| [4,17] Ἀρίστων δ´ ὁ τῶν Αἰτωλῶν στρατηγός, 
 οὐ προσποιούμενος οὐδὲν τῶν γινομένων, 
 ἦγε τὴν ἡσυχίαν ἐπὶ τῆς οἰκείας, φάσκων 
 οὐ πολεμεῖν τοῖς Ἀχαιοῖς, ἀλλὰ διατηρεῖν
 τὴν εἰρήνην, εὔηθες καὶ παιδικὸν πρᾶγμα ποιῶν·
 δῆλον γὰρ ὡς εὐήθη καὶ μάταιον εἰκὸς φαίνεσθαι
 τὸν τοιοῦτον, ὅταν ὑπολαμβάνῃ τοῖς λόγοις ἐπικρύψασθαι 
 τὰς τῶν πραγμάτων ἐναργείας. οἱ δὲ περὶ
 τὸν Δωρίμαχον διὰ τῆς Ἀχαιάτιδος ποιησάμενοι τὴν
 πορείαν, ἧκον ἄφνω πρὸς τὴν Κύναιθαν. συνέβαινε
 δὲ τοὺς Κυναιθεῖς, ὄντας Ἀρκάδας, ἐκ πολλῶν χρόνων 
 ἐν ἀκαταπαύστοις καὶ μεγάλαις συνεσχῆσθαι
 στάσεσι, καὶ πολλὰς μὲν κατ´ ἀλλήλων πεποιῆσθαι
 σφαγὰς καὶ φυγάς, πρὸς δὲ τούτοις ἁρπαγὰς ὑπαρχόντων, 
 ἔτι δὲ γῆς ἀναδασμούς, τέλος δ´ ἐπικρατῆσαι 
 τοὺς τὰ τῶν Ἀχαιῶν αἱρουμένους καὶ κατασχεῖν 
 τὴν πόλιν, φυλακὴν ἔχοντας τῶν τειχῶν καὶ
 στρατηγὸν τῆς πόλεως ἐξ Ἀχαΐας. τούτων δ´ οὕτως
 ἐχόντων, ὀλίγοις ἔμπροσθεν χρόνοις τῆς τῶν Αἰτωλῶν 
 παρουσίας διαπεμπομένων τῶν φυγάδων πρὸς
 τοὺς ἐν τῇ πόλει, καὶ δεομένων διαλυθῆναι πρὸς
 αὑτοὺς καὶ κατάγειν σφᾶς εἰς τὴν οἰκείαν, πεισθέντες 
 οἱ κατέχοντες τὴν πόλιν ἐπρέσβευον πρὸς τὸ
 τῶν Ἀχαιῶν ἔθνος, βουλόμενοι μετὰ τῆς ἐκείνων
 γνώμης ποιεῖσθαι τὰς διαλύσεις. {τῶν Ἀχαιῶν}
 ἐπιχωρησάντων δ´ ἑτοίμως διὰ τὸ πεπεῖσθαι σφίσιν 
 ἀμφοτέρους εὐνοήσειν, ἅτε τῶν μὲν κατεχόντων τὴν
 πόλιν ἐν τοῖς Ἀχαιοῖς ἐχόντων πάσας τὰς ἐλπίδας,
 τῶν δὲ καταπορευομένων μελλόντων τυγχάνειν τῆς
 σωτηρίας διὰ τὴν τῶν Ἀχαιῶν συγκατάθεσιν, οὕτως
 ἀποστείλαντες τὴν παραφυλακὴν καὶ τὸν στρατηγὸν
 ἐκ τῆς πόλεως οἱ Κυναιθεῖς διελύσαντο καὶ κατήγαγον 
 τοὺς φυγάδας, ὄντας σχεδὸν εἰς τριακοσίους,
 λαβόντες πίστεις τῶν παρ´ ἀνθρώποις νομιζομένων
 τὰς ἰσχυροτάτας. οἱ δὲ κατανοστήσαντες οὐχ ὡς
 αἰτίας ἢ προφάσεως ἐπιγενομένης τοῦ δοκεῖν ἄλλης
 διαφορᾶς ἀρχὴν αὐτοῖς τινα γεγενῆσθαι, τὸ δ´ ἐναντίον 
 παραχρῆμα κατελθόντες εὐθέως ἐπεβούλευον
 τῇ πατρίδι καὶ τοῖς σώσασι. καί μοι δοκοῦσι, καθ´
 ὃν καιρὸν ἐπὶ τῶν σφαγίων τοὺς ὅρκους καὶ τὰς
 πίστεις ἐδίδοσαν ἀλλήλοις, τότε μάλιστα διανοεῖσθαι
 περί τε τῆς εἰς τὸ θεῖον καὶ τοὺς πιστεύσαντας ἀσεβείας. 
