HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 30

  Chapitre 30

[4,30] μὲν οὖν Φίλιππος περὶ ταῦτα διέτριβεν. οἱ δ´ ἐξαποσταλέντες πρέσβεις πρὸς τοὺς συμμάχους, ἀφικόμενοι πρῶτον εἰς Ἀκαρνανίαν ἐνετύγχανον τούτοις. οἱ δ´ Ἀκαρνᾶνες τό τε δόγμα γνησίως συνεπεκύρωσαν καὶ τὸν ἀπὸ χώρας πόλεμον ἐξήνεγκαν τοῖς Αἰτωλοῖς· καίπερ τούτοις, εἰ καί τισιν ἑτέροις, δίκαιον ἦν συγγνώμην ἔχειν, ὑπερτιθεμένοις καὶ καταμέλλουσι καὶ καθόλου δεδιόσι τὸν ἀπὸ τῶν ἀστυγειτόνων πόλεμον, καὶ διὰ τὸ παρακεῖσθαι μὲν συντερμονοῦντας τῇ τῶν Αἰτωλῶν χώρᾳ, πολὺ δὲ μᾶλλον διὰ τὸ κατ´ ἰδίαν εὐχειρώτους ὑπάρχειν, τὸ δὲ μέγιστον διὰ τὸ μικροῖς ἔμπροσθεν χρόνοις πεῖραν εἰληφέναι τῶν δεινοτάτων διὰ τὴν πρὸς Αἰτωλοὺς ἀπέχθειαν. ἀλλά μοι δοκοῦσιν οἱ γνήσιοι τῶν ἀνδρῶν καὶ κοινῇ καὶ κατ´ ἰδίαν οὐδέποτε περὶ πλείονος οὐθὲν ποιεῖσθαι τοῦ καθήκοντος· ὅπερ Ἀκαρνᾶνες ἐν τοῖς πλείστοις καιροῖς οὐδενὸς τῶν Ἑλλήνων ἧττον εὑρίσκονται διατετηρηκότες, καίπερ ἀπὸ μικρᾶς ὁρμώμενοι δυνάμεως. οἷς οὐκ ὀκνητέον κατὰ τὰς περιστάσεις κοινωνεῖν πραγμάτων, σπευστέον δὲ μᾶλλον, εἰ καί τισιν ἑτέροις τῶν Ἑλλήνων· καὶ γὰρ ἰδίᾳ καὶ κοινῇ στάσιμον ἔχουσί τι καὶ φιλελεύθερον. Ἠπειρῶται δ´ ἐκ παραθέσεως διακούσαντες τῶν πρέσβεων τὸ μὲν δόγμα παραπλησίως ἐπεκύρωσαν, τὸν δὲ πόλεμον ἐκφέρειν ἐψηφίσαντο τοῖς Αἰτωλοῖς, ἐπειδὰν καὶ Φίλιππος βασιλεὺς ἐξενέγκῃ. τοῖς δὲ παρὰ τῶν Αἰτωλῶν πρεσβευταῖς ἀπεκρίθησαν ὅτι δέδοκται τοῖς Ἠπειρώταις διατηρεῖν πρὸς αὐτοὺς τὴν εἰρήνην, ἀγεννῶς καὶ ποικίλως χρώμενοι τοῖς πράγμασιν. ἀπεστάλησαν δὲ καὶ πρὸς βασιλέα Πτολεμαῖον πρέσβεις οἱ παρακαλέσοντες αὐτὸν μήτε χρήματα πέμπειν τοῖς Αἰτωλοῖς μήτ´ ἄλλο μηδὲν χορηγεῖν κατὰ Φιλίππου καὶ τῶν συμμάχων. [4,30] Tandis que Philippe traitait cette affaire, les ambassadeurs qu'on avait envoyés chez les alliés se rendirent d'abord en Acarnanie et y exposèrent leur message. Les Acarnaniens s'empressèrent de ratifier le décret et de partir en expédition contre les Étoliens. Ils auraient eu, cependant, de meilleures raisons que tout autre peuple pour s'en dispenser, pour tergiverser, atermoyer et se refuser à entrer en guerre avec leurs voisins : leur pays touchait à l'Étolie ; chose plus grave, ils étaient hors d'état de se défendre à eux seuls ; et surtout, ils avaient fait, peu de temps auparavant, l'expérience des maux terribles que pouvait attirer sur eux un conflit avec les Étoliens. Mais jamais, dans les affaires particulières ou publiques, les gens d'honneur ne mettent quoi que ce soit au-dessus de leur devoir ; et les Acarnaniens ont beau disposer de bien faibles moyens, il n'y a pas de peuple en Grèce qui se montre, en toute espèce de circonstances, plus respectueux de ses engagements. On peut en toute confiance compter sur eux plus que sur personne dans les conjonctures difficiles ; car dans le domaine privé comme en matière politique, ils se distinguent, entre tous les Grecs, par leur fermeté inébranlable et leur passion pour la liberté. Les Épirotes, en revanche, écoutèrent les ambassadeurs, ratifièrent eux aussi le décret, mais ils décidèrent de n'entreprendre une expédition contre les Étoliens que quand le roi Philippe se serait lui-même mis en campagne et ils déclarèrent aux députés des Étoliens qu'ils désiraient vivre en paix avec eux ; telle fut leur conduite lâche et pleine de fausseté. On envoya également des ambassadeurs au roi Ptolémée, pour le prier de ne fournir aux Étoliens ni subsides ni munitions d'aucune sorte dans leur lutte contre Philippe et ses alliés.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006