HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre IV

Chapitre 14

  Chapitre 14

[4,14] τὸ δὲ τῶν Ἀχαιῶν πλῆθος μετά τινας ἡμέρας ἁθροισθὲν εἰς τὴν καθήκουσαν σύνοδον, πικρῶς διέκειτο καὶ κοινῇ καὶ κατ´ ἰδίαν πρὸς τὸν Ἄρατον, ὡς τοῦτον ὁμολογουμένως αἴτιον γεγονότα τοῦ προειρημένου συμπτώματος. διὸ καὶ τῶν ἀντιπολιτευομένων κατηγορούντων αὐτοῦ καὶ φερόντων ἀπολογισμοὺς ἐναργεῖς, ἔτι μᾶλλον ἠγανάκτει καὶ παρωξύνετο τὸ πλῆθος. ἐδόκει γὰρ πρῶτον ἁμάρτημα προφανὲς εἶναι τὸ μηδέπω τῆς ἀρχῆς αὐτῷ καθηκούσης προλαβόντα τὸν ἀλλότριον καιρὸν ἀναδέχεσθαι τοιαύτας πράξεις ἐν αἷς συνῄδει πολλάκις αὑτῷ διεσφαλμένῳ· δεύτερον δὲ καὶ μεῖζον τούτου τὸ διαφεῖναι τοὺς Ἀχαιοὺς ἀκμὴν ἐν μέσῳ Πελοποννήσου τῶν Αἰτωλῶν ὑπαρχόντων, ἄλλως τε καὶ προδιειληφότα διότι σπεύδουσιν οἱ περὶ τὸν Σκόπαν καὶ Δωρίμαχον κινεῖν τὰ καθεστῶτα καὶ συνταράξαι τὸν πόλεμον· τρίτον δὲ τὸ συμβαλεῖν τοῖς ὑπεναντίοις οὕτω μετ´ ὀλίγων μηδεμιᾶς κατεπειγούσης ἀνάγκης, δυνάμενον ἀσφαλῶς εἰς τὰς παρακειμένας πόλεις ἀποχωρῆσαι καὶ συναγαγεῖν τοὺς Ἀχαιοὺς καὶ τότε συμβαλεῖν τοῖς πολεμίοις, εἰ τοῦτο πάντως ἡγεῖτο συμφέρειν· τελευταῖον καὶ μέγιστον τὸ προθέμενον καὶ συμβαλεῖν οὕτως εἰκῇ καὶ ἀσκόπως χρήσασθαι τοῖς πράγμασιν ὥστε παρέντα τὰ πεδία καὶ τὴν τῶν ὁπλιτῶν χρείαν δι´ αὐτῶν τῶν εὐζώνων ταῖς παρωρείαις πρὸς Αἰτωλοὺς ποιήσασθαι τὸν κίνδυνον, οἷς οὐδὲν ἦν τούτου προυργιαίτερον οὐδ´ οἰκειότερον. οὐ μὴν ἀλλ´ ἅμα τῷ προελθόντα τὸν Ἄρατον ἀναμνῆσαι μὲν τῶν προπεπολιτευμένων καὶ πεπραγμένων πρότερον αὑτῷ, φέρειν δ´ ἀπολογισμοὺς περὶ τῶν ἐγκαλουμένων ὡς οὐ γέγονεν αἴτιος τῶν συμβεβηκότων, αἰτεῖσθαι δὲ συγγνώμην, εἰ καί τι παρεώρακε κατὰ τὸν γενόμενον κίνδυνον, οἴεσθαι δὲ δεῖν καὶ καθόλου σκοπεῖσθαι τὰ πράγματα μὴ πικρῶς, ἀλλ´ ἀνθρωπίνως, οὕτως ταχέως καὶ μεγαλοψύχως μετεμελήθη τὸ πλῆθος ὥστε καὶ τοῖς συνεπιτιθεμένοις αὐτῷ τῶν ἀντιