[4,42] ἐξ ὧν οὐκ εἰκὸς θαυμάζειν πῶς οἱ τηλικοῦτοι καὶ τοιοῦτοι
ποταμοὶ συνεχῶς ῥέοντες ἀπεργάζονταί τι τῶν προειρημένων
καὶ τέλος ἐκπληροῦσι τὸν Πόντον. οὐ γὰρ εἰκός, ἀλλ´
ἀναγκαῖον γενέσθαι τοῦτό γε προφαίνεται κατὰ τὸν ὀρθὸν
λόγον. σημεῖον δὲ τοῦ μέλλοντος· ὅσῳ γάρ
ἐστι νῦν ἡ Μαιῶτις γλυκυτέρα τῆς Ποντικῆς θαλάττης,
οὕτως θεωρεῖται διαφέρουσα προφανῶς ἡ
Ποντικὴ τῆς καθ´ ἡμᾶς. ἐξ ὧν δῆλον ὡς, ὅταν ὁ
χρόνος, ἐν ᾧ πεπληρῶσθαι συμβαίνει τὴν Μαιῶτιν,
τοῦτον λάβῃ τὸν λόγον πρὸς τὸν χρόνον, ὃν ἔχει
τὸ μέγεθος τοῦ κοιλώματος πρὸς τὸ κοίλωμα, τότε
συμβήσεται καὶ τὸν Πόντον τεναγώδη καὶ γλυκὺν
καὶ λιμνώδη γενέσθαι παραπλησίως τῇ Μαιώτιδι
λίμνῃ. καὶ θᾶττον δὲ τοῦτον ὑποληπτέον. ὅσῳ
μείζους καὶ πλείους εἰσὶν αἱ ῥύσεις τῶν εἰς τοῦτον
ἐκπιπτόντων ποταμῶν. ταῦτα μὲν οὖν ἡμῖν εἰρήσθω
πρὸς τοὺς ἀπίστως διακειμένους, εἰ δὴ χώννυσθαι
νῦν καὶ χωσθήσεσθαί ποτε συμβήσεται τὸν
Πόντον καὶ λίμνη καὶ τέναγος ἔσται τὸ τηλικοῦτον
πέλαγος. ἔτι δὲ μᾶλλον εἰρήσθω καὶ τῆς τῶν πλοϊζομένων
ψευδολογίας καὶ τερατείας χάριν, ἵνα μὴ
παντὶ τῷ λεγομένῳ προσκεχηνέναι παιδικῶς ἀναγκαζώμεθα
διὰ τὴν ἀπειρίαν, ἔχοντες δ´ ἴχνη τῆς
ἀληθείας ἐπὶ ποσὸν ἐξ αὐτῶν ἐπικρίνειν δυνώμεθα
τὸ λεγόμενον ὑπό τινων ἀληθῶς ἢ τοὐναντίον. ἐπὶ
δὲ τὸ συνεχὲς τῆς εὐκαιρίας τῶν Βυζαντίων ἐπάνιμεν.
| [4,42] Il ne faut donc pas trouver surprenant
que des fleuves si grands et si abondants, coulant
perpétuellement, effectuent peu à peu le travail dont
nous parlions et puissent finir par combler le Pont-Euxin.
Ce n'est pas là une probabilité, mais une nécessité,
comme on le voit si l'on raisonne bien. Nous pouvons
d'ailleurs présager ce qui se passera dans l'avenir:
de même que l'eau du Palus-Méotide est plus douce
aujourd'hui que celle du Pont, ainsi celle du Pont diffère
manifestement de celle de nos mers; d'où il ressort clairement
qu'entre le temps qu'il a fallu pour combler le
Palus-Méotide et celui qu'il faudra pour le Pont-Euxin
il y aura simplement la même porportion qu'entre les
dimensions du lit de ces deux mers ; mais il est fatal
que le Pont devienne à son tour un marécage ou un lac
d'eau douce. Ce résultat sera même, à ce qu'on est en
droit de supposer, d'autant plus vite atteint que les
fleuves qui se jettent dans le Pont-Euxin sont plus
nombreux et plus importants. Voilà ce qu'on peut répondre
à ceux qui ne veulent pas admettre que le Pont-Euxin
est en train de se combler et se comblera encore,
si bien qu'un jour cette vaste mer ne sera plus qu'une
nappe d'eau marécageuse. Voilà surtout les faits qu'on
peut opposer aux mensonges que débitent les navigateurs
et à leurs inventions merveilleuses ; ainsi, au
lieu d'écouter bouche bée comme des enfants, dans
notre inexpérience, tous les contes qu'on nous fait,
nous aurons quelque idée de la vérité et nous pourrons
juger nous-mêmes si ce qu'on nous dit est exact ou non.
Revenons maintenant à notre description de Byzance.
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