[4,15] Ἦν δὲ τὰ δόξαντα τοῖς Ἀχαιοῖς ταῦτα· πρεσβεύειν
πρὸς Ἠπειρώτας, Βοιωτούς, Φωκέας, Ἀκαρνᾶνας,
Φίλιππον, καὶ διασαφεῖν τίνα τρόπον Αἰτωλοὶ
παρὰ τὰς συνθήκας μεθ´ ὅπλων ἤδη δὶς εἰσβεβληκότες
εἴησαν εἰς τὴν Ἀχαΐαν, καὶ παρακαλεῖν αὐτοὺς
βοηθεῖν κατὰ τὰς ὁμολογίας, προσδέξασθαι δὲ
καὶ τοὺς Μεσσηνίους εἰς τὴν συμμαχίαν, τὸν δὲ
στρατηγὸν ἐπιλέξαι τῶν Ἀχαιῶν πεζοὺς μὲν πεντακισχιλίους,
ἱππεῖς δὲ πεντακοσίους, καὶ βοηθεῖν τοῖς
Μεσσηνίοις, ἐὰν ἐπιβαίνωσιν Αἰτωλοὶ τῆς χώρας
αὐτῶν· συντάξασθαι δὲ καὶ πρὸς Λακεδαιμονίους
καὶ πρὸς Μεσσηνίους ὅσους δεήσοι παρ´ ἀμφοῖν
ὑπάρχειν ἱππεῖς καὶ πεζοὺς πρὸς τὰς κοινὰς χρείας.
δοξάντων δὲ τούτων, οἱ μὲν Ἀχαιοὶ φέροντες γενναίως
τὸ γεγονὸς οὔτε τοὺς Μεσσηνίους ἐγκατέλιπον
οὔτε τὴν αὑτῶν πρόθεσιν, οἱ δὲ πρὸς τοὺς
συμμάχους καθεσταμένοι τὰς πρεσβείας ἐπετέλουν,
ὁ δὲ στρατηγὸς τοὺς μὲν ἐκ τῆς Ἀχαΐας ἄνδρας ἐπέλεγε
κατὰ τὸ δόγμα, πρὸς δὲ τοὺς Λακεδαιμονίους
καὶ Μεσσηνίους συνετάττετο πεζοὺς μὲν παρ´ ἑκατέρων
ὑπάρχειν δισχιλίους καὶ πεντακοσίους, ἱππεῖς
δὲ πεντήκοντα καὶ διακοσίους, ὥστ´ εἶναι τὸ πᾶν
σύστημα πρὸς τὰς ἐπιγινομένας χρείας πεζοὺς μὲν
μυρίους, ἱππεῖς δὲ χιλίους.
Οἱ δ´ Αἰτωλοί, παραγενομένης αὐτοῖς τῆς καθηκούσης
ἐκκλησίας, συνελθόντες ἐβουλεύσαντο πρός
τε Λακεδαιμονίους καὶ Μεσσηνίους καὶ τοὺς ἄλλους
πάντας εἰρήνην ἄγειν, κακοπραγμονοῦντες καὶ βουλόμενοι
φθείρειν καὶ λυμαίνεσθαι τοὺς τῶν Ἀχαιῶν
συμμάχους· πρὸς αὐτοὺς δὲ τοὺς Ἀχαιούς, ἐὰν μὲν
ἀφιστῶνται τῆς τῶν Μεσσηνίων συμμαχίας, ἄγειν
ἐψηφίσαντο τὴν εἰρήνην, εἰ δὲ μή, πολεμεῖν, πρᾶγμα
πάντων ἀλογώτατον. ὄντες γὰρ αὐτοὶ σύμμαχοι καὶ
τῶν Ἀχαιῶν καὶ τῶν Μεσσηνίων, εἰ μὲν οὗτοι πρὸς
ἀλλήλους φιλίαν ἄγοιεν καὶ συμμαχίαν, τὸν πόλεμον
τοῖς Ἀχαιοῖς ἐπήγγελλον· εἰ δ´ ἔχθραν ἕλοιντο πρὸς
τοὺς Μεσσηνίους, τὴν εἰρήνην αὐτοῖς ἐποίουν κατὰ
μόνας, ὥστε μηδ´ ὑπὸ λόγον πίπτειν τὴν ἀδικίαν αὐτῶν
διὰ τὸ παρηλλαγμένον αὐτῶν τῶν ἐγχειρημάτων.
| [4,15] Le résultat de ces délibérations fut que les
Achéens enverraient des députations en Épire, en
Béotie, en Phocide, en Acarnanie et auprès de Philippe,
pour exposer la violation des traités et l'invasion en
armes de l'Achaïe dont les Étoliens s'étaient déjà deux
fois rendus coupables, pour demander à toutes ces puissances
de leur porter secours conformément aux conventions
et pour les prier d'admettre les Messéniens dans
l'alliance. On décida également que le stratège lèverait
en Achaïe cinq mille hommes d'infanterie et cinq cents
de cavalerie, que l'on soutiendrait les Messéniens au
cas où les Étoliens pénétreraient sur leur territoire,
que l'on conviendrait enfin avec les Lacédémoniens
et les Messéniens du nombre de cavaliers et de fantassins
que chacun de ces deux peuples aurait à équiper
en vue d'une action commune. Ces résolutions montrent
avec quelle grandeur d'âme les Achéens supportaient
le malheur qu'ils avaient éprouvé : ils n'abandonnaient
pas les Messéniens, ne changeaient rien à
leurs résolutions. Tandis que les ambassadeurs
s'acquittaient de leur mission auprès des alliés, le stratège
leva une armée en Achaïe, comme l'assemblée l'avait
décrété ; il s'entendit avec les Lacédémoniens et avec
les Messéniens pour fixer à deux mille cinq cents fantassins
et à deux cent cinquante cavaliers le contingent
que chacune de ces deux nations devait fournir ; on
eut ainsi, pour les opérations éventuelles, un effectif
total de dix mille fantassins et de mille cavaliers.
Les Étoliens, de leur côté, s'étaient réunis en assemblée
à l'époque ordinaire. Voici l'expédient déloyal
qu'ils imaginèrent pour séparer et priver les Achéens
de leurs alliés : ils décidèrent de faire la paix avec les
Lacédémoniens, les Messéniens et tous les autres peuples ;
quant aux Achéens, s'ils renonçaient à l'alliance
des Messéniens, on ferait aussi la paix avec eux; sinon,
on leur déclarerait la guerre.C'était le parti le plus
absurde du monde : on allait conclure un accord aussi bien
avec les Achéens qu'avec les Messéniens ; mais si ces
deux peuples restaient amis et alliés, on ferait la guerre
aux Achéens ; et si ces derniers rompaient avec les
Messéniens, on ferait la paix spécialement avec eux !
Cette résolution extravagante était aussi contraire
au bon sens qu'à l'équité.
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