HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre VI

Chapitre 52

  Chapitre 52

[6,52] Τά γε μὴν κατὰ μέρος, οἷον εὐθέως τὰ πρὸς τὰς πολεμικὰς χρείας, τὸ μὲν πρὸς τὰς κατὰ θάλατταν, ὅπερ εἰκός, ἄμεινον ἀσκοῦσι καὶ παρασκευάζονται Καρχηδόνιοι διὰ τὸ καὶ πάτριον αὐτοῖς ὑπάρχειν ἐκ παλαιοῦ τὴν ἐμπειρίαν ταύτην καὶ θαλαττουργεῖν μάλιστα πάντων ἀνθρώπων, τὸ δὲ περὶ τὰς πεζικὰς χρείας πολὺ δή τι Ῥωμαῖοι πρὸς τὸ βέλτιον ἀσκοῦσι Καρχηδονίων. οἱ μὲν γὰρ τὴν ὅλην περὶ τοῦτο ποιοῦνται σπουδήν, Καρχηδόνιοι δὲ τῶν μὲν πεζικῶν εἰς τέλος ὀλιγωροῦσι, τῶν δ´ ἱππικῶν βραχεῖάν τινα ποιοῦνται πρόνοιαν. αἴτιον δὲ τούτων ἐστὶν ὅτι ξενικαῖς καὶ μισθοφόροις χρῶνται δυνάμεσι, Ῥωμαῖοι δ´ ἐγχωρίοις καὶ πολιτικαῖς. καὶ περὶ τοῦτο τὸ μέρος ταύτην τὴν πολιτείαν ἀποδεκτέον ἐκείνης μᾶλλον· μὲν γὰρ ἐν ταῖς τῶν μισθοφόρων εὐψυχίαις ἔχει τὰς ἐλπίδας ἀεὶ τῆς ἐλευθερίας, δὲ Ῥωμαίων ἐν ταῖς σφετέραις ἀρεταῖς καὶ ταῖς τῶν συμμάχων ἐπαρκείαις. διὸ κἄν ποτε πταίσωσι κατὰ τὰς ἀρχάς, Ῥωμαῖοι μὲν ἀναμάχονται τοῖς ὅλοις, Καρχηδόνιοι δὲ τοὐναντίον. (ἐκεῖνοι γὰρ) ὑπὲρ πατρίδος ἀγωνιζόμενοι καὶ τέκνων οὐδέποτε δύνανται λῆξαι τῆς ὀργῆς, ἀλλὰ μένουσι ψυχομαχοῦντες, ἕως ἂν περιγένωνται τῶν ἐχθρῶν. διὸ καὶ περὶ τὰς ναυτικὰς δυνάμεις πολύ τι λειπόμενοι Ῥωμαῖοι κατὰ τὴν ἐμπειρίαν, ὡς προεῖπον ἐπάνω, τοῖς ὅλοις ἐπικρατοῦσι διὰ τὰς τῶν ἀνδρῶν ἀρετάς· καίπερ γὰρ οὐ μικρὰ συμβαλλομένης εἰς τοὺς κατὰ θάλατταν κινδύνους τῆς ναυτικῆς χρείας, ὅμως τῶν ἐπιβατῶν εὐψυχία πλείστην παρέχεται ῥοπὴν εἰς τὸ νικᾶν. διαφέρουσι μὲν οὖν καὶ φύσει πάντες Ἰταλιῶται Φοινίκων καὶ Λιβύων τῇ τε σωματικῇ ῥώμῃ καὶ ταῖς ψυχικαῖς τόλμαις· μεγάλην δὲ καὶ διὰ τῶν ἐθισμῶν πρὸς τοῦτο τὸ μέρος ποιοῦνται τῶν νέων παρόρμησιν. ἓν δὲ ῥηθὲν ἱκανὸν ἔσται σημεῖον τῆς τοῦ πολιτεύματος σπουδῆς, ἣν ποιεῖ(ται) περὶ τὸ τοιούτους ἀποτελεῖν ἄνδρας ὥστε πᾶν ὑπομένειν χάριν τοῦ τυχεῖν ἐν τῇ πατρίδι τῆς ἐπ´ ἀρετῇ φήμης. [6,52] LII. — Passons à l'examen de certains points particuliers, par exemple à l'art de la guerre. En ce qui concerne la marine, il est clair que les Carthaginois y sont mieux exercés et préparés, puisqu'ils en ont une antique expérience qui se transmet de père en fils et que ce sont les plus grands navigateurs qu'il y ait au monde. Mais pour ce qui est des opérations sur terre, les Romains y sont bien supérieurs aux Carthaginois : ils s'y consacrent tout entiers, tandis que les Carthaginois ne se préoccupent pas du tout de l'infanterie et très peu de la cavalerie. Cette indifférence tient à ce qu'ils emploient des mercenaires étrangers, tandis que les Romains n'ont que des armées indigènes et nationales, ce qui est encore un avantage de la constitution romaine ; car la liberté de Carthage dépend toujours de la valeur de ses mercenaires, alors que les Romains ne comptent que sur leur propre courage et sur l'appui de leurs alliés. C'est pourquoi, quand les Romains commencent par être vaincus, ils se relèvent et réparent leurs désastres ; à Carthage, c'est tout le contraire. Combattant pour leur patrie et pour leurs enfants, les Romains ne laissent jamais refroidir leur ardeur, mais ils luttent toujours avec la même opiniâtreté jusqu'à ce qu'ils viennent à bout de leurs ennemis. Ils ont beau, comme je l'ai dit plus haut, avoir beaucoup moins la pratique des combats sur mer, ils finissent néanmoins par y triompher grâce à la vaillance de leurs soldats ; l'expérience de la navigation est sans doute pour beaucoup dans l'issue d'une bataille navale ; mais c'est surtout la bravoure des combattants qui décide de la victoire. Or tous les Italiens sont supérieurs aux Phéniciens et aux Africains pour la vigueur comme pour le courage. Il existe d'ailleurs chez eux certaines coutumes qui sont pour les jeunes guerriers un stimulant admirable ; il suffira d'un exemple pour montrer combien on se préoccupe, à Rome, de faire des hommes prêts à tout endurer pour acquérir dans leur patrie une brillante réputation.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006