| [4,5] Στρατηγὸς μὲν οὖν ὑπῆρχε τῶν Αἰτωλῶν Ἀρίστων· 
 οὗτος δὲ διά τινας σωματικὰς ἀσθενείας
 ἀδύνατος ὢν πρὸς πολεμικὴν χρείαν, ἅμα δὲ καὶ
 συγγενὴς ὑπάρχων Δωριμάχου καὶ Σκόπα, τρόπον
 τινὰ παρακεχωρήκει τούτῳ τῆς ὅλης ἀρχῆς. ὁ δὲ
 Δωρίμαχος κατὰ κοινὸν μὲν οὐκ ἐτόλμα παρακαλεῖν 
 τοὺς Αἰτωλοὺς εἰς τὸν κατὰ τῶν Μεσσηνίων
 πόλεμον διὰ τὸ μηδεμίαν ἔχειν ἀξίαν λόγου πρόφασιν, 
 ἀλλ´ ὁμολογουμένως ἐκ παρανομίας καὶ
 σκώμματος γεγονέναι τὴν ὁρμήν· ἀφέμενος δὲ τῆς
 ἐπινοίας ταύτης ἰδίᾳ προετρέπετο τὸν Σκόπαν κοινωνῆσαι 
 τῆς ἐπιβολῆς αὐτῷ τῆς κατὰ τῶν Μεσσηνίων, 
 ὑποδεικνύων μὲν τὴν ἀπὸ Μακεδόνων ἀσφάλειαν 
 διὰ τὴν ἡλικίαν τοῦ προεστῶτος—οὐ γὰρ εἶχε
 πλεῖον ἐτῶν τότε Φίλιππος ἑπτακαίδεκα—παρατιθεὶς 
 δὲ τὴν Λακεδαιμονίων ἀλλοτριότητα πρὸς τοὺς
 Μεσσηνίους, ἀναμιμνήσκων δὲ τῆς Ἠλείων πρὸς
 σφᾶς εὐνοίας καὶ συμμαχίας· ἐξ ὧν ἀσφαλῆ τὴν
 εἰσβολὴν τὴν εἰς τὴν Μεσσηνίαν ἐσομένην αὐτοῖς
 ἀπέφαινεν. τὸ δὲ συνέχον τῆς Αἰτωλικῆς προτροπῆς, 
 ὑπὸ τὴν ὄψιν ἐτίθει τὰς ἐσομένας ὠφελείας ἐκ
 τῆς τῶν Μεσσηνίων χώρας, οὔσης ἀπρονοήτου καὶ
 διαμεμενηκυίας ἀκεραίου μόνης τῶν ἐν Πελοποννήσῳ 
 κατὰ τὸν Κλεομενικὸν πόλεμον. ἐπὶ δὲ πᾶσι
 τούτοις συνίστανε τὴν ἐξακολουθήσουσαν εὔνοιαν
 σφίσι παρὰ τοῦ τῶν Αἰτωλῶν πλήθους. Ἀχαιοὺς δ´,
 ἂν μὲν κωλύσωσι τὴν δίοδον, οὐκ ἐρεῖν ἐγκλήματα
 τοῖς ἀμυνομένοις· ἐὰν δ´ ἀγάγωσι τὴν ἡσυχίαν, οὐκ
 ἐμποδιεῖν αὐτοῖς πρὸς τὴν ἐπιβολήν. πρὸς δὲ Μεσσηνίους 
 προφάσεως οὐκ ἀπορήσειν ἔφη· πάλαι γὰρ
 αὐτοὺς ἀδικεῖν Ἀχαιοῖς καὶ Μακεδόσιν ἐπηγγελμένους 
 κοινωνήσειν τῆς συμμαχίας. ταῦτα δ´ εἰπὼν
 καὶ παραπλήσια τούτοις ἕτερα πρὸς τὴν αὐτὴν ὑπόθεσιν, 
 τοιαύτην ὁρμὴν παρέστησε τῷ Σκόπᾳ καὶ
 τοῖς τούτου φίλοις ὥστ´ οὔτε κοινὴν τῶν Αἰτωλῶν
 προσδεξάμενοι σύνοδον οὔτε τοῖς ἀποκλήτοις συμμεταδόντες, 
 οὐδὲ μὴν ἄλλο τῶν καθηκόντων οὐδὲν
 πράξαντες, κατὰ δὲ τὰς αὑτῶν ὁρμὰς καὶ κρίσεις
 διαλαβόντες ἅμα Μεσσηνίοις, Ἠπειρώταις, Ἀχαιοῖς,
 Ἀκαρνᾶσι, Μακεδόσι πόλεμον ἐξήνεγκαν.
 | [4,5] Les Étoliens avaient alors pour stratège un 
certain Ariston. Comme ses infirmités le rendaient 
incapable de prendre la tête d'une armée, et qu'il était 
parent de Dorimachos et de Scopas, il se désista en 
quelque sorte de son commandement en faveur de ce 
dernier. Dorimachos n'osait pas engager publiquement 
les Étoliens à déclarer la guerre aux Messéniens : il ne 
pouvait invoquer aucun prétexte sérieux, car — tout 
le monde le savait — il n'avait contre eux d'autre grief 
que ses propres crimes et le sarcasme qu'ils lui avaient 
valu. Il abandonna donc ce projet, alla trouver Scopas 
en particulier et essaya de lui faire partager ses intentions 
belliqueuses à l'égard des Messéniens. Il lui représentait 
qu'il n'y avait rien à craindre du côté des 
Macédoniens, vu l'âge de leur souverain (Philippe 
n'avait pas alors plus de dix-sept ans) ; il alléguait 
encore les dispositions hostiles des Lacédémoniens 
envers les Messéniens ; il rappelait les bonnes relations
et l'alliance qui unissaient les Éléens à l'Étolie ; il en 
concluait que l'on pouvait sans danger envahir la 
Messénie. Il évoquait également à ses yeux — argument 
bien fait pour toucher un Étolien — tout le butin 
que l'on récolterait dans ce pays qui n'était nullement 
sur ses gardes et qui seul dans tout le Péloponèse était 
resté indemne pendant la guerre de Cléomène. Il ajoutait 
enfin que cette expédition les mettrait en faveur 
auprès de tout le peuple étolien ; que si les Achéens 
leur refusaient le passage, ils seraient mal venus à se 
plaindre qu'on usât de violence à leur égard ; et s'ils se 
tenaient tranquilles, on ne trouverait de ce côté aucun 
obstacle. On ne manquerait pas de prétexte pour s'attaquer 
aux Messéniens, qui depuis longtemps s'étaient 
déclarés leurs ennemis en promettant leur alliance aux 
Achéens et aux Macédoniens. En invoquant ces raisons, 
ainsi que d'autres de même ordre et de même portée, 
Dorimachos enflamma d'une telle ardeur Scopas et ses 
amis que, sans attendre la réunion de l'assemblée, 
sans consulter les magistrats, sans observer aucune 
des formes prescrites, ils n'écoutèrent que leur 
passion et, de leur propre autorité, engagèrent les hostilités 
à la fois contre les Messéniens, les Épirotes, les 
Achéens, les Acarnaniens et les Macédoniens.
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