HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 44

  Chapitre 44

[4,44] καὶ τὸ ποιοῦν τὴν μὲν τῶν Βυζαντίων πόλιν εὐκαιροτάτην, τὴν δὲ τῶν Καλχηδονίων τἀναντία, τοῦτ´ ἔστι τὸ νῦν ὑφ´ ἡμῶν εἰρημένον, καίπερ ἀπὸ τῆς ὄψεως ὁμοίας ἀμφοτέραις δοκούσης εἶναι τῆς θέσεως πρὸς τὴν εὐκαιρίαν. ἀλλ´ ὅμως εἰς τὴν μὲν βουληθέντα καταπλεῦς´ οὐ ῥᾴδιον, πρὸς ἣν δέ, κἂν μὴ βούλῃ, φέρει κατ´ ἀνάγκην ῥοῦς, καθάπερ ἀρτίως εἴπομεν. σημεῖον δὲ τούτου· ἐκ Καλχηδόνος γὰρ οἱ βουλόμενοι διαίρειν εἰς Βυζάντιον οὐ δύνανται πλεῖν κατ´ εὐθεῖαν διὰ τὸν μεταξὺ ῥοῦν, ἀλλὰ παράγουσιν ἐπί τε τὴν Βοῦν καὶ τὴν καλουμένην Χρυσόπολιν, ἣν Ἀθηναῖοι τότε κατασχόντες Ἀλκιβιάδου γνώμῃ παραγωγιάζειν ἐπεβάλοντο πρῶτον τοὺς εἰς Πόντον πλέοντας, τὸ δ´ ἔμπροσθεν ἀφιᾶσι κατὰ ῥοῦν, φέρονται κατ´ ἀνάγκην πρὸς τὸ Βυζάντιον. ὅμοια δὲ τούτοις καὶ τὰ κατὰ τὸν ἐπὶ θάτερα πλοῦν ἐστι τῆς Βυζαντίων πόλεως· ἄν τε γὰρ ἀφ´ Ἑλλησπόντου τρέχῃ τις τοῖς νότοις ἄν τ´ ἐπὶ τὸν Ἑλλήσποντον ἐκ τοῦ Πόντου τοῖς ἐτησίοις, παρὰ μὲν τὴν Εὐρώπην ἐκ τῆς Βυζαντίων πόλεως ὀρθός, ἅμα δ´ εὐπαρακόμιστός ἐστιν πλοῦς ἐπὶ τὰ τῆς Προποντίδος στενὰ κατ´ Ἄβυδον καὶ Σηστόν, κἀκεῖθεν ὡσαύτως πάλιν ἐπὶ τὸ Βυζάντιον, ἀπὸ δὲ Καλχηδόνος παρὰ τὴν Ἀσίαν τἀναντία τούτοις διὰ τὸ κολπώδη τὸν παράπλουν ὑπάρχειν καὶ προτείνειν πολὺ τὴν τῶν Κυζικηνῶν χώραν. ἀφ´ Ἑλλησπόντου γὰρ φερόμενον εἰς Καλχηδόνα χρήσασθαι τῷ παρὰ τὴν Εὐρώπην πλῷ, κἄπειτα συνεγγίζοντα τοῖς κατὰ Βυζάντιον τόποις κάμπτειν καὶ προστρέχειν πρὸς τὴν Καλχηδόνα διὰ τὸν ῥοῦν καὶ τὰ προειρημένα δυσχερές. ὁμοίως δὲ πάλιν ἐκπλέοντα προστρέχειν εὐθέως τῇ Θρᾴκῃ τελέως ἀδύνατον διά τε τὸν μεταξὺ ῥοῦν καὶ διὰ τὸ τοὺς ἀνέμους ἑκατέρους ἀντιπίπτειν πρὸς ἀμφοτέρας τὰς ἐπιβολάς, ἐπειδήπερ εἰσάγει μὲν εἰς τὸν Πόντον νότος, ἐξάγει δὲ βορέας, καὶ τούτοις ἀνάγκη χρῆσθαι πρὸς ἑκάτερον τὸν δρόμον τοῖς ἀνέμοις. Τὰ μὲν οὖν τὴν κατὰ θάλατταν εὐκαιρίαν ποιοῦντα Βυζαντίοις ταῦτ´ ἔστι, τὰ δὲ τὴν κατὰ γῆν ἀκαιρίαν τὰ μέλλοντα ῥηθήσεσθαι. [4,44] C'est aux faits que je viens de citer que tient la grande supériorité de la position de Byzance sur celle de Chalcédoine ; à première vue pourtant, ces deux villes paraissent également bien situées ; mais si l'on veut aborder à Chalcédoine, c'est extrêmement difficile ; pour Byzance, au contraire, le courant vous y porte bon gré mal gré, comme je viens de le dire. En voici une preuve : quand on veut se rendre de Chalcédoine à Byzance, il est impossible de traverser en ligne droite, car le courant est trop fort au milieu du détroit ; il faut remonter jusqu'à la Vache et à la ville de Chrysopolis, que les Athéniens occupèrent autrefois sur les conseils d'Alcibiade et où ils établirent, pour la première fois, un droit de péage sur les bateaux qui entraient dans le Pont-Euxin ; quand on a dépassé cette région, on n'a plus qu'à s'abandonner au courant, qui vous porte naturellement à Byzance. C'est le même cas pour ceux qui font voile dans l'autre sens : qu'on vienne de l'Hellespont par vent du Sud ou qu'on aille du Pont-Euxin vers l'Hellespont en profitant des vents étésiens, le trajet est toujours aussi direct et aisé, si on longe la côte d'Europe, qu'on fasse route de Byzance vers le détroit de la Propontide, entre Sestos et Abydos, ou inversement de là vers Byzance. Au contraire, du côté de Chalcédoine, la navigation est difficile, parce que la rive asiatique est sinueuse et que la presqu'île de Cyzique, notamment, avance beaucoup dans la mer. Si l'on vient de l'Hellespont, on ne peut gagner Chalcédoine qu'en longeant la côte d'Europe jusque tout près de Byzance ; on vire ensuite de bord et on met le cap sur Chalcédoine; mais cette manoeuvre, nécessitée par le courant et par toutes les raisons que j'ai indiquées, est des plus difficiles. De même, quand on sort de ce port, il est absolument impossible de cingler droit sur la Thrace, à cause du courant contre lequel on aurait à lutter et des vents, qui sont toujours défavorables, quels que soient le sens où l'on veut traverser et la direction d'où ils soufflent : celui du Midi vous pousse vers le Pont-Euxin, celui du Nord vous en éloigne, mais on ne peut éviter en aucun cas de les subir l'un ou l'autre. Telles sont les circonstances qui rendent la situation de Byzance aussi avantageuse du côté de la mer ; voyons maintenant à quoi tient son infériorité du côté de la terre.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006