[4,31] Μεσσήνιοι δέ, δι´ οὓς ὁ πόλεμος τὴν ἀρχὴν ἔλαβε,
τοῖς παραγενομένοις πρὸς αὐτοὺς ἀπεκρίθησαν
ὅτι τῆς Φιγαλείας κειμένης ἐπὶ τοῖς ὅροις
αὐτῶν καὶ ταττομένης ὑπ´ Αἰτωλοὺς οὐκ ἂν ἐπιδέξαιντο
τὸν πόλεμον, πρὶν ἢ ταύτην ἀπ´ Αἰτωλῶν
ἀποσπασθῆναι τὴν πόλιν. περὶ δὲ τῆς ἀποφάσεως
ταύτης κατίσχυσαν, οὐδαμῶς εὐδοκούντων τῶν πολλῶν,
Αἰτωλῶν δε(διότες τὴν τόλμαν) ἐφορεύοντες
Οἶνις καὶ Νίκιππος καί τινες ἕτεροι τῶν ὀλιγαρχικῶν,
ἀγνοοῦντες καὶ πολὺ παραπαίοντες τοῦ δέοντος
κατά γε τὴν ἐμὴν γνώμην. ἐγὼ γὰρ φοβερὸν μὲν
εἶναί φημι τὸν πόλεμον, οὐ μὴν οὕτω γε φοβερὸν
ὥστε πᾶν ὑπομένειν χάριν τοῦ μὴ προσδέξασθαι
πόλεμον. ἐπεὶ τί καὶ θρασύνομεν τὴν ἰσηγορίαν
καὶ παρρησίαν καὶ τὸ τῆς ἐλευθερίας ὄνομα πάντες,
εἰ μηδὲν ἔσται προυργιαίτερον τῆς εἰρήνης; οὐδὲ
γὰρ Θηβαίους ἐπαινοῦμεν κατὰ τὰ Μηδικά, διότι
τῶν ὑπὲρ τῆς Ἑλλάδος ἀποστάντες κινδύνων τὰ
Περσῶν εἵλοντο διὰ τὸν φόβον,
οὐδὲ Πίνδαρον τὸν συναποφηνάμενον αὐτοῖς ἄγειν
τὴν ἡσυχίαν διὰ τῶνδε τῶν ποιημάτων,
"τὸ κοινόν τις ἀστῶν ἐν εὐδίᾳ τιθεὶς
ἐρευνασάτω μεγαλάνορος ἡσυχίας τὸ φαιδρὸν φάος."
δόξας γὰρ παραυτίκα πιθανῶς εἰρηκέναι, μετ´ οὐ
πολὺ πάντων αἰσχίστην εὑρέθη καὶ βλαβερωτάτην
πεποιημένος ἀπόφασιν· εἰρήνη γὰρ μετὰ μὲν τοῦ
δικαίου καὶ πρέποντος κάλλιστόν ἐστι κτῆμα καὶ
λυσιτελέστατον, μετὰ δὲ κακίας ἢ δειλίας ἐπονειδίστου
πάντων αἴσχιστον καὶ βλαβερώτατον.
| [4,31] Les Messéniens, cause première de la
guerre, répondirent aux ambassadeurs qu'ils n'entreraient
pas en guerre tant que la ville de Phigalie, située
sur leurs frontières, n'aurait pas été enlevée aux Étoliens,
de qui elle dépendait. Le peuple n'approuvait
pas cette motion ; ce furent les éphores OEnis et Nicippos,
ainsi que quelques autres membres du parti oligarchique,
qui, par crainte des Étoliens, la firent adopter.
Ce fut, du moins à mon avis, de l'aveuglement et
une grave erreur: je ne conteste pas que la guerre ne
soit un fléau terrible, mais pas si terrible cependant
qu'on doive tout endurer plutôt que de faire la guerre.
Pourquoi, en effet, attachons-nous tous un tel prix à
l'égalité, au droit de parler sans contrainte, au nom
même de la liberté, si rien n'est plus appréciable que
la paix ? Louons-nous les Thébains de s'être, pendant
les guerres Médiques, soustraits aux dangers qui menaçaient
la Grèce et d'avoir embrassé par lâcheté le parti des Perses ?
Approuvons-nous Pindare de partager les sentiments de ses
compatriotes et d'avoir écrit les vers suivants pour nous
conseiller une paisible inaction :
«Chaque citoyen, pour assurer le calme à sa patrie, doit
rechercher la lumière radieuse d'une noble tranquillité.»
On trouva d'abord que cela était fort bien dit mais au bout
de peu de temps on dut reconnaître que cet aphorisme du poète
exprimait une pensée des plus honteuses et un principe
des plus pernicieux. La paix est la plus belle des choses et le
plus précieux des biens, si elle ne porte atteinte ni à nos droits,
ni à notre honneur ; mais si nous devions l'acheter au prix
ignominieux d'une bassesse ou d'une lâcheté, rien ne serait
plus infamant et plus funeste.
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