HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre VI

Chapitre 39

  Chapitre 39

[6,39] Καλῶς δὲ καὶ τοὺς νέους ἐκκαλοῦνται πρὸς τὸ κινδυνεύειν. ἐπειδὰν γὰρ γένηταί τις χρεία καί τινες αὐτῶν ἀνδραγαθήσωσι, συναγαγὼν στρατηγὸς ἐκκλησίαν τοῦ στρατοπέδου, καὶ παραστησάμενος τοὺς δόξαντάς τι πεπραχέναι διαφέρον, πρῶτον μὲν ἐγκώμιον ὑπὲρ ἑκάστου λέγει περί τε τῆς ἀνδραγαθίας, κἄν τι κατὰ τὸν βίον αὐτοῖς ἄλλο συνυπάρχῃ τῆς ἐπ´ ἀγαθῷ μνήμης ἄξιον, μετὰ δὲ ταῦτα τῷ μὲν τρώσαντι πολέμιον γαῖσον δωρεῖται, τῷ δὲ καταβαλόντι καὶ σκυλεύσαντι, τῷ μὲν πεζῷ φιάλην, τῷ δ´ ἱππεῖ φάλαρ´, ἐξ ἀρχῆς δὲ γαῖσον μόνον. τυγχάνει δὲ τούτων οὐκ ἐὰν ἐν παρατάξει τις πόλεως καταλήψει τρώσῃ τινὰς σκυλεύσῃ τῶν πολεμίων, ἀλλ´ ἐὰν ἐν ἀκροβολισμοῖς τισιν ἄλλοις τοιούτοις καιροῖς, ἐν οἷς μηδεμιᾶς ἀνάγκης οὔσης κατ´ ἄνδρα κινδυνεύειν αὐτοί τινες ἑκουσίως καὶ κατὰ προαίρεσιν αὑτοὺς εἰς τοῦτο διδόασι. τοῖς δὲ πόλεως καταλαμβανομένης πρώτοις ἐπὶ τὸ τεῖχος ἀναβᾶσι χρυσοῦν δίδωσι στέφανον. ὁμοίως δὲ καὶ τοὺς ὑπερασπίσαντας καὶ σώσαντάς τινας τῶν πολιτῶν συμμάχων τε στρατηγὸς ἐπισημαίνεται δώροις, οἵ τε χιλίαρχοι τοὺς σωθέντας, ἐὰν μὲν ἑκόντες ποιής(ως)ιν, εἰ δὲ μή, κρίναντες συναναγκάζουσι τὸν σώσαντα στεφανοῦν. σέβεται δὲ τοῦτον καὶ παρ´ ὅλον τὸν βίον σωθεὶς ὡς πατέρα, καὶ πάντα δεῖ τούτῳ ποιεῖν αὐτὸν ὡς τῷ γονεῖ. ἐκ δὲ τῆς τοιαύτης παρορμήσεως οὐ μόνον τοὺς ἀκούοντας καὶ παρόντας ἐκκαλοῦνται πρὸς τὴν ἐν τοῖς κινδύνοις ἅμιλλαν καὶ ζῆλον, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐν οἴκῳ μένοντας· οἱ γὰρ τυχόντες τῶν τοιούτων δωρεῶν χωρὶς τῆς ἐν τοῖς στρατοπέδοις εὐκλείας καὶ τῆς ἐν οἴκῳ παραχρῆμα φήμης καὶ μετὰ τὴν ἐπάνοδον τὴν εἰς τὴν πατρίδα τάς τε πομπὰς ἐπισήμως πομπεύουσι διὰ τὸ μόνοις ἐξεῖναι περιτίθεσθαι κόσμον τοῖς ὑπὸ τῶν στρατηγῶν ἐπ´ ἀνδραγαθίᾳ τετιμημένοις, ἔν τε ταῖς οἰκίαις κατὰ τοὺς ἐπιφανεστάτους τόπους τιθέασι τὰ σκῦλα, σημεῖα ποιούμενοι καὶ μαρτύρια τῆς ἑαυτῶν ἀρετῆς. τοιαύτης δ´ ἐπιμελείας οὔσης καὶ σπουδῆς περί τε τὰς τιμὰς καὶ τιμωρίας τὰς ἐν τοῖς στρατοπέδοις, εἰκότως καὶ τὰ τέλη τῶν πολεμικῶν πράξεων ἐπιτυχῆ καὶ λαμπρὰ γίνεται δι´ αὐτῶν. Ὀψώνιον δ´ οἱ μὲν πεζοὶ λαμβάνουσι τῆς ἡμέρας δύ´ ὀβολούς, οἱ δὲ ταξίαρχοι διπλοῦν, οἱ δ´ ἱππεῖς δραχμήν. σιτομετροῦνται δ´ οἱ μὲν πεζοὶ πυρῶν Ἀττικοῦ μεδίμνου δύο μέρη μάλιστά πως, οἱ δ´ ἱππεῖς κριθῶν μὲν ἑπτὰ μεδίμνους εἰς τὸν μῆνα, πυρῶν δὲ δύο, τῶν δὲ συμμάχων οἱ μὲν πεζοὶ τὸ ἴσον, οἱ δ´ ἱππεῖς πυρῶν μὲν μέδιμνον ἕνα καὶ τρίτον μέρος, κριθῶν δὲ πέντε. δίδοται δὲ τοῖς μὲν συμμάχοις τοῦτ´ ἐν δωρεᾷ· τοῖς δὲ Ῥωμαίοις τοῦ τε σίτου καὶ τῆς ἐσθῆτος, κἄν τινος ὅπλου προσδεηθῶσι, πάντων τούτων ταμίας τὴν τεταγμένην τιμὴν ἐκ τῶν ὀψωνίων ὑπολογίζεται. [6,39] XXXIX. — Les Romains savent bien inspirer aux soldats le mépris du danger. Quand un engagement a eu lieu et que quelques hommes se sont distingués, le général rassemble la légion et