HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 74

  Chapitre 74

[4,74] μετὰ δὲ ταῦτα διὰ τὴν Ἀρκάδων ἀμφισβήτησιν περὶ Λασιῶνος καὶ τῆς Πισάτιδος πάσης ἀναγκασθέντες ἐπαμύνειν τῇ χώρᾳ καὶ μεταλαβεῖν τὰς ἀγωγὰς τῶν βίων, οὐκέτι περὶ τοῦ πάλιν ἀνακτήσασθαι παρὰ τῶν Ἑλλήνων τὴν παλαιὰν καὶ πάτριον ἀσυλίαν οὐδὲ τὴν τυχοῦσαν ἐπιμέλειαν ἔσχον, ἀλλ´ ἔμειναν ἐπὶ τῶν αὐτῶν, οὐκ ὀρθῶς κατά γε τὴν (ἐμὴν γνώμην) περὶ τοῦ μέλλοντος ποιούμενοι πρόνοιαν. εἰ γάρ, ἧς πάντες εὐχόμεθα τοῖς θεοῖς τυχεῖν, καὶ πᾶν ὑπομένομεν ἱμείροντες αὐτῆς μετασχεῖν, καὶ μόνον τοῦτο τῶν νομιζομένων ἀγαθῶν ἀναμφισβήτητόν ἐστι παρ´ ἀνθρώποις, λέγω δὴ τὴν εἰρήνην, ταύτην δυνάμενοί τινες μετὰ τοῦ δικαίου καὶ καθήκοντος παρὰ τῶν Ἑλλήνων εἰς πάντα τὸν χρόνον ἀδήριτον κτᾶσθαι παρολιγωροῦσιν προυργιαίτερόν τι ποιοῦνται τούτου, πῶς οὐκ ἂν ὁμολογουμένως ἀγνοεῖν δόξαιεν; νὴ Δί´, ἀλλ´ ἴσως εὐεπίθετοι τοῖς πολεμεῖν καὶ παρασπονδεῖν προθεμένοις ἐκ τῆς τοιαύτης ἀγωγῆς γίνονται τῶν βίων. ἀλλ´ ἐκεῖνο μὲν σπάνιον, κἄν ποτε γένηται, δυνάμενον κοινῆς ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων τυγχάνειν ἐπικουρίας· πρὸς δὲ τὰς κατὰ μέρος ἀδικίας ὑπογενομένης τοῖς βίοις χορηγίας, ὅπερ εἰκὸς ὑπάρξειν πάντα χρόνον ἐν εἰρήνῃ διάγουσι, δῆλον ὡς οὐκ ἂν ἠπόρησαν ξένων καὶ μισθοφόρων τῶν κατὰ τόπους καιροὺς παρεφεδρευόντων. νῦν δὲ τὸ σπάνιον καὶ παράδοξον δεδιότες, ἐν συνεχέσι πολέμοις καὶ καταφθοραῖς τήν τε χώραν ἔχουσι καὶ τοὺς βίους. Ταῦτα μὲν οὖν ἡμῖν τῆς Ἠλείων ὑπομνήσεως εἰρήσθω χάριν, ἐπειδὴ τὰ τῶν καιρῶν οὐδέποτε πρότερον εὐφυεστέραν διάθεσιν ἔσχηκε τῆς νῦν (πρὸς τὸ) παρὰ πάντων ὁμολογουμένην κτήσασθαι τὴν ἀσυλίαν· τὴν δὲ χώραν, καθάπερ ἐπάνω προεῖπον, ἔτι τῆς παλαιᾶς συνηθείας οἷον αἰθυγμάτων ἐμμενόντων, οἰκοῦσι διαφερόντως Ἠλεῖοι. [4,74] Plus tard, quand les Arcadiens élevèrent des prétentions sur Lasion et sur toute la Pisatide, les Éléens furent obligés de défendre leur pays et de modifier leur manière de vivre. Mais ils n'ont absolument rien fait pour recouvrer l'inviolabilité dont ils jouissaient en Grèce de toute antiquité. Ils s'en sont tenus à leur nouvelle situation et ont ainsi montré la plus blâmable insouciance de l'avenir. Il est un bien que nous demandons tous aux dieux de nous accorder, que nous souhaitons au point de tout endurer pour l'obtenir, le seul dont personne sur la terre ne conteste la valeur: c'est de la paix que je veux parler ; si donc un peuple qui pouvait, sans manquer à ses devoirs ni aux lois de la justice, s'en faire octroyer par les Grecs la jouissance perpétuelle et incontestée ne s'est pas donné la peine de l'acquérir et que toutes ses préoccupations ne se soient pas effacées devant celle-là, ne doit-il pas être universellement taxé de folie? Sans doute, le genre de vie des Éléens les exposait aux attaques des nations qui ne respectent pas les traités ; mais le fait est rare et, s'il s'était produit, toute la Grèce n'eût pas manqué de se porter à leur secours. Des incursions locales étaient à craindre ? Mais il eût été bien facile à des gens riches, comme ils le seraient assurément devenus,vivant toujours en paix, d'entretenir des mercenaires étrangers, qui auraient gardé quand il aurait fallu les endroits menacés. Pour avoir craint une éventualité qui ne se réalise presque jamais, qui est à peine vraisemblable, ils se trouvent engagés dans des guerres continuelles, qui les ruinent et désolent leur pays. Cela soit dit pour rappeler les Éléens au sentiment de leur devoir ; car jamais ils n'ont eu une aussi belle occasion qu'aujourd'hui de faire reconnaître par tout le monde l'inviolabilité de leur territoire ; d'autant qu'il subsiste encore chez eux quelques vestiges des moeurs antiques, puisque, comme je l'ai dit plus haut, ils vivent de préférence à la campagne.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006