[4,9] Ἁθροισθέντων δὲ τῶν ἐν ταῖς ἡλικίαις μετὰ
τῶν ὅπλων εἰς τὴν Μεγάλην πόλιν κατὰ δόγμα τῶν
Ἀχαιῶν—ἀπὸ γὰρ τούτων παρεξέβημεν—καὶ τῶν
Μεσσηνίων αὖθις ἐπιπορευθέντων ἐπὶ τὸ πλῆθος
καὶ δεομένων μὴ περιιδεῖν σφᾶς οὕτω προφανῶς
παρασπονδουμένους, βουλομένων δὲ καὶ τῆς κοινῆς
συμμαχίας μετασχεῖν καὶ σπευδόντων ὁμοῦ τοῖς
ἄλλοις ἐπιγραφῆναι, περὶ μὲν τῆς συμμαχίας οἱ
προεστῶτες τῶν Ἀχαιῶν ἀπέλεγον, οὐ φάσκοντες
δυνατὸν εἶναι χωρὶς Φιλίππου καὶ τῶν συμμάχων
οὐδένα προσλαβεῖν· ἔτι γὰρ ἔνορκος ἔμενε πᾶσιν ἡ
γεγενημένη συμμαχία δι´ Ἀντιγόνου κατὰ τοὺς Κλεομενικοὺς
καιροὺς Ἀχαιοῖς, Ἠπειρώταις, Φωκεῦσι,
Μακεδόσι, Βοιωτοῖς, Ἀκαρνᾶσι, Θετταλοῖς. ἐξελεύσεσθαι
δὲ καὶ βοηθήσειν αὐτοῖς ἔφασαν, ἐὰν
ὅμηρα δῶσιν οἱ παραγεγονότες τοὺς ἑαυτῶν υἱεῖς
εἰς τὴν τῶν Λακεδαιμονίων πόλιν χάριν τοῦ μὴ
διαλυθήσεσθαι πρὸς Αἰτωλοὺς χωρὶς τῆς τῶν Ἀχαιῶν
βουλήσεως. ἐστρατοπέδευον δὲ καὶ Λακεδαιμόνιοι,
κατὰ τὴν συμμαχίαν ἐξεληλυθότες, ἐπὶ τοῖς τῶν
Μεγαλοπολιτῶν ὅροις, ἐφέδρων καὶ θεωρῶν μᾶλλον
ἢ συμμάχων ἔχοντες τάξιν. Ἄρατος δὲ τὸν τρόπον
τοῦτον τὰ πρὸς Μεσσηνίους διαπράξας, ἔπεμπε
πρὸς τοὺς Αἰτωλούς, διασαφῶν τὰ δεδογμένα καὶ
παρακελευόμενος ἐπανάγειν ἐκ τῆς τῶν Μεσσηνίων
χώρας καὶ τῆς Ἀχαΐας μὴ ψαύειν· εἰ δὲ μή, διότι
χρήσεται τοῖς ἐπιβαίνουσιν ὡς πολεμίοις. Σκόπας
δὲ καὶ Δωρίμαχος ἀκούσαντες τὰ λεγόμενα καὶ
γνόντες ἡθροισμένους τοὺς Ἀχαιούς, ἡγοῦντο συμφέρειν
σφίσι τότε τίθεσθαι τοῖς παραγγελλομένοις.
παραυτίκα μὲν οὖν ἐξαπέστελλον γραμματοφόρους
εἴς τε Κυλλήνην καὶ πρὸς Ἀρίστωνα τὸν τῶν Αἰτωλῶν
στρατηγόν, ἀξιοῦντες κατὰ σπουδὴν αὑτοῖς
ἀποστέλλειν τὰ πορθμεῖα τῆς Ἠλείας εἰς τὴν Φειάδα
καλουμένην νῆσον. αὐτοὶ δὲ μετὰ δύ´ ἡμέρας
ἀνέζευξαν γέμοντες τῆς λείας, καὶ προῆγον ὡς ἐπὶ
τὴν Ἠλείαν. ἀεὶ γάρ ποτε τῆς τῶν Ἠλείων ἀντείχοντο
φιλίας Αἰτωλοὶ χάριν τοῦ διὰ τούτων ἐπιπλοκὰς λαμβάνειν
πρὸς τὰς ἁρπαγὰς τὰς ἐκ Πελοποννήσου καὶ λῃστείας.
| [4,9] Quand les troupes furent équipées et concentrées
à Mégalopolis, comme les Achéens l'avaient décrété
— car c'est de là qu'est partie notre digression—,
les Messéniens vinrent de nouveau les trouver et prièrent
qu'on ne les laissât pas à la merci d'un ennemi qui
violait les traités aussi ouvertement ; ils demandaient
même à entrer dans la confédération et à y être inscrits
au même titre que les autres peuples. Mais les chefs
des Achéens s'y opposèrent, en déclarant qu'il leur
était impossible d'admettre qui que ce fût sans consulter
Philippe et leurs autres alliés. En effet, aucun des
contractants n'avait dénoncé le pacte qu'Antigone
avait fait conclure, lors de la guerre de Cléomène, entre
les Achéens, les Épirotes, les Phocidiens, les Macédoniens,
les Béotiens, les Acarnaniens et les Thessaliens.
Les Achéens promirent néanmoins de venir à leur
secours, sous cette condition que les ambassadeurs
messéniens leur livreraient leurs propres fils en otages
et les mettraient en dépôt à Lacédémone, pour répondre
qu'ils ne feraient pas la paix avec les Étoliens sans
le consentement des Achéens. Les Lacédémoniens
aussi entrèrent en campagne pour se conformer à leur
traité d'alliance ; ils vinrent camper sur les frontières
du territoire de Mégalopolis, mais moins en alliés qu'en
spectateurs et en observateurs. Après avoir ainsi réglé
ce qui concernait les Messéniens, Aratos envoya une
députation aux Étoliens pour leur faire part des décisions
qui avaient été prises, les sommer de quitter la
Messénie et leur interdire de mettre le pied en Achaïe ;
s'ils passaient outre, on les traiterait en ennemis.
Quand Scopas et Dorimachos eurent connaissance de
son message, ils jugèrent prudent de se conformer à
ses injonctions, car ils savaient que l'armée achéenne
était rassemblée. Ils envoyèrent donc aussitôt des courriers
à Cyllène auprès d'Ariston, stratège des Étoliens,
pour demander qu'on leur expédiât en hâte à l'île de
Phias les vaisseaux de transport des Éléens ; deux
jours après, ils s'en allèrent chargés de butin et se dirigèrent
vers l'Élide. Les Étoliens en effet avaient toujours
entretenu des relations amicales avec les Éléens,
ce qui leur facilitait l'accès dans le Péloponèse, quand
ils voulaient y exercer leurs pillages et leurs déprédations.
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