HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre VI

Chapitre 7

  Chapitre 7

[6,7] αὕτη καλοῦ καὶ δικαίου πρώτη παρ´ ἀνθρώποις κατὰ φύσιν ἔννοια καὶ τῶν ἐναντίων τούτοις, αὕτη βασιλείας ἀληθινῆς ἀρχὴ καὶ γένεσις. οὐ γὰρ μόνον αὐτοῖς, ἀλλὰ καὶ τοῖς ἐκ τούτων (οἱ) πολλοὶ διαφυλάττουσι τὰς ἀρχάς, πεπεισμένοι τοὺς ἐκ τοιούτων γεγονότας καὶ τραφέντας ὑπὸ τοιούτοις παραπλησίους ἕξειν καὶ τὰς προαιρέσεις. ἐὰν δέ ποτε τοῖς ἐγγόνοις δυσαρεστήσωσι, ποιοῦνται μετὰ ταῦτα τὴν αἵρεσιν τῶν ἀρχόντων καὶ βασιλέων οὐκέτι κατὰ τὰς σωματικὰς καὶ θυμικὰς δυνάμεις, ἀλλὰ κατὰ τὰς τῆς γνώμης καὶ τοῦ λογισμοῦ διαφοράς, πεῖραν εἰληφότες ἐπ´ αὐτῶν τῶν ἔργων τῆς ἐξ ἀμφοῖν παραλλαγῆς. τὸ μὲν οὖν παλαιὸν ἐνεγήρασκον ταῖς βασιλείαις οἱ κριθέντες ἅπαξ καὶ τυχόντες τῆς ἐξουσίας ταύτης, τόπους τε διαφέροντας ὀχυρούμενοι καὶ τειχίζοντες καὶ χώραν κατακτώμενοι, τὸ μὲν τῆς ἀσφαλείας χάριν, τὸ δὲ τῆς δαψιλείας τῶν ἐπιτηδείων τοῖς ὑποτεταγμένοις· ἅμα δὲ περὶ ταῦτα σπουδάζοντες ἐκτὸς ἦσαν πάσης διαβολῆς καὶ φθόνου διὰ τὸ μήτε περὶ τὴν ἐσθῆτα μεγάλας ποιεῖσθαι τὰς παραλλαγὰς μήτε περὶ τὴν βρῶσιν καὶ πόσιν, ἀλλὰ παραπλήσιον ἔχειν τὴν βιοτείαν τοῖς ἄλλοις, ὁμόσε ποιούμενοι τοῖς πολλοῖς ἀεὶ τὴν δίαιταν. ἐπεὶ δ´ ἐκ διαδοχῆς καὶ κατὰ γένος τὰς ἀρχὰς παραλαμβάνοντες ἕτοιμα μὲν εἶχον ἤδη τὰ πρὸς τὴν ἀσφάλειαν, ἕτοιμα δὲ καὶ πλείω τῶν ἱκανῶν τὰ πρὸς τὴν τροφήν, τότε δὴ ταῖς ἐπιθυμίαις ἑπόμενοι διὰ τὴν περιουσίαν ἐξάλλους μὲν ἐσθῆτας ὑπέλαβον δεῖν ἔχειν τοὺς ἡγουμένους τῶν ὑποταττομένων, ἐξάλλους δὲ καὶ ποικίλας τὰς περὶ τὴν τροφὴν ἀπολαύσεις καὶ παρασκευάς, ἀναντιρρήτους δὲ καὶ παρὰ τῶν μὴ προσηκόντων τὰς τῶν ἀφροδισίων χρείας καὶ συνουσίας. ἐφ´ οἷς μὲν φθόνου γενομένου καὶ προσκοπῆς, ἐφ´ οἷς δὲ μίσους ἐκκαιομένου καὶ δυσμενικῆς ὀργῆς, ἐγένετο μὲν ἐκ τῆς βασιλείας τυραννίς, ἀρχὴ δὲ καταλύσεως ἐγεννᾶτο καὶ σύστασις ἐπιβουλῆς τοῖς ἡγουμένοις· ἣν οὐκ ἐκ τῶν χειρίστων, ἀλλ´ ἐκ τῶν γενναιοτάτων καὶ μεγαλοψυχοτάτων, ἔτι δὲ θαρραλεωτάτων ἀνδρῶν συνέβαινε γίνεσθαι διὰ τὸ τοὺς τοιούτους ἥκιστα δύνασθαι φέρειν τὰς τῶν ἐφεστώτων ὕβρεις. [6,7] VII. Telle est la première idée que la nature donne aux hommes du bien et du juste ainsi que de leurs contraires ; telles furent l'origine et la formation de la véritable royauté. Car ce n'est pas seulement aux bons souverains qu'on assure la conservation de leur pouvoir, mais encore à leur postérité, parce qu'on espère que des hommes mis au monde et élevés par eux observeront les mêmes principes. Que si jamais on est mécontent de leurs descendants, on choisit d'autres chefs et d'autres rois, non plus pour leur force physique, mais pour leurs qualités morales et leur intelligence ; car on connaît par expérience la différence entre ces deux systèmes. A l'origine, ceux qu'on avait une fois jugés dignes de la royauté et à qui on l'avait donnée vieillissaient sur leur trône, occupés à fortifier les positions les plus importantes, à élever des remparts, à étendre leur territoire, pour assurer à leurs peuples à la lois la sécurité et des ressources matérielles en abondance ; tout entiers à cette tâche, ils ne donnaient aucune prise à la médisance et à la jalousie, parce qu'ils ne cherchaient pas à se distinguer de leurs sujets par leur costume, leur nourriture ou leur boisson, mais qu'ils vivaient comme tout le monde et menaient la même existence que le commun des hommes. Mais quand le pouvoir se transmit par succession et par droit de naissance, les rois, se voyant bien à l'abri du danger et plus que largement assurés de leur subsistance, se laissèrent corrompre par l'opulence et cédèrent à leurs passions : ils s'imaginèrent qu'il leur fallait des vêtements plus somptueux qu'à leurs sujets, une table plus recherchée et plus variée, des liaisons amoureuses que personne ne vînt contrarier. Ces excès engendrèrent tantôt l'envie et le mécontentement, tantôt la haine et la colère : la royauté se changea en tyrannie, des conspirations se formèrent contre les tyrans et préparèrent la ruine de ce régime ; or ceux qui tramèrent ces complots n'étaient pas des gens de rien, mais ils comptaient parmi les citoyens les plus nobles, les meilleurs, les plus courageux, car ceux-là sont plus que tout autre incapables de supporter les insolences d'un maître.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006