[9,28] Οἱ δὲ Ἀκαρνᾶνες, πυνθανόμενοι τὴν τῶν Αἰτωλῶν ἔφοδον ἐπὶ σφᾶς,
τὰ μὲν ἀπαλγοῦντες ταῖς ἐλπίσι, τὰ δὲ καὶ θυμομαχοῦντες, ἐπί τινα
παράστασιν κατήντησαν.
Εἰ δέ τις λειπόμενος μὴ θάνοι, φύγοι δὲ τὸν κίνδυνον, τοῦτον μήτε
πόλει δέχεσθαι μήτε πῦρ ἐναύειν. Περὶ τούτων ἀρὰς ἐποιήσαντο πᾶσι μέν,
μάλιστα δὲ τοῖς Ἠπειρώταις, εἰς τὸ μηδένα τῶν φευγόντων δέξασθαι τῇ χώρᾳ.
Προθυμίαν γὰρ φίλων συμφόρως μὲν γινομένην μεγάλην παρέχεσθαι
χρείαν, ἐφελκομένην δὲ καὶ καθυστεροῦσαν τελέως ἀνωφελῆ ποιεῖν τὴν
ἐπικουρίαν. Εἴπερ οὖν βούλονται μὴ τοῖς γράμμασι μόνον, ἀλλὰ καὶ τοῖς
ἔργοις τηρεῖν τὴν πρὸς αὐτοὺς συμμαχίαν ...
| [9,28] XXVIII. À la nouvelle de l'expédition des Etoliens, poussés à la
fois par le désespoir et la colère, les Acarnaniens prirent une résolution
extrême. Ils déclarèrent que le soldat vaincu qui ne mourrait pas et aurait
lâchement fui le danger, ne serait reçu dans aucune ville, et que le feu lui
serait interdit. Ils prièrent tous leurs alliés, et en particulier les Épirotes,
sous menace d'imprécations, de n'accueillir sur leur territoire aucun fuyard.
Car, dirent-ils, l'assistance d'un ami, quand elle vient à propos, est
d'une grande utilité ; mais lorsqu'elle se fait attendre et finit par arriver trop
tard, à quoi sert-elle ? Si donc les Macédoniens voulaient que leur alliance
avec l'Acarnanie ne se bornât pas à la lettre morte d'un traité, mais que
des faits en fissent foi, ils devaient se hâter de leur prêter main-forte.
|