 ἅμα γὰρ τῷ μετασχεῖν τῆς πολιτείας εὐθέως
 ἐπεσπῶντο τοὺς Αἰτωλοὺς καὶ τούτοις ἔπραττον τὴν
 πόλιν, σπεύδοντες τοὺς σώσαντας ἅμα καὶ τὴν θρέψασαν 
 ἄρδην ἀπολέσαι. 
 | [4,17]  Ariston, le stratège des Étoliens, restait paisiblement 
chez lui, comme s'il n'était pour rien dans ce 
qui arrivait, et il prétendait que, loin de faire la guerre
aux Achéens, il observait la paix. C'était de la naïveté 
et de la puérilité: il faut, de toute évidence, être dépourvu 
d'esprit et de raison pour s'imaginer qu'on 
pourra dissimuler par ses paroles une réalité que les 
faits rendent manifeste. Quant à Dorimachos, il fit 
route par l'Achaïe et se présenta inopinément devant 
Cynétha. Les habitants de cette cité arcadienne étaient 
depuis longtemps, sans trêve, en proie à de violentes 
discordes ; ce n'étaient que massacres, bannissements, 
spoliations, nouveaux partages des terres. A la fin, 
les partisans des Achéens l'emportèrent et restèrent 
maîtres de la ville ; ils se firent envoyer d'Achaïe une 
garnison pour garder les remparts et un officier pour 
gouverner la place. Telle était la situation lorsque, 
quelques jours avant l'arrivée des Étoliens, les exilés 
envoyèrent une ambassade à ceux qui étaient dans la 
ville, pour demander à se réconcilier avec eux et à 
retourner dans leur patrie. Le parti de la ville accueillit 
favorablement leur demande ; mais on consulta les 
Achéens, car on ne voulait pas prononcer cette réconciliation 
sans leur assentiment. Les Achéens ne firent 
aucune difficulté : ils comptaient bien se ménager 
ainsi les sympathies des deux partis, puisque c'était 
déjà en eux que ceux qui occupaient la ville mettaient 
toutes leurs espérances et que ceux qui sollicitaient 
la faveur d'y rentrer ne la devraient qu'à leur consentement. 
Les habitants de Cynétha renvoyèrent donc 
leur garnison et leur gouverneur, levèrent la sentence 
de bannissement et laissèrent revenir les exilés (il y en 
avait à peu près trois cents) ; ils se bornèrent à exiger 
d'eux les garanties que l'on considère généralement 
comme les plus solides. Mais une fois rentrés en grâce, 
ces traîtres n'attendirent même pas qu'un motif ou seulement 
un prétexte quelconque leur donnât l'occasion 
de soulever un nouveau différend ; loin de Ià, ce fut dès 
leur retour qu'ils se mirent à conspirer contre leur
patrie et contre leurs bienfaiteurs. Je crois même qu'au 
moment où les deux partis se juraient mutuellement 
une loyale fidélité, ils méditaient déjà leur attentat 
contre les dieux et contre leurs concitoyens qui avaient 
cru à leur bonne foi. A peine rétablis dans leurs droits 
politiques, ils appelèrent les Étoliens et leur livrèrent 
la ville, pour causer à la fois la perte de ceux qui les 
avaient si généreusement accueillis et la ruine complète 
de la cité qui les avait nourris.
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