HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 33

  Chapitre 33

[4,33] δὲ λόγος οὗτος ἔχει μὲν ἴσως καὶ διὰ τῶν πάλαι γεγονότων πίστιν. οἱ γὰρ Μεσσήνιοι πρὸς ἄλλοις πολλοῖς καὶ παρὰ τὸν τοῦ Διὸς τοῦ Λυκαίου βωμὸν ἀνέθεσαν στήλην ἐν τοῖς κατ´ Ἀριστομένην καιροῖς, καθάπερ καὶ Καλλισθένης φησί, γράψαντες τὸ γράμμα τοῦτο· πάντως χρόνος εὗρε δίκην ἀδίκῳ βασιλῆι, εὗρε δὲ Μεσσήνη σὺν Διὶ τὸν προδότην ῥηιδίως. χαλεπὸν δὲ λαθεῖν θεὸν ἄνδρ´ ἐπίορκον. χαῖρε, Ζεῦ βασιλεῦ, καὶ σάω Ἀρκαδίαν. ἐπεὶ γὰρ τῆς αὑτῶν ἐστερήθησαν, οἷον εἰ περὶ δευτέρας πατρίδος, ὥς γ´ ἐμοὶ δοκεῖ, τοῖς θεοῖς εὐχόμενοι σῴζειν τὴν Ἀρκαδίαν, τοῦτ´ ἀνέθεσαν τὸ γράμμα. καὶ τοῦτ´ εἰκότως ἐποίουν· οὐ γὰρ μόνον αὐτοὺς Ἀρκάδες ὑποδεξάμενοι κατὰ τὴν ἔκπτωσιν τὴν ἐκ τῆς ἰδίας ὑπὸ τὸν Ἀριστομένειον πόλεμον ὁμεστίους ἐποιήσαντο καὶ πολίτας, ἀλλὰ καὶ τὰς θυγατέρας ἐψηφίσαντο τοῖς ἐν ἡλικίᾳ διδόναι τῶν Μεσσηνίων, πρὸς δὲ τούτοις ἀναζητήσαντες τὴν Ἀριστοκράτους τοῦ βασιλέως προδοσίαν ἐν τῇ μάχῃ τῇ καλουμένῃ περὶ Τάφρον αὐτόν τ´ ἀνεῖλον καὶ τὸ γένος αὐτοῦ πᾶν ἠφάνισαν. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ χωρὶς τῶν πάλαι τὰ τελευταῖα γεγονότα μετὰ τὸν Μεγάλης πόλεως καὶ Μεσσήνης συνοικισμὸν ἱκανὴν ἂν παράσχοι πίστιν τοῖς ὑφ´ ἡμῶν εἰρημένοις. καθ´ οὓς γὰρ καιρούς, τῆς περὶ Μαντίνειαν μάχης τῶν Ἑλλήνων ἀμφιδήριτον ἐχούσης τὴν νίκην διὰ τὸν Ἐπαμινώνδου θάνατον, ἐκώλυον Λακεδαιμόνιοι μετέχειν τῶν σπονδῶν Μεσσηνίους, ἀκμὴν σφετεριζόμενοι ταῖς ἐλπίσι τὴν Μεσσηνίαν, ἐπὶ τοσοῦτο διέσπευσαν Μεγαλοπολῖται καὶ πάντες οἱ κοινωνοῦντες Ἀρκάδων τῆς αὐτῶν συμμαχίας ὥστε Μεσσηνίους μὲν ὑπὸ τῶν συμμάχων προσδεχθῆναι καὶ μετασχεῖν τῶν ὅρκων καὶ διαλύσεων, Λακεδαιμονίους δὲ μόνους ἐκσπόνδους γενέσθαι τῶν Ἑλλήνων. τίς οὐκ ἂν τῶν ἐπιγινομένων ἐν νῷ τιθέμενος νομίσειε καλῶς εἰρῆσθαι τὰ μικρῷ πρότερον ὑφ´ ἡμῶν δεδηλωμένα; Ταῦτα μὲν οὖν εἰρήσθω μοι χάριν Ἀρκάδων καὶ Μεσσηνίων, ἵνα μνημονεύοντες τῶν συμβεβηκότων αὐτοῖς περὶ τὰς πατρίδας ἀτυχημάτων ὑπὸ Λακεδαιμονίων ἀληθινῶς ἀντέχωνται τῆς πρὸς αὑτοὺς εὐνοίας καὶ πίστεως, καὶ μήτε φόβον ὑφορώμενοι μήτ´ εἰρήνης ἐπιθυμοῦντες ἐγκαταλείπωσιν ἀλλήλους ἐν ταῖς ὁλοσχερέσι περιστάσεσι. [4,33] Ce qui s'est passé dans les temps anciens suffirait à justifier l'opinion que j'exprime. A l'époque d'Aristomène, les Messéniens, entre autres choses, élevèrent près de l'autel de Zeus Lycien une colonne sur laquelle, au dire de Callisthène, fut gravée l'inscription suivante : « Le temps n'a pas donné l'impunité à un roi criminel ; Messène, avec l'aide de Zeus, a aisément découvert le traître. Il est bien difficile à un parjure d'échapper à la justice divine. Salut à toi, Zeus souverain ! Continue à protéger l'Arcadie. » Il me semble que si dans cette inscription les Messéniens prient les dieux de protéger l'Arcadie, c'est parce qu'ils la considéraient comme une seconde patrie, eux qui avaient perdu la leur. Et ils avaient raison. Car les Arcadiens ne se bornèrent pas à les accueillir, quand ils furent chassés de leur pays lors de la guerre d'Aristomène, comme leurs hôtes et leurs concitoyens; mais ils accordèrent aux jeunes Messéniens le droit de se marier avec leurs filles. En outre, ils firent une enquête sur la trahison dont leur roi Aristocrate s'était rendu coupable à la bataille de Taphros, ils le mirent à mort et anéantirent toute sa famille. Mais sans remonter si loin, les événements les plus récents, postérieurs à la conclusion de l'union entre Mégalopolis et Messène, sont une preuve suffisante à l'appui de ce que j'avançais. Après la bataille de Mantinée, où la mort d'Épaminondas rendait la victoire indécise, les Lacédémoniens voulaient faire exclure les Messéniens du traité de paix, parce qu'ils se croyaient déjà les maîtres de la Messénie ; mais les Mégalopolitains et tous leurs alliés d'Arcadie firent si bien que les Messéniens furent reçus dans l'alliance, admis à prêter serment et compris dans le pacte qui mettait fin aux hostilités, tandis que seuls de tous les Grecs les Lacédémoniens en étaient exclus. Quiconque, dans la postérité, voudra bien considérer ces faits ne pourra se refuser à reconnaître la justesse des conseils que je donnais tout à l'heure. En tout cas, j'ai tenu à rappeler aux Arcadiens et aux Messéniens les maux que les Lacédémoniens ont fait souffrir à leurs pays, pour qu'ils continuent à vivre en bonne intelligence et se gardent mutuellement une sincère fidélité, et pour que ni la crainte du danger ni le désir de la paix ne les pousse jamais à se séparer les uns des autres dans les circonstances critiques.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006