HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 22

  Chapitre 22

[4,22] Αἰτωλοὶ μὲν οὖν τοιαῦτα διεργασάμενοι κατὰ τὴν Πελοπόννησον ἧκον εἰς τὴν οἰκείαν ἀσφαλῶς. Φίλιππος δὲ μετὰ δυνάμεως βοηθῶν τοῖς Ἀχαιοῖς παρῆν εἰς Κόρινθον· ὑστερήσας δὲ τοῦ καιροῦ (δι)απέστειλε βιβλιαφόρους πρὸς πάντας τοὺς συμμάχους, παρακαλῶν πέμπειν ἑκάστους παρ´ αὑτῶν κατὰ σπουδὴν εἰς Κόρινθον τοὺς βουλευσομένους ὑπὲρ τῶν κοινῇ συμφερόντων. αὐτὸς δ´ ἀναζεύξας ὡς ἐπὶ Τεγέας προῆγε, πυνθανόμενος τοὺς Λακεδαιμονίους εἰς σφαγὰς καὶ ταραχὰς ἐμπεπτωκέναι πρὸς ἀλλήλους. οἱ γὰρ Λακεδαιμόνιοι συνήθεις ὄντες βασιλεύεσθαι καὶ πάντως τοῖς προεστῶσι πειθαρχεῖν, τότε προσφάτως μὲν ἠλευθερωμένοι δι´ Ἀντιγόνου, βασιλέως δ´ οὐχ ὑπάρχοντος παρ´ αὐτοῖς, ἐστασίαζον πρὸς σφᾶς, πάντες ὑπολαμβάνοντες ἴσον αὑτοῖς μετεῖναι τῆς πολιτείας. τὰς μὲν οὖν ἀρχὰς οἱ μὲν δύο τῶν ἐφόρων ἄδηλον εἶχον τὴν γνώμην, οἱ δὲ τρεῖς ἐκοινώνουν τοῖς Αἰτωλοῖς τῶν πραγμάτων, πεπεισμένοι διὰ τὴν ἡλικίαν τὸν Φίλιππον οὐδέπω δυνήσεσθαι τοῖς κατὰ τὴν Πελοπόννησον πράγμασιν ἐπαρκεῖν. ἐπεὶ δ´ οἱ μὲν Αἰτωλοὶ παρὰ τὴν προσδοκίαν αὐτῶν ἐκ Πελοποννήσου ταχεῖαν ἐποιήσαντο τὴν ἐπάνοδον, δὲ Φίλιππος ἐκ Μακεδονίας ἔτι θάττω τὴν παρουσίαν, ἀπιστοῦντες οἱ τρεῖς ἑνὶ τῶν δυεῖν Ἀδειμάντῳ διὰ τὸ συνειδέναι μὲν σφίσι πάσας τὰς ἐπιβολάς, μὴ λίαν δὲ τοῖς γινομένοις εὐδοκεῖν, ἠγωνίων μὴ συνεγγίσαντος τοῦ βασιλέως πάντα τὰ πραττόμενα πρὸς τὸν Φίλιππον ἐξηγήσηται. δι´ δὴ συλλαλήσαντές τισι τῶν νέων ἐκήρυττον εἰς τὸ τῆς Χαλκιοίκου τέμενος μετὰ τῶν ὅπλων ἰέναι τοὺς ἐν ταῖς ἡλικίαις, ὡς τῶν Μακεδόνων ἐπὶ τὴν πόλιν παραγινομένων. ταχὺ δὲ διὰ τὸ παράδοξον ἁθροισθέντων, δυσαρεστῶν Ἀδείμαντος τοῖς γινομένοις ἐπειρᾶτο προπορευθεὶς παρακαλεῖν καὶ διδάσκειν διότι "πρῴην ἔδει τὰ κηρύγματα ταῦτα καὶ τοὺς ἁθροισμοὺς τοὺς ἐν τοῖς ὅπλοις παραγγέλλειν, καθ´ ὃν καιρὸν τοὺς Αἰτωλοὺς πολεμίους ὄντας ἠκούομεν τοῖς ὅρους τῆς χώρας ἡμῶν συνεγγίζειν, οὐ νῦν, ὅτε Μακεδόνας τοὺς εὐεργέτας καὶ σωτῆρας πυνθανόμεθα πλησιάζειν μετὰ τοῦ βασιλέως". ἔτι δ´ αὐτοῦ ταῦτ´ ἀνακρουομένου, προσπεσόντες οἱ παρακεκλημένοι τῶν νέων τοῦτόν τε συνεκέντησαν καὶ μετὰ τούτου Σθενέλαον, Ἀλκαμένη, Θυέστην, Βιωνίδαν, ἑτέρους τῶν πολιτῶν καὶ πλείους. οἱ δὲ περὶ Πολυφόνταν καί τινες ἅμα τούτοις ἐμφρόνως προϊδόμενοι τὸ μέλλον, ἀπεχώρησαν πρὸς τὸν Φίλιππον. [4,22] Après avoir accompli dans le Péloponèse les exploits que j'ai relatés, les Étoliens étaient revenus chez eux sans encombre. Pendant ce temps, Philippe gagnait Corinthe avec son armée, pour secourir les Achéens ; mais il arriva trop tard ; il dépêcha donc des courriers à tous les alliés, pour les prier d'envoyer au plus tôt à Corinthe des délégués avec qui il délibérerait sur leurs intérêts communs. Ils se remit lui-même en marche et se dirigea vers Tégée, à la nouvelle qu'il y avait une sédition à Lacédémone et qu'on s'y entre-tuait. Les Lacédémoniens, en effet, habitués à être gouvernés par des rois et à obéir aveuglément à leurs chefs, n'avaient pas plus tôt été affranchis par Antigone de la domination royale que la discorde éclata parmi eux, chacun réclamant une part de pouvoir égale à celle du prochain. Dans les premiers temps, deux des éphores n'avaient pas fait connaître leurs sentiments, tandis que les trois autres avaient pris parti pour les Étoliens, dans la pensée que Philippe était trop jeune pour diriger les affaires du Péloponèse. Mais les Étoliens, contrairement à leur attente, avaient quitté la péninsule au plus vite et Philippe arrivait de Macédoine plus promptement encore ; les trois conjurés, se méfiant d'Adimantos (c'était un des deux autres), qui connaissait tous leurs projets et ne les approuvait pas, craignirent qu'il ne profitât de la venue du roi pour tout lui révéler. Ils s'entendirent alors avec quelques jeunes gens et firent convoquer en armes, au temple d'Athéna Chalcioecos, tous les hommes en âge de servir, sous prétexte que les Macédoniens menaçaient la ville. On accourut en foule, tant cet ordre était inattendu ; mais Adimantos, fort contrarié, s'avança et essaya de haranguer l'assistance: "C'était naguère, dit-il, qu'il fallait provoquer ces réunions et faire ces appels aux armes, quand on nous informait que nos frontières étaient menacées par les Étoliens, nos ennemis ; ce n'est pas maintenant qu'il faut prendre ces mesures, au moment où l'on nous annonce l'arrivée des Macédoniens, nos bienfaiteurs et nos libérateurs, sous la conduite de leur roi. » Il n'eut pas le temps d'en dire plus long ; car les jeunes gens que ses adversaires avaient endoctrinés se jetèrent sur lui et le transpercèrent de leurs épées ; avec lui périrent Sthénélas, Alcaménès, Thyeste, Bionidas et beaucoup d'autres citoyens. Quant à Polyphontas, il s'était réfugié auprès de Philippe avec quelques compagnons, qui avaient eu comme lui la perspicacité de prévoir ce dénouement.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006