| [10,21] XXI <1> Ὅτι Εὐρυλέων ὁ τῶν Ἀχαιῶν στρατηγὸς ἄτολμος ἦν καὶ 
πολεμικῆς χρείας ἀλλότριος. <2> Τοῦ δὲ καιροῦ τοῦ κατὰ τὴν διήγησιν 
ἐφεστακότος ἡμᾶς ἐπὶ τὴν ἀρχὴν τῶν Φιλοποίμενος πράξεων, καθήκειν 
ἡγούμεθα, καθάπερ καὶ περὶ τῶν ἄλλων τῶν ἀξιολόγων ἀνδρῶν τὰς 
ἑκάστων ἀγωγὰς καὶ φύσεις ἐπειράθημεν ὑποδεικνύναι, καὶ περὶ τούτου 
ποιῆσαι τὸ παραπλήσιον. <3> Καὶ γὰρ ἄτοπον τὰς μὲν τῶν πόλεων κτίσεις 
τοὺς συγγραφέας, καὶ πότε καὶ πῶς καὶ διὰ τίνων ἐκτίσθησαν, ἔτι δὲ τὰς 
διαθέσεις καὶ περιστάσεις μετ᾽ ἀποδείξεως ἐξαγγέλλειν, τὰς δὲ τῶν τὰ ὅλα 
χειρισάντων ἀνδρῶν ἀγωγὰς καὶ ζήλους παρασιωπᾶν, καὶ ταῦτα τῆς 
χρείας μεγάλην ἐχούσης τὴν διαφοράν· <4> ὅσῳ γὰρ ἄν τις καὶ ζηλῶσαι καὶ 
μιμήσασθαι δυνηθείη μᾶλλον τοὺς ἐμψύχους ἄνδρας τῶν ἀψύχων 
κατασκευασμάτων, τοσούτῳ καὶ τὸν περὶ αὐτῶν λόγον διαφέρειν εἰκὸς 
πρὸς ἐπανόρθωσιν τῶν ἀκουόντων. <5> Εἰ μὲν οὖν μὴ κατ᾽ ἰδίαν 
ἐπεποιήμεθα τὴν περὶ αὐτοῦ σύνταξιν, ἐν ᾗ διεσαφοῦμεν καὶ τίς ἦν καὶ 
τίνων καὶ τίσιν ἀγωγαῖς ἐχρήσατο νέος ὤν, ἀναγκαῖον ἦν ὑπὲρ ἑκάστου 
τῶν προειρημένων φέρειν ἀπολογισμόν· <6> ἐπεὶ δὲ πρότερον ἐν τρισὶ 
βυβλίοις ἐκτὸς ταύτης τῆς συντάξεως τὸν ὑπὲρ αὐτοῦ πεποιήμεθα λόγον, 
τήν τε παιδικὴν ἀγωγὴν διασαφοῦντες καὶ τὰς ἐπιφανεστάτας πράξεις, <7> 
δῆλον ὡς ἐν τῇ νῦν ἐξηγήσει πρέπον ἂν εἴη τῆς μὲν νεωτερικῆς ἀγωγῆς καὶ 
τῶν νεωτερικῶν ζήλων κατὰ μέρος ἀφελεῖν, τοῖς δὲ κατὰ τὴν ἀκμὴν αὐτοῦ 
κεφαλαιωδῶς ἐκεῖ δεδηλωμένοις ἔργοις προσθεῖναι καὶ κατὰ μέρος, ἵνα τὸ 
πρέπον ἑκατέρᾳ τῶν συντάξεων τηρῶμεν. Ὥσπερ γὰρ ἐκεῖνος ὁ τόπος, <8> 
ὑπάρχων ἐγκωμιαστικός, ἀπῄτει τὸν κεφαλαιώδη καὶ μετ᾽ αὐξήσεως τῶν 
πράξεων ἀπολογισμόν, οὕτως ὁ τῆς ἱστορίας, κοινὸς ὢν ἐπαίνου καὶ 
ψόγου, ζητεῖ τὸν ἀληθῆ καὶ τὸν μετ᾽ ἀποδείξεως καὶ τῶν ἑκάστοις 
παρεπομένων συλλογισμῶν.
 | [10,21] XXI. <1> Eurycléon, général des Achéens, était sans bravoure et sans 
aucune expérience de l'art militaire. <2> Puisque la suite de cette histoire 
nous conduit à l'époque où Philopœmen commence à figurer dans les 
affaires de l'État, nous croyons convenable de faire pour lui ce que nous 
avons fait pour d'autres hommes illustres, je veux dire retracer leur 
caractère et leur éducation. <3> Certes, il serait étrange que les historiens 
rappelassent avec détail la fondation des villes, qu'ils dissent à quelle 
époque, comment, et par qui elles ont été jadis fondées, quelle en fut 
l'organisation, quelle en fut enfin la fortune, et qu'ils négligeassent de 
raconter l'éducation et les premières études des personnages distingués 
qui eurent en main le pouvoir, quand l'utilité d'un tel travail est bien 
autrement importante. <4> Et en effet, comme il est plus possible de 
reproduire, d'imiter les vertus des héros que les beautés d'une matière 
sans vie, il est naturel que l'histoire des grands hommes soit plus propre à 
intéresser le lecteur que toute autre. <5> Si donc nous n'avions déjà, dans 
un éloge particulier de Philopœmen, dit qui il était, quels furent ses 
maîtres et dans quels principes sa jeunesse fut élevée, il serait nécessaire 
de revenir en détail sur ces questions. <6> Mais comme nous les avons 
examinées déjà dans trois livres spéciaux, comme nous avons alors 
retracé son enfance et ses actions les plus célèbres dès cette époque, <7> 
il est évident qu'il faut retrancher tout ce qui serait petit détail sur ce sujet, 
et au contraire développer ce qu'il a fait comme homme, et ce que nous 
n'avons indiqué que sommairement. Nous conserverons ainsi à chaque 
œuvre le caractère qui lui est propre. <8> Mon premier ouvrage étant un 
panégyrique demandait un résumé quelque peu orné ; mais cette histoire, 
où se mêlent et le blâme et l'éloge, réclame l'exposé véritable et raisonné 
des faits et de leurs conséquences.
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