HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre VI

Chapitre 4

  Chapitre 4

[6,4] ὅτι δ´ ἀληθές ἐστι τὸ λεγόμενον ἐκ τούτων συμφανές. οὔτε γὰρ πᾶσαν δήπου μοναρχίαν εὐθέως βασιλείαν ῥητέον, ἀλλὰ μόνην τὴν ἐξ ἑκόντων συγχωρουμένην καὶ τῇ γνώμῃ τὸ πλεῖον φόβῳ καὶ βίᾳ κυβερνωμένην· οὐδὲ μὴν πᾶσαν ὀλιγαρχίαν ἀριστοκρατίαν νομιστέον, ἀλλὰ ταύτην, ἥτις ἂν κατ´ ἐκλογὴν ὑπὸ τῶν δικαιοτάτων καὶ φρονιμωτάτων ἀνδρῶν βραβεύηται. παραπλησίως οὐδὲ δημοκρατίαν, ἐν πᾶν πλῆθος κύριόν ἐστι ποιεῖν , τι ποτ´ ἂν αὐτὸ βουληθῇ καὶ πρόθηται παρὰ δ´ πάτριόν ἐστι καὶ σύνηθες θεοὺς σέβεσθαι, γονεῖς θεραπεύειν, πρεσβυτέρους αἰδεῖσθαι, νόμοις πείθεσθαι, παρὰ τοῖς τοιούτοις συστήμασιν ὅταν τὸ τοῖς πλείοσι δόξαν νικᾷ, τοῦτο καλεῖν (δεῖ) δημοκρατίαν. διὸ καὶ γένη μὲν ἓξ εἶναι ῥητέον πολιτειῶν, τρία μὲν πάντες θρυλοῦσι καὶ νῦν προείρηται, τρία δὲ τὰ τούτοις συμφυῆ, λέγω δὲ μοναρχίαν, ὀλιγαρχίαν, ὀχλοκρατίαν. πρώτη μὲν οὖν ἀκατασκεύως καὶ φυσικῶς συνίσταται μοναρχία, ταύτῃ δ´ ἕπεται καὶ ἐκ ταύτης γεννᾶται μετὰ κατασκευῆς καὶ διορθώσεως βασιλεία. μεταβαλλούσης δὲ ταύτης εἰς τὰ συμφυῆ κακά, λέγω δ´ εἰς τυραννίδ´, αὖθις ἐκ τῆς τούτων καταλύσεως ἀριστοκρατία φύεται. καὶ μὴν ταύτης εἰς ὀλιγαρχίαν ἐκτραπείσης κατὰ φύσιν, τοῦ δὲ πλήθους ὀργῇ μετελθόντος τὰς τῶν προεστώτων ἀδικίας, γεννᾶται δῆμος. ἐκ δὲ τῆς τούτου πάλιν ὕβρεως καὶ παρανομίας ἀποπληροῦται σὺν χρόνοις ὀχλοκρατία. γνοίη δ´ ἄν τις σαφέστατα περὶ τούτων ὡς ἀληθῶς ἐστιν οἷα δὴ νῦν εἶπον, ἐπὶ τὰς ἑκάστων κατὰ φύσιν ἀρχὰς καὶ γενέσεις καὶ μεταβολὰς ἐπιστήσας. γὰρ συνιδὼν ἕκαστον αὐτῶν ὡς φύεται, μόνος ἂν οὗτος δύναιτο συνιδεῖν καὶ τὴν αὔξησιν καὶ τὴν ἀκμὴν καὶ τὴν μεταβολὴν ἑκάστων καὶ τὸ τέλος, πότε καὶ πῶς καὶ ποῦ καταντήσει πάλιν· μάλιστα δ´ ἐπὶ τῆς Ῥωμαίων πολιτείας τοῦτον ἁρμόσειν τὸν τρόπον ὑπείληφα τῆς ἐξηγήσεως διὰ τὸ κατὰ φύσιν αὐτὴν ἀπ´ ἀρχῆς εἰληφέναι τήν τε σύστασιν καὶ (τὴν) αὔξησιν. [6,4] IV. — Voici la preuve de ce que j'avance. Il ne faut pas toujours donner le nom de royauté au gouvernement d'un seul homme, mais seulement quand ce régime est librement accepté par les citoyens et que l'autorité est fondée sur leur consentement plutôt que sur la crainte et sur la violence. On ne doit pas non plus considérer comme une aristocratie n'importe quel état dirigé par quelques têtes, mais seulement ceux où l'on choisit, pour leur confier le pouvoir, les gens les plus justes et les plus sages. De même, une démocratie n'est pas un état où toute la foule soit maîtresse de faire à sa guise tout ce qui lui plaît ; mais un pays qui a conservé la coutume antique d'honorer les dieux, de vénérer ses parents, de respecter les vieillards, d'obéir aux lois, où l'on observe ces principes tout en s'inclinant devant la volonté de la majorité, voilà ce qu'on appelle une démocratie. D'où l'on doit conclure qu'il y a six formes de gouvernement : trois dont le nom est familier à tout le monde et que j'ai commencé par citer, et trois autres qui ont avec les premières des caractères communs, je veux dire la monarchie, l'oligarchie, la démagogie. La forme primitive, spontanée et naturelle est la monarchie; puis vient la royauté, qui en dérive, mais qui la corrige et en redresse les défauts ; si elle se transforme en un régime voisin, mais dégénéré, celui de la tyrannie, leur ruine donne naissance à l'aristocratie ; quand celle-ci à son tour tombe fatalement dans l'oligarchie, le peuple s'irrite et fait porter aux grands la peine de leurs méfaits : c'est alors que naît la démocratie ; mais quand à la longue viennent à sévir les violences populaires et qu'on cesse de respecter les lois, c'est l'avènement de la démagogie. On reconnaîtra avec évidence la vérité de tout ce que je viens de dire, si l'on considère les origines, la genèse et l'évolution naturelle de ces différents régimes ; il faut savoir comment chacun d'eux s'est formé, pour pouvoir en saisir le développement, l'apogée, les transformations, et pour prévoir l'époque, les causes et les circonstances de sa fin. C'est surtout à l'étude de la constitution de Rome que j'ai résolu d'appliquer cette méthode, parce que sa formation et ses progrès ont toujours été conformes aux lois de la nature.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006