[4,86] τοῦ δὲ βασιλέως εὐαρεστήσαντος τοῖς λεγομένοις,
καὶ φήσαντος οὐκ ὀλιγωρήσειν, ἀλλ´ ἐξετάσειν, τότε μὲν
διελύθησαν. ἐν δὲ ταῖς ἑξῆς ἡμέραις ὁ μὲν Ἀπελλῆς οὐδεμίαν
ἀπόδειξιν προσῆγε τοῖς εἰρημένοις· τοῖς δὲ περὶ τὸν
Ἄρατον ἐγένετό τι συγκύρημα τοιοῦτον. οἱ γὰρ
Ἠλεῖοι, καθ´ ὃν καιρὸν ὁ Φίλιππος αὐτῶν ἐπόρθει
τὴν χώραν, ὑποπτεύσαντες τὸν Ἀμφίδαμον ἐπεβάλοντο
συλλαβεῖν καὶ δήσαντες εἰς τὴν Αἰτωλίαν ἐκπέμπειν.
ὁ δὲ προαισθόμενος αὐτῶν τὴν ἐπίνοιαν
ἀπεχώρησε τὰς μὲν ἀρχὰς εἰς Ὀλυμπίαν, μετὰ δὲ
ταῦτα πυνθανόμενος τὸν Φίλιππον ἐν τῇ Δύμῃ περὶ
τὴν τῶν λαφύρων οἰκονομίαν διατρίβειν, ἔσπευσε
πρὸς τοῦτον διαπεσεῖν. ὅθεν οἱ περὶ τὸν Ἄρατον,
ἀκούσαντες τὸν Ἀμφίδαμον ἐκ τῆς Ἤλιδος ἐκπεπτωκότα
παρεῖναι, γενόμενοι περιχαρεῖς διὰ τὸ μηδὲν
αὑτοῖς συνειδέναι, προσελθόντες ᾤοντο δεῖν τὸν
βασιλέα καλεῖν τὸν Ἀμφίδαμον· καὶ γὰρ εἰδέναι περὶ
τῶν κατηγορουμένων ἐκεῖνον βέλτιστα πρὸς ὃν ἐρρήθη,
καὶ δηλώσειν τὴν ἀλήθειαν, πεφευγότα μὲν
ἐξ οἴκου διὰ τὸν Φίλιππον, τὰς δ´ ἐλπίδας ἔχοντα
τῆς σωτηρίας κατὰ τὸ παρὸν ἐν ἐκείνῳ. πεισθεὶς
δὲ τοῖς λεγομένοις ὁ βασιλεύς, καὶ μεταπεμψάμενος
τὸν Ἀμφίδαμον, εὗρε τὴν διαβολὴν οὖσαν ψευδῆ.
διὸ καὶ τὸν μὲν Ἄρατον ἀπὸ ταύτης τῆς ἡμέρας
ἀεὶ καὶ μᾶλλον ἀπεδέχετο καὶ κατηξίου, πρὸς δὲ
τὸν Ἀπελλῆν λοξότερον εἶχε· τῇ γε μὴν ὁλοσχερεῖ
προκατεχόμενος ἀποδοχῇ πολλὰ παρορᾶν ἠναγκάζετο
τῶν ὑπ´ αὐτοῦ γινομένων.
| [4,86] Le roi approuva cet avis et assura
qu'il ferait son enquête aussi soigneusement que possible ;
puis on se sépara. Plusieurs jours se passèrent
sans qu'Apelles pût produire aucune preuve à l'appui
de ses allégations ; puis tout à coup survint un incident
qui servit grandement la cause des Aratos. Les Éléens,
dont Philippe ravageait les terres, avaient résolu d'arrêter
Amphidamos, qui leur était suspect, de le charger
de chaînes et de le déporter en Étolie. Mais il pressentit
leurs intentions et se réfugia d'abord à Olympie ; puis,
à la nouvelle que Philippe se trouvait à Dymé pour
procéder au partage du butin, il se hâta de se rendre
auprès de lui. Aratos et son fils, qui avaient la conscience
parfaitement tranquille, furent très heureux
d'apprendre qu'Amphidamos s'était enfui et arrivait
d'Élide ; ils allèrent trouver le roi et le prièrent
de faire venir Amphidamos : il devait, en effet, savoir
mieux que personne à quoi s'en tenir, puisque c'était
avec lui qu'on les accusait d'avoir conspiré ; d'autre
part, il ne manquerait pas de dire la vérité, puisque
c'était pour Philippe qu'il était en exil et qu'à l'heure
actuelle il ne pouvait attendre son salut que du roi.
Philippe accéda à leur requête ; il fit appeler Amphidamos
et reconnut qu'il n'y avait rien de fondé dans
les allégations d'Apelles. Aussi, depuis ce jour, eut-il
pour Aratos une estime et un attachement de plus en
plus grands, tandis qu'Apelles perdait peu à peu sa
confiance ; le roi était cependant prévenu en sa faveur
par la vive affection qu'il avait pour lui, et il était inévitable
qu'il fermât bien souvent les yeux sur les actes de son tuteur.
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