[10,23] XXIII. <1> Ἦσαν δὲ κινήσεις, ἃς ὑπελάμβανε πρὸς πάντα καιρὸν
ἁρμόζειν, αἷς ἔδει συνειθίσθαι τοὺς ἱππεῖς, αὗται· <2> αἱ καθ᾽ ἵππον μὲν
κλίσεις ἐφ᾽ ἡνίαν καὶ πάλιν ἐπὶ δόρυ, πρὸς δὲ τούτοις ἀναστροφὴ καὶ
μεταβολή, <3> κατ᾽ οὐλαμὸν δ᾽ ἐπιστροφὴ καὶ περισπασμός, ἔτι δ᾽
ἐκπερισπασμός, <4> πρὸς δὲ τούτοις ἐξαγωγαὶ κατὰ λόχους καὶ διλοχίας
ἀφ᾽ ἑκατέρων τῶν κεράτων μετὰ τάχους, ποτὲ δ᾽ ἀπὸ τῶν μέσων, καὶ
συναγωγαὶ πάλιν μετ᾽ ἐποχῆς εἰς οὐλαμούς, εἰς ἴλας, εἰς ἱππαρχίας, <5> ἐπὶ
δὲ τούτοις ἐκτάξεις ἐφ᾽ ἑκατέρων τῶν κεράτων ἢ διὰ παρεμβολῆς ἢ διὰ
παραγωγῆς τῆς παρὰ τοὺς οὐραγούς. <6> Τὰς μὲν γὰρ κατὰ περίκλασιν οὐ
προσδεῖσθαι μελέτης ἔφη· σχεδὸν γὰρ ὡς ἂν εἰ πορείας ἔχειν διάθεσιν. <7>
Ἐκ δὲ τούτου τὰς ἐπαγωγὰς τὰς ἐπὶ τοὺς ἐναντίους καὶ τὰς ἀποχωρήσεις
ἔδει συνεθίζειν ἐν πάσαις ταῖς κινήσεσιν ἐπὶ τοσοῦτον ὥστε δεινῷ τῷ τάχει
προσάγειν, ἐφ᾽ ὅσον συζυγοῦντας καὶ συστοιχοῦντας διαμένειν, ἅμα δὲ καὶ
τὰ διαστήματα κατὰ τοὺς οὐλαμοὺς τηρεῖν, <8> ὡς ἱππέων λελυκότων τὴν
τάξιν τὴν ἐν οὐλαμοῖς, αἱρουμένων κινδυνεύειν, οὐδὲν ἐπισφαλέστερον
ὑπάρχον οὐδ᾽ ἀχρειότερον. <9> Ταῦτα δ᾽ ὑποδείξας τοῖς τε πολλοῖς καὶ τοῖς
ἀποτελείοις, αὖθις ἐπεπορεύετο τὰς πόλεις, ἐξετάζων πρῶτον μὲν εἰ
συμπεριφέρονθ᾽ οἱ πολλοὶ τοῖς παραγγελλομένοις, δεύτερον δ᾽ εἰ
κρατοῦσιν οἱ κατὰ πόλεις ἄρχοντες τοῦ σαφῶς καὶ δεόντως διδόναι τὰ
παραγγέλματα, <10> κρίνων πρὸς τὴν ἀλήθειαν οὐδὲν ἀναγκαιότερον εἶναι
τῆς τῶν κατὰ μέρος ἡγεμόνων ἐμπειρίας.
| [10,23] XXIII. <1> Voici quelles étaient les évolutions auxquelles il voulait que
les cavaliers s'habituassent, comme étant toujours utiles. <2> C'étaient
dans les mouvements du cavalier seul, demi-tour à gauche, demi-tour à
droite, conversion en arrière, première position. <3> Dans les manœuvres
par escadron, conversion générale, mouvement de rotation en deux ou
trois temps. <4> Puis venait l'exercice des compagnies se détachant sur
une ou deux files des deux ailes, ou bien du centre au grand galop, en
venant ensuite doucement se reformer en escadrons et en corps. <5> Il
exerçait aussi les cavaliers à faire front sur l'un et l'autre flanc, à doubler
les files à plusieurs reprises, ou bien à former une espèce d'échelle, afin
d'aller, par une marche oblique, établir la ligne. <6> Quant à faire défiler la
section de l'une ou de l'autre aile avant l'autre, et de la faire suivre par le
reste des sections, qui devaient tourner au point de départ de la première
pour faire la colonne, il ne croyait pas que cela demandât un exercice
particulier; c'était à peu près l'ordre de marche. Il fallait ensuite
enseigner aux cavaliers à s'avancer successivement vers l'ennemi, ou à
battre en retraite avec toute sorte de mouvements, de manière à pouvoir,
malgré une assez grande vitesse, conserver les rangs et maintenir entre
les escadrons une égale distance. <8> Rien en effet n'est plus préjudiciable
à la cavalerie que de perdre les distances et de rompre l'ordre des
compagnies par un imprudent désir de combattre. <9> Quand Philopœmen
eut fait connaître au peuple et aux chefs ces exercices, il se mit à
parcourir les villes pour observer par lui-même si les troupes obéissaient
bien à leurs officiers, et si ceux-ci mettaient dans leurs commandements
la clarté et la netteté désirables. Il pensait que, sur le champ de bataille,
l'expérience des chefs de chaque corps était la condition nécessaire du succès.
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