HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 19

  Chapitre 19

[4,19] Κατὰ δὲ τοὺς καιροὺς τούτους τῶν Ἀχαιῶν στρατηγὸς Ἄρατος ἐξαπέστειλε μὲν πρὸς Φίλιππον παρακαλῶν βοηθεῖν, συνῆγε δὲ τοὺς ἐπιλέκτους, μετεπέμπετο δὲ παρὰ Λακεδαιμονίων καὶ Μεσσηνίων τοὺς διατεταγμένους κατὰ τὰς ὁμολογίας. οἱ δ´ Αἰτωλοὶ τὸ μὲν πρῶτον παρεκάλουν τοὺς Κλειτορίους ἀποστάντας τῶν Ἀχαιῶν αἱρεῖσθαι τὴν πρὸς αὑτοὺς συμμαχίαν. τῶν δὲ Κλειτορίων ἁπλῶς οὐ προσιεμένων τοὺς λόγους, προσβολὰς ἐποιοῦντο, καὶ προσερείδοντες τὰς κλίμακας τοῖς τείχεσι κατεπείραζον τῆς πόλεως. ἀμυνομένων δὲ γενναίως καὶ τολμηρῶς τῶν ἔνδον, εἴξαντες τοῖς πράγμασιν ἀνεστρατοπέδευσαν, καὶ προαγαγόντες αὖθις ὡς ἐπὶ τὴν Κύναιθαν, ὅμως τὰ θρέμματα τῆς θεοῦ περισύραντες ἀπήγαγον. καὶ τὸ μὲν πρῶτον παρεδίδοσαν τοῖς Ἠλείοις τὴν Κύναιθαν· οὐ βουλομένων δὲ προσδέξασθαι τῶν Ἠλείων, ἐπεβάλοντο μὲν δι´ αὑτῶν κατέχειν τὴν πόλιν, στρατηγὸν ἐπιστήσαντες Εὐριπίδαν, μετὰ δὲ ταῦτα πάλιν δείσαντες ἐκ τῶν προσαγγελλομένων τὴν ἐκ Μακεδονίας βοήθειαν, ἐμπρήσαντες τὴν πόλιν ἀπηλλάγησαν, καὶ προῆγον αὖτις ὡς ἐπὶ τὸ Ῥίον, ταύτῃ κρίνοντες ποιεῖσθαι τὴν διάβασιν. δὲ Ταυρίων, πυνθανόμενος τὴν τῶν Αἰτωλῶν εἰσβολὴν καὶ τὰ περὶ τὴν Κύναιθαν πεπραγμένα, θεωρῶν δὲ τὸν Δημήτριον τὸν Φάριον ἀπὸ τῶν νήσων εἰς τὰς Κεγχρεὰς καταπεπλευκότα, παρεκάλει τοῦτον βοηθῆσαι τοῖς Ἀχαιοῖς καὶ διισθμίσαντα τοὺς λέμβους ἐπιτίθεσθαι τῇ τῶν Αἰτωλῶν διαβάσει. δὲ Δημήτριος λυσιτελῆ μέν, οὐκ εὐσχήμονα δὲ πεποιημένος τὴν ἀπὸ τῶν νήσων ἐπάνοδον, διὰ τὸν τῶν Ῥοδίων ἐπ´ αὐτὸν ἀνάπλουν, ἄσμενος ὑπήκουσε τῷ Ταυρίωνι, προσδεξαμένου ´κείνου τὴν εἰς τὴν ὑπέρβασιν τῶν λέμβων δαπάνην. οὗτος μὲν οὖν ὑπερισθμίσας, καὶ δυσὶ καθυστερήσας ἡμέραις τῆς τῶν Αἰτωλῶν διαβάσεως, προκατασύρας τινὰς τόπους τῆς παραλίας τῆς τῶν Αἰτωλῶν κατήχθη πάλιν εἰς τὴν Κόρινθον. Λακεδαιμόνιοι δὲ τὸ μὲν πέμπειν τὰς βοηθείας κατὰ τὴν διάταξιν ἐνεκάκησαν, βραχεῖς δέ τινας παντελῶς ἱππεῖς καὶ πεζούς, στοχαζόμενοι τοῦ δοκεῖν μόνον, ἐξέπεμψαν. Ἄρατος δὲ τοὺς Ἀχαιοὺς ἔχων πολιτικώτερον στρατηγικώτερον ὑπὲρ τῶν παρόντων ἐβουλεύσατο· μέχρι γὰρ τούτου τὴν ἡσυχίαν ἦγε, προσανέχων καὶ μεμνημένος τῆς προγεγενημένης συμφορᾶς, ἕως οὗ πάντα διαπραξάμενοι κατὰ τὰς αὑτῶν προαιρέσεις οἱ περὶ τὸν Σκόπαν καὶ Δωρίμαχον ἐπανῆλθον εἰς τὴν οἰκείαν, καίπερ διὰ τόπων ποιούμενοι τὰς πορείας εὐεπιθέτων καὶ στενῶν καὶ μόνον σαλπιγκτοῦ δεομένων. Κυναιθεῖς δὲ μεγάλοις ἀτυχήμασιν ὑπ´ Αἰτωλῶν καὶ μεγάλαις συμφοραῖς περιπεσόντες ὅμως πάντων ἀνθρώπων ἔδοξαν ἠτυχηκέναι δικαιότατα. [4,19] Cependant Aratos, le stratège des Achéens, envoyait demander du secours à Philippe, rassemblait ses troupes d'élite, réclamait aux Lacédémoniens et aux Messéniens le contingent convenu. Les