HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 60

  Chapitre 60

[4,60] οἱ δὲ Δυμαῖοι καὶ Φαραιεῖς καὶ Τριταιεῖς, ἠλαττωμένοι μὲν περὶ τὴν βοήθειαν, δεδιότες δὲ τὸ μέλλον ἐκ τῆς τοῦ φρουρίου καταλήψεως, τὸ μὲν πρῶτον ἔπεμπον ἀγγέλους πρὸς τὸν στρατηγὸν τῶν Ἀχαιῶν, δηλοῦντες τὰ γεγονότα καὶ δεόμενοι σφίσι βοηθεῖν· μετὰ δὲ ταῦτα πρεσβευτὰς ἐξαπέστελλον τοὺς περὶ τῶν αὐτῶν ἀξιώσοντας. δ´ Ἄρατος οὔτε τὸ ξενικὸν ἐδύνατο συστήσασθαι διὰ τὸ κατὰ τὸν Κλεομενικὸν πόλεμον ἐλλελοιπέναι τινὰ τῶν ὀψωνίων τοὺς Ἀχαιοὺς τοῖς μισθοφόροις, καθόλου τε ταῖς ἐπιβολαῖς καὶ συλλήβδην πᾶσι τοῖς τοῦ πολέμου πράγμασιν ἀτόλμως ἐχρῆτο καὶ νωθρῶς. διόπερ τε Λυκοῦργος εἷλε τὸ τῶν Μεγαλοπολιτῶν Ἀθήναιον, τ´ Εὐριπίδας ἑξῆς τοῖς εἰρημένοις Γόρτυναν τῆς Τελφουσίας. οἵ τε Δυμαῖοι καὶ Φαραιεῖς καὶ Τριταιεῖς, δυσελπιστήσαντες ἐπὶ ταῖς τοῦ στρατηγοῦ βοηθείαις, συνεφρόνησαν ἀλλήλοις εἰς τὸ τὰς μὲν κοινὰς εἰσφορὰς τοῖς Ἀχαιοῖς μὴ τελεῖν, ἰδίᾳ δὲ συστήσασθαι μισθοφόρους, πεζοὺς μὲν τριακοσίους, ἱππεῖς δὲ πεντήκοντα, καὶ διὰ τούτων ἀσφαλίζεσθαι τὴν χώραν. τοῦτο δὲ πράξαντες ὑπὲρ μὲν τῶν καθ´ αὑτοὺς πραγμάτων ἐνδεχομένως ἔδοξαν βεβουλεῦσθαι, περὶ δὲ τῶν κοινῶν τἀναντία· πονηρᾶς γὰρ ἐφόδου καὶ προφάσεως τοῖς βουλομένοις διαλύειν τὸ ἔθνος ἐδόκουν ἀρχηγοὶ καὶ καθηγεμόνες γεγονέναι. ταύτης δὲ τῆς πράξεως τὸ μὲν πλεῖστον τῆς αἰτίας ἐπὶ τὸν στρατηγὸν ἄν τις ἀναφέροι δικαίως τὸν ὀλιγωροῦντα καὶ καταμέλλοντα καὶ προϊέμενον ἀεὶ τοὺς δεομένους. πᾶς γὰρ κινδυνεύων, ἕως μὲν ἄν τινος ἐλπίδος ἀντέχηται παρὰ τῶν οἰκείων καὶ συμμάχων, προσανέχειν φιλεῖ ταύταις· ὅταν δὲ δυσχρηστῶν ἀπογνῷ, τότ´ ἤδη βοηθεῖν ἀναγκάζεθ´ αὑτῷ κατὰ δύναμιν. διὸ καὶ Τριταιεῦσι καὶ Φαραιεῦσι καὶ Δυμαίοις, ὅτι μὲν ἰδίᾳ συνεστήσαντο μισθοφόρους, καταμέλλοντος τοῦ τῶν Ἀχαιῶν ἡγεμόνος, οὐκ ἐγκλητέον· ὅτι δὲ τὰς εἰς τὸ κοινὸν εἰσφορὰς ἀπεῖπαν, μεμψιμοιρητέον. ἐχρῆν γὰρ τὴν μὲν ἰδίαν χρείαν μὴ παραλιπεῖν, εὐκαιροῦντάς γε δὴ καὶ δυναμένους, τὰ δὲ πρὸς τὴν κοινὴν πολιτείαν δίκαια συντηρεῖν, ἄλλως τε δὴ καὶ κομιδῆς ὑπαρχούσης ἀδιαπτώτου κατὰ τοὺς κοινοὺς νόμους, τὸ δὲ μέγιστον, γεγονότας ἀρχηγοὺς τοῦ τῶν Ἀχαιῶν συστήματος. [4,60] Les habitants de Dymé, de Phares et de Tritéa, vaincus une première fois dans leur contre-offensive, inquiets en outre des conséquences que pouvait avoir la chute de la place, commencèrent par expédier des courriers au stratège d' Achaïe, pour lui annoncer ce qui s'était passé et solliciter son appui ; puis ils envoyèrent une ambassade officielle pour renouveler leur demande. Mais Aratos ne pouvait pas lever de mercenaires, parce que les Achéens n'avaient pas payé intégralement la solde de ceux qu'ils avaient employés pendant la guerre de Cléomène ; d'ailleurs, il n'avait ni la hardiesse ni l'activité nécessaires pour conduire une attaque ou une opération militaire, quelle qu'elle fût. Il en résulta que Lycurgue enleva Athénéon aux Mégalopolitains et qu'Euripidas, après l'expédition dont j'ai parlé, s'empara encore de Gortyne sur le territoire de Telphuse. Voyant qu'il n'y avait rien à attendre du stratège, les habitants de Dymé, de Phares et de Tritéa décidèrent, d'un commun accord, de ne plus payer leur contribution à la confédération achéenne et de lever eux-mêmes, à leurs frais, des mercenaires ; ils prirent donc à leur solde trois cents fantassins et cinquante cavaliers, afin d'assurer la défense de leur territoire. C'était peut-être fort bien entendre leurs intérêts particuliers, mais fort mal servir ceux de la collectivité; car leur défection risquait d'ouvrir la voie et de fournir un prétexte détestable à quiconque formerait le dessein de ruiner l'unité nationale. On est en droit d'en imputer surtout la responsabilité au stratège, qui par sa négligence et ses atermoiements perpétuels trahissait la cause de ceux qui avaient recours à lui. Toutes les fois qu'on court un danger, on reste attaché à ses amis et à ses alliés tant qu'on fonde sur eux quelque espoir ; mais quand on se sent abandonné dans un moment critique, on est forcé de se défendre, dans la mesure du possible, par ses propres moyens. Il ne faut donc pas reprocher aux habitants de Dymé, de Phares et de Tritéa d'avoir levé des mercenaires pour leur propre compte ; mais on peut les blâmer d'avoir refusé à l'État leur contribution. Sans négliger leurs intérêts particuliers, ils devaient remplir leurs devoirs envers la communauté, d'autant que leurs ressources le leur permettaient. Ils devaient d'autant moins y manquer qu'en vertu des lois fédérales le recouvrement de leurs avances était assuré, et surtout qu'ils avaient été les promoteurs de la confédération achéenne.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006