| [4,34] Λακεδαιμόνιοι δὲ τῶν εἰθισμένων ἐποίησάν τι—τοῦτο 
 γὰρ συνεχὲς ἦν τοῖς προειρημένοις—τέλος γὰρ τοὺς παρὰ τῶν
 συμμάχων πρέσβεις ἀναποκρίτους ἀπέστειλαν. οὕτως
 ἐξηπόρησαν ὑπὸ τῆς ἀλογίας καὶ κακίας τῆς αὑτῶν.
 καί μοι δοκεῖ τοῦτ´ ἀληθὲς εἶναι διότι πολλάκις
 τολμᾶν περιττὸν εἰς ἄνοιαν καὶ τὸ μηδὲν καταντᾶν
 εἴωθεν. οὐ μὴν ἀλλὰ μετὰ ταῦτα, κατασταθέντων
 ἐφόρων ἄλλων, οἱ κινήσαντες ἐξ ἀρχῆς τὰ πράγματα
 καὶ γενόμενοι τῆς προειρημένης σφαγῆς αἴτιοι διεπέμποντο 
 πρὸς τοὺς Αἰτωλούς, ἐπισπώμενοι πρεσβευτήν. 
 τῶν δὲ καὶ μάλ´ ἀσμένως ὑπακουσάντων,
 ἧκε μετ´ ὀλίγον πρεσβεύων εἰς τὴν Λακεδαίμονα
 Μαχατᾶς. καὶ παραυτίκα προσῄει τοῖς ἐφόροις - - - 
 οἰόμενοι δεῖν τῷ τε Μαχατᾷ δίδοσθαι τὴν ἔφοδον
 ἐπὶ τοὺς πολλούς, καὶ βασιλέας καθιστάναι κατὰ
 τὰ πάτρια, καὶ μὴ περιορᾶν τὸν πλείω χρόνον
 παρὰ τοὺς νόμους καταλελυμένην τὴν τῶν Ἡρακλειδῶν 
 ἀρχήν. οἱ δ´ ἔφοροι, δυσαρεστούμενοι μὲν τοῖς
 ὅλοις πράγμασιν, οὐ δυνάμενοι δὲ πρὸς τὴν ὁρμὴν
 ἀντοφθαλμεῖν, ἀλλὰ δεδιότες τὴν τῶν νέων συστροφήν, 
 περὶ μὲν τῶν βασιλέων ἔφασαν μετὰ ταῦτα
 βουλεύσεσθαι, τῷ δὲ Μαχατᾷ συνεχώρησαν δώσειν
 τὴν ἐκκλησίαν. συναχθέντος δὲ τοῦ πλήθους παρελθὼν 
 ὁ Μαχατᾶς παρεκάλει διὰ πλειόνων αὐτοὺς
 αἱρεῖσθαι τὴν πρὸς Αἰτωλοὺς συμμαχίαν, εἰκῇ μὲν
 καὶ θρασέως κατηγορῶν Μακεδόνων, ἀλόγως δὲ
 καὶ ψευδῶς ἐγκωμιάζων τοὺς Αἰτωλούς. μεταστάντος 
 δὲ τούτου, πολλῆς ἀμφισβητήσεως ἐτύγχανε τὸ
 πρᾶγμα· τινὲς μὲν γὰρ συνηγόρουν τοῖς Αἰτωλοῖς
 καὶ συντίθεσθαι πρὸς αὐτοὺς παρῄνουν τὴν συμμαχίαν, 
 ἔνιοι δὲ τούτοις ἀντέλεγον. οὐ μὴν ἀλλὰ
 τῶν πρεσβυτέρων τινὲς ἐπιστήσαντες τὸ πλῆθος
 ἐπί τε τὰς Ἀντιγόνου καὶ Μακεδόνων εὐεργεσίας
 ἐπί τε τὰς διὰ Χαριξένου καὶ Τιμαίου βλάβας, ὅτε
 στρατεύσαντες Αἰτωλοὶ πανδημεὶ κατέφθειραν μὲν
 αὐτῶν τὴν χώραν, ἐξηνδραποδίσαντο δὲ τὰς περιοίκους, 
 ἐπεβούλευσαν δὲ τῇ Σπάρτῃ, μετὰ δόλου καὶ
 βίας τοὺς φυγάδας ἐπαγαγόντες, ἐπ´ ἄλλης ἐγένοντο
 γνώμης, καὶ τέλος ἐπείσθησαν τηρεῖν τὴν πρὸς
 Φίλιππον καὶ Μακεδόνας συμμαχίας. γενομένων δὲ τούτων, 
 ὁ μὲν Μαχατᾶς ἄπρακτος ἐπανῄει πάλιν εἰς τὴν οἰκείαν, 
 | [4,34] Les Lacédémoniens — pour reprendre 
au point où j'en étais resté —agirent à leur ordinaire : 
ils renvoyèrent les ambassadeurs des alliés sans leur 
donner aucune réponse. Voilà dans quel embarras les 
mettaient leur folie et leur perversité ! On a, je trouve, 
bien raison de dire que souvent un excès d'audace nous 
fait perdre l'esprit et n'engendre que des chimères. 
Cependant, après la nomination des nouveaux éphores, 
ceux qui avaient commencé à fomenter des troubles, 
les auteurs du massacre dont j'ai parlé, expédièrent 
un message aux Étoliens pour les engager à envoyer 
chez eux un ambassadeur. Les Étoliens accueillirent 
cet avis avec empressement et députèrent aussitôt à 
Sparte un certain Machatas. A peine arrivé, il se rendit 
auprès des éphores. Ses complices demandaient 
qu'on l'admît à l'assemblée, qu'on nommât des rois 
selon l'usage antique et qu'on restaurât l'empire des 
Héraclides, renversé au mépris des lois. Les éphores 
désapprouvaient toutes ces menées; mais ils n'osaient 
pas résister à un tel courant d'opinion et craignaient 
de voir les jeunes gens soulever une émeute. Pour la 
proposition relative à la royauté, ils déclarèrent qu'on 
l'examinerait plus tard ; quant à Machatas, ils consentirent 
à le recevoir dans l'assemblée. On réunit 
le peuple ; Machatas s'avança et prononça un 
long discours, où il engageait les Spartiates à s'allier 
aux Étoliens, accusait effrontément les Macédoniens 
de crimes imaginaires et comblait les Étoliens d'éloges 
aussi contraires au bon sens qu'à la vérité ; puis il se 
retira. Les avis se trouvèrent très partagés : les uns 
se prononçaient en faveur des Étoliens et conseillaient 
de faire alliance avec eux ; d'autres soutenaient l'opinion 
opposée. Mais enfin, quelques-uns des plus âgés 
évoquèrent aux yeux du peuple les bienfaits d'Antigone 
et des Macédoniens ; ils rappelèrent également le mal 
que leur avaient fait Charixénos et Tinée lorsque les 
Étoliens, mobilisant contre eux toutes leurs forces, 
avaient ravagé leur pays, emmené leurs sujets en 
esclavage et menacé la capitale elle-même, en cherchant 
à y faire rentrer les bannis soit par ruse soit de 
vive force. L'assemblée changea de sentiment et finit 
par se laisser persuader de rester fidèle à Philippe et 
à l'alliance macédonienne. Sur ce, Machatas s'en 
retourna chez lui sans avoir rien obtenu.
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