Étoliens tâchèrent d'abord de détacher les Clitoriens des Achéens et de les ranger à leur parti ; mais leurs tentatives n'eurent pas le moindre succès. Ils s'élancent alors à l'assaut, dressent des échelles contre les murs, essayent de pénétrer dans la ville ; mais les assiégés se défendirent avec un noble courage, les forcèrent à lâcher pied et à battre en retraite. En revenant à Cynétha, ils ne se firent aucun scrupule d'enlever les troupeaux d'Artémis et de les emmener avec eux. Ils voulurent d'abord remettre Cynétha entre les mains des Éléens ; mais ces derniers s'y refusèrent. Les Étoliens se décidèrent alors à garder eux-mêmes la place et mirent à la tête de la garnison un certain Euripidas. Puis, inquiets d'apprendre qu'une armée de secours arrivait de Macédoine, ils mirent le feu à la ville et s'en retournèrent à Rhion pour s'y embarquer. Taurion avait été informé de l'incursion des Étoliens et de tout ce qui s'était passé à Cynétha ; en même temps, il apprenait que Démétrios de Pharos, à son retour des Cyclades, avait abordé à Cenchrées. Il le pria de vouloir bien soutenir les Achéens, de faire transporter ses embarcations d'une rive de l'isthme à l'autre et de surprendre les Étoliens pendant leur traversée. Démétrios avait fait un riche butin dans les îles ; mais il en revenait dans des conditions peu honorables, pourchassé par les Rhodiens ; il écouta donc avec plaisir les propositions qui lui étaient faites, d'autant plus que Taurion prenait à sa charge les frais du transport par terre des embarcations. Il traversa l'isthme, mais il arriva deux jours après le passage des Étoliens ; il se contenta alors de piller quelques points de la côte, puis s'en revint à Corinthe. Les Lacédémoniens non plus ne firent pas ce qu'on attendait d'eux; au lieu d'envoyer les renforts que fixaient les conventions, ils se bornèrent à expédier un faible détachement de cavalerie et d'infanterie, pour faire semblant de tenir parole. Aratos, qui était à la tête de l'armée achéenne, se conduisit aussi, dans cette circonstance, plutôt en politique qu'en homme de guerre : il ne bougea pas et resta dans l'expectative, retenu par le souvenir de son récent échec; il laissa ainsi à Scopas et à Dorimachos le loisir de retourner chez eux après avoir fait tout ce qu'ils voulaient ; ils avaient pourtant à passer par des défilés propices aux embuscades et qu'un trompette aurait suffi à garder. Les habitants de Cynétha avaient eu beau subir de la part des Étoliens les pires traitements et les pires vexations, on considéra leurs souffrances comme un châtiment mérité s'il en fut jamais.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006