[4,27] Κατὰ δὲ τοὺς αὐτοὺς καιροὺς Αἰτωλοί, συνάψαντος
τοῦ τῶν ἀρχαιρεσίων χρόνου, στρατηγὸν αὑτῶν
εἵλοντο Σκόπαν, ὃς ἐγεγόνει πάντων τῶν προειρημένων
ἀδικημάτων αἴτιος. ὑπὲρ ὧν οὐκ οἶδα πῶς χρὴ
λέγειν. τὸ γὰρ κοινῷ μὲν δόγματι (μὴ) πολεμεῖν,
πανδημεὶ δὲ στρατεύοντας ἄγειν καὶ φέρειν τὰ τῶν
πέλας, καὶ κολάζειν μὲν μηδένα τῶν αἰτίων, στρατηγοὺς
δ´ αἱρεῖσθαι καὶ τιμᾶν τοὺς προεστῶτας τῶν
τοιούτων ἔργων, ἐμοὶ μὲν δοκεῖ τῆς πάσης γέμειν
κακοπραγμοσύνης· τί γὰρ ἂν ἄλλο τις τὰς τοιαύτας
κακίας ὀνομάσειε; δῆλον δ´ ἔσται τὸ λεγόμενον ἐκ
τούτων. Λακεδαιμόνιοι τὴν Καδμείαν Φοιβίδου
παρασπονδήσαντος τὸν μὲν αἴτιον ἐζημίωσαν, τὴν δὲ
φρουρὰν οὐκ ἐξήγαγον, ὥσπερ λυομένης τῆς ἀδικίας
διὰ τῆς τοῦ πράξαντος βλάβης, παρὸν τἀναντία
ποιεῖν· τοῦτο γὰρ διέφερε τοῖς Θηβαίοις. πάλιν
ἐκήρυττον ἀφιέντες τὰς πόλεις ἐλευθέρας καὶ αὐτονόμους
κατὰ τὴν ἐπ´ Ἀνταλκίδου γενομένην εἰρήνην,
τοὺς δ´ ἁρμοστὰς οὐκ ἐξῆγον ἐκ τῶν πόλεων. Μαντινεῖς
φίλους ὄντας καὶ συμμάχους ἀναστάτους
ποιήσαντες οὐκ ἔφασαν ἀδικεῖν, ἐκ μιᾶς πόλεως
εἰς πλείους αὐτοὺς διοικίσαντες, ἀνοίᾳ μετὰ κακίας
(χρησάμενοι προφανῶς διὰ) τὸ δοκεῖν, ἐάν τις αὐτὸς
ἐπιμύῃ, μηδὲ τοὺς πέλας ὁρᾶν. ἀμφοτέροις τοίνυν ὁ
ζῆλος οὗτος τῆς πολιτείας αἴτιος κατέστη τῶν μεγίστων
συμπτωμάτων· ὃν οὐδαμῶς οὐδαμῇ ζηλωτέον
οὔτε κατ´ ἰδίαν οὔτε κοινῇ τοὺς ὀρθῶς βουλευομένους.
ὁ δὲ βασιλεὺς Φίλιππος χρηματίσας τοῖς
Ἀχαιοῖς ἀνέζευξε μετὰ τῆς δυνάμεως ἐπὶ Μακεδονίας,
σπεύδων ἐπὶ τὴν παρασκευὴν τῶν πρὸς τὴν πόλεμον,
οὐ μόνον τοῖς συμμάχοις, ἀλλὰ πᾶσι τοῖς Ἕλλησι
διὰ τοῦ προειρημένου ψηφίσματος καλὰς ἐλπίδας
ὑποδεικνύων πρᾳότητος καὶ μεγαλοψυχίας βασιλικῆς.
| [4,27] En même temps les Étoliens, convoqués
pour l'élection de leurs magistrats, avaient nommé
stratège Scopas, à qui incombait la responsabilité de
tous les méfaits que j'ai racontés. Je ne sais comment
qualifier une telle désignation. Ne pas déclarer publiquement
la guerre, mais faire une levée en masse et
partir en expédition contre ses voisins, ne pas châtier
les coupables, mais choisir pour chefs et honorer des
plus hautes distinctions les instigateurs de ces agissements,
je trouve que c'est le comble de la malfaisance ;
car de quel autre nom flétrir une conduite aussi misérable ?
Un rapprochement fera mieux comprendre ma
pensée. Quand Phoebidas se fut, par trahison, rendu
maître de la Cadmée, les Lacédémoniens le condamnèrent
à une amende, mais ils ne retirèrent pas leur
garnison, comme si le mal était réparé par le châtiment
de son auteur ; ils pouvaient cependant faire tout le
contraire, et c'était là ce qui eût donné satisfaction aux
Thébains. Une autre fois, quand fut conclue la paix d'Antalcidas,
ils publièrent qu'ils laisseraient à toutes les cités
leur indépendance et leur autonomie, mais ils n'en retirèrent
pas leurs gouverneurs. Quand ils détruisirent Mantinée,
dont les habitants étaient leurs amis et alliés, ils
prétendirent qu'ils ne leur faisaient aucun tort en les dispersant
pour les répartir entre plusieurs localités.
N'est-ce pas de la folie en même temps que de la méchanceté,
de s'imaginer, parce qu'on ferme les yeux, que les autres n'y
voient pas ? Or chez l'un comme chez l'autre des deux peuples
en question, cette politique amena les pires catastrophes ; c'est
un exemple que les gens sages devront toujours se bien
garder d'imiter, dans la vie privée comme dans la vie publique.
Après avoir réglé les affaires d'Achaïe, le roi Philippe
reprit avec son armée le, chemin de la Macédoine, pour
pousser vivement ses préparatifs de guerre ; par la
décision dont nous avons parlé, il avait montré
non seulement à ses alliés, mais à toute la Grèce quelle confiance
on pouvait avoir en sa clémence et en sa magnanimité royale.
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