fait avancer ceux qui se sont signalés par leurs exploits ; il commence par féliciter chacun d'eux de son courage et par rappeler, s'il y a lieu, les hauts faits qu'ils ont précédemment accomplis ; après quoi, il donne un javelot à quiconque a blessé un ennemi; quiconque en a tué un et l'a dépouillé reçoit, si c'est un fantassin, une coupe, si c'est un cavalier, un caparaçon ; primitivement, on ne donnait qu'un javelot. Mais ce n'est pas en le blessant ou en le dépouillant dans une bataille rangée ni à la prise d'une ville qu'on obtient ces récompenses ; il faut que ce soit dans une escarmouche ou dans quelque autre circonstance analogue, où il n'y a aucune nécessité d'engager un combat corps à corps, où c'est volontairement et de propos délibéré qu'on en affronte les risques. A ceux qui ont, les premiers, escaladé les murs d'une ville enlevée d'assaut, on décerne une couronne d'or. Le général récompense également ceux qui ont couvert de leur bouclier un citoyen ou un allié et lui ont sauvé la vie ; c'est l'obligé qui couronne lui-même son défenseur ; s'il ne le fait pas spontanément, les tribuns peuvent l'y contraindre ; en outre, il est tenu pendant toute sa vie de l'honorer comme un père et de lui témoigner tous les égards qu'on doit à ses parents. Toutes ces distinctions n'ont pas seulement pour effet de stimuler l'ardeur et le courage de ceux qui les voient distribuer ou les entendent proclamer : elles en inspirent même à ceux qui sont restés chez eux. En effet, ceux qui les ont obtenues ne jouissent pas seulement de la réputation qu'elles leur donnent sur le moment à l'armée et dans leur pays ; mais plus tard, une fois rentrés dans leurs foyers, ceux dont le courage a été ainsi honoré par les consuls se font remarquer dans les cérémonies par les insignes qu'ils ont seuls le droit de porter. Dans leurs maisons, ils placent à l'endroit le plus apparent les dépouilles qu'ils ont conquises, preuve tangible et témoignage de leur valeur. Tels étant le soin et le zèle que mettent les Romains à récompenser les soldats ou à les punir, il n'est pas étonnant que les guerres où ils s'engagent aient une issue favorable et glorieuse. La solde des fantassins est de deux oboles par jour ; celle des centurions du double, celle des cavaliers d'une drachme. Les fantassins touchent par mois les deux tiers d'un médimne attique de blé , les cavaliers sept médimnes d'orge et deux de blé ; chez les alliés, les fantassins ont la même ration que les légionnaires, les cavaliers un médimne un tiers de blé et cinq d'orge. Les alliés reçoivent ces prestations à titre gratuit ; pour les Romains, le questeur retient sur leur solde le prix de tout ce qui leur est distribué en vivres, en vêtements et en armes.


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Dernière mise à jour : 2/05/2006