsqu'on était mécontent de la tournure des affaires, ou qu'on avait 
l'espérance d'avantages plus considérables et plus beaux que ceux dont 
on jouissait. <3> « Mais, je vous le demande, s'écria-t-il, quelle est celle de 
ces causes que vous puissiez invoquer? <4> Est-ce à moi que vous en 
voulez, parce que je ne vous ai point donné votre solde? Mais vous 
n'avez rien à me reprocher en cela : jamais, depuis que je vous 
commande, vous n'avez manqué d'argent. <5> Accusez Rome si ce que 
l'on doit depuis longtemps n'est pas encore payé.... <6> Eh quoi ! deviez-vous, pour ce grief, trahir votre patrie et vous faire les ennemis de la 
terre qui vous a nourris? Ne fallait-il pas plutôt me dire vos plaintes et prier 
vos amis d'appuyer vos prières et de vous secourir? <7> Cette conduite eût 
été meilleure, ce me semble. On peut pardonner à des hommes qui ne 
servent que pour de l'or de quitter ceux qui les payent ; mais la révolte de 
soldats qui combattent pour eux-mêmes, pour leurs femmes, pour leurs 
enfants, est un crime sans excuse : <8> c'est comme si un fils, prétendant 
avoir été trompé par son père dans une affaire d'intérêt, allait, le fer à la 
main, tuer, pour cette injure, celui de qui il a reçu le jour. <9> Direz-vous 
encore que je vous ai réservé les fatigues et les dangers, et gardé pour 
d'autres les bénéfices et les dépouilles? <10> Mais vous n'oseriez le 
prétendre, et si vous l'osiez, vous ne pourriez le prouver. <11> Quel est 
donc enfin ! le grief qui vous anime en ce moment et vous a poussés à la 
révolte? Je voudrais le connaître. Mais il n'est personne de vous qui 
puisse formuler un reproche, ni même penser à le faire.
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