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Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 24

  Chapitre 24

[4,24] δὲ βασιλεὺς ἐπὶ πᾶσιν, εἰ χρὴ τοῦ βασιλέως λέγειν τὰς τότε γνώμας· οὐ γὰρ εἰκὸς ἑπτακαιδεκαέτη παῖδα περὶ τηλικούτων δύνασθαι πραγμάτων διευκρινεῖν. ἀλλ´ ἡμῖν μὲν καθήκει τοῖς γράφουσι τὰς κυρούσας τὰ διαβούλια γνώμας ἀνατιθέναι τοῖς προεστῶσι τῶν ὅλων· τοὺς μέντοι γ´ ἀκούοντας αὐτοὺς χρὴ συνυπονοεῖν διότι τῶν συνόντων καὶ μάλιστα τῶν παρακειμένων εἰκός ἐστιν εἶναι τὰς τοιαύτας ὑποθέσεις καὶ διαλήψεις· ὧν Ἀράτῳ τις ἐπιεικέστατ´ ἂν προσάπτοι τὴν τότε ῥηθεῖσαν ὑπὸ τοῦ βασιλέως γνώμην. γὰρ Φίλιππος τὰ μὲν κατ´ ἰδίαν τῶν συμμάχων εἰς αὑτοὺς ἀδικήματα καθήκειν ἔφησεν αὑτῷ μέχρι λόγου καὶ γραμμάτων διορθοῦν καὶ συνεπισημαίνεσθαι, τὰ δὲ πρὸς τὴν κοινὴν ἀνήκοντα συμμαχίαν, ταῦτ´ ἔφη μόνα δεῖν κοινῆς ἐπιστροφῆς καὶ διορθώσεως τυγχάνειν ὑπὸ πάντων. Λακεδαιμονίων δὲ μηδὲν εἰς τὴν κοινὴν συμμαχίαν ἐκφανὲς ἡμαρτηκότων, ἐπαγγελλομένων δὲ πάντα καὶ ποιεῖν τὰ δίκαια πρὸς ἡμᾶς, οὐ καλῶς ἔχον εἶναι τὸ βουλεύεσθαί τι περὶ αὐτῶν ἀπαραίτητον· καὶ γὰρ ἄτοπον τὸν μὲν πατέρα πολεμίων ὄντων κρατήσαντα μηδὲν ποιῆσαι δεινόν, αὐτὸν δ´ ἐφ´ οὕτω μικρᾶς αἰτίας ἀνήκεστόν τι βουλεύεσθαι περὶ αὐτῶν. ἐπικυρωθείσης δὲ ταύτης τῆς γνώμης, ὅτι δεῖ παριδεῖν τὸ γεγονός, εὐθέως βασιλεὺς Πετραῖον τῶν αὑτοῦ φίλων ἅμα τοῖς περὶ τὸν Ὠμίαν ἐξαπέστελλε παρακαλέσοντα τοὺς πολλοὺς ἀντέχεσθαι τῆς πρὸς αὑτὸν καὶ Μακεδόνας εὐνοίας, ἅμα δὲ δώσοντα καὶ ληψόμενον τοὺς ὅρκους περὶ συμμαχίαν. αὐτὸς δὲ μετὰ τῆς δυνάμεως ἀναζεύξας προῆγε πάλιν ὡς ἐπὶ Κορίνθου, καλὸν δεῖγμα τῆς ἑαυτοῦ προαιρέσεως τοῖς συμμάχοις ἐκτιθέμενος ἐν τῇ πρὸς τοὺς Λακεδαιμονίους ἀποφάσει. [4,24] Le roi parla le dernier, — si du moins c'est à lui qu'il faut attribuer l'avis qu'il exprima alors; car il n'est guère vraisemblable qu'un enfant de dix-sept ans ait été capable de résoudre une pareille difficulté; mais c'est aux souverains que nous devons, nous autres historiens, attribuer les décisions qu'ils prennent ; c'est l'affaire des lecteurs de discerner si l'idée première de ces motions n'est pas due, selon toute probabilité, à quelqu'un de leur entourage et particulièrement à leurs conseillers; dans le cas présent, on est fondé à penser que c'était Aratos qui avait suggéré au roi l'avis qu'il émit. Philippe déclara donc que, si les désordres intérieurs qui s'élevaient chez un des alliés devaient être pour lui l'objet d'une intervention et d'une réprimande verbale ou écrite, les faits suceptibles de porter atteinte à l'alliance méritaient seuls de retenir l'attention de tout le conseil et de pro- voquer de sa part une répression. Or il ne voyait pas que les Lacédémoniens eussent rien fait contre cette alliance; ils promettaient au contraire de remplir exactement leurs obligations envers lui; il aurait donc tort de se montrer trop rigoureux à leur égard. «Mon père, ajoutait-il, ne leur a fait aucun mal quand ils étaient ses ennemis et qu'il les avait vaincus ; je ne puis raisonnablement, pour une faute aussi légère, me montrer impitoyable. Après avoir fait adopter cet avis, qu'il fallait oublier le passé, le roi envoya immédiatement avec Omias un de ses amis nommé Pétréos, pour engager le peuple à lui demeurer fidèle ainsi qu'à la Macédoine ; il le chargea en même temps de donner et de recevoir les serments d'alliance. Quant à lui, il leva le camp avec son armée et s'en revint à Corinthe. En réglant de la sorte l'affaire de Lacédémone, il avait donné à ses alliés un beau témoignage des principes qu'il comptait suivre.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006