| [4,36] Ὁ δὲ Μαχατᾶς, πυθόμενος τὰ γεγονότα περὶ
 τοὺς Λακεδαιμονίους, ἧκε πάλιν ὑποστρέψας εἰς
 τὴν Σπάρτην, καὶ παρεκάλει τοὺς ἐφόρους καὶ τοὺς
 βασιλέας ἐξανεγκεῖν τοῖς Ἀχαιοῖς τὸν πόλεμον· μόνως 
 γὰρ οὕτως ἔφη λῆξαι τὴν τῶν Λακεδαιμονίων φιλονεικίαν 
 τῶν ἐκ παντὸς τρόπου διακοπτόντων τὴν
 πρὸς Αἰτωλοὺς συμμαχίαν τήν τε τῶν ἐν Αἰτωλίᾳ
 τὰ παραπλήσια τούτοις πραττόντων. πεισθέντων
 δὲ τῶν ἐφόρων καὶ τῶν βασιλέων, ὁ μὲν Μαχατᾶς
 ἐπανῆλθε, συντετελεσμένος τὴν πρόθεσιν διὰ τὴν
 ἄγνοιαν τῶν συμπραττόντων, ὁ δὲ Λυκοῦργος ἀναλαβὼν 
 τοὺς στρατιώτας καί τινας τῶν πολιτικῶν ἐνέβαλεν 
 εἰς τὴν Ἀργείαν, ἀφυλάκτως διακειμένων εἰς
 τέλος τῶν Ἀργείων διὰ τὴν προϋπάρχουσαν κατάστασιν. 
 καὶ Πολίχναν μὲν καὶ Πρασίας καὶ Λεύκας 
 καὶ Κύφαντα προσπεσὼν ἄφνω κατέσχε· Γλυμπέσι 
 δὲ καὶ Ζάρακι προσπεσὼν ἀπέπεσε. τούτου
 δὲ ταῦτα πράξαντος, ἐπεκήρυξαν τὸ λάφυρον οἱ
 Λακεδαιμόνιοι κατὰ τῶν Ἀχαιῶν. ἔπεισαν δὲ καὶ
 τοὺς Ἠλείους οἱ περὶ τὸν Μαχατᾶν, παραπλήσια
 λέγοντες ἅπερ καὶ πρὸς τοὺς Λακεδαιμονίους, ἐξενεγκεῖν 
 τοῖς Ἀχαιοῖς τὸν πόλεμον.
 Παραδόξως δὲ καὶ κατὰ νοῦν τοῖς Αἰτωλοῖς τῶν
 πραγμάτων προκεχωρηκότων, οὗτοι μὲν εὐθαρσῶς
 ἐνέβαινον εἰς τὸν πόλεμον, οἱ δ´ Ἀχαιοὶ τἀναντία·
 Φίλιππος μὲν γάρ, ἐφ´ ᾧ τὰς ἐλπίδας εἶχον, ἀκμὴν
 ἐγίνετο περὶ παρασκευήν, Ἠπειρῶται δ´ ἔμελλον
 πολεμεῖν, Μεσσήνιοι δ´ ἡσυχίαν εἶχον, Αἰτωλοὶ
 δέ, προσειληφότες τὴν Ἠλείων καὶ Λακεδαιμονίων
 ἄγνοιαν, πανταχόθεν περιεῖχον αὐτοὺς τῷ πολέμῳ.
 | [4,36] Quand Machatas apprit ce qui s'était 
passé à Lacédémone, il y revint encore une fois pour 
pousser les éphores et les rois à déclarer la guerre aux 
Achéens. Il allégua que c'était le seul moyen de mettre 
un terme aux dissensions que fomentaient à Sparte 
les adversaires irréductibles de l'alliance étolienne et 
en Étolie ceux qui agissaient dans un sens analogue. 
Les éphores et les rois se laissèrent convaincre. Après 
avoir ainsi réussi dans ses négociations grâce à la sottise 
de ses complices, Machatas s'en retourna et Lycurgue, 
à la tête des troupes régulières, auxquelles s'étaient 
joints un certain nombre de citoyens, envahit l'Argolide, 
dont les habitants n'étaient pas du tout sur leurs gardes 
vu les relations qui existaient entre les deux États. 
A la faveur de cette agression soudaine, il s'empara 
de Polichna, de Prasies, de Leucé, de Cyphante ; il
s'attaqua également à Glympes et à Zarax, mais 
il fut repoussé. Après cette incursion, les Lacédémoniens 
proclamèrent l'état de guerre avec les Achéens. 
En usant des mêmes arguments qu'avec les Spartiates, 
Machatas détermina encore les Éléens à déclarer la 
guerre aux Achéens. Les choses allaient à souhait 
pour les Étoliens, qui ne s'attendaient pas à un tel 
succès ; ils partirent donc hardiment en campagne. 
Chez les Achéens, c'était l'inverse. Philippe, en qui ils 
avaient mis tout leur espoir, était encore en train de 
faire ses préparatifs ; les Épirotes hésitaient à entrer 
en guerre ; les Messéniens ne bougeaient pas ; et cependant 
les Étoliens, profitant de l'aveuglement des Éléens 
et des Lacédémoniens, leur suscitaient des ennemis 
de tous les côtés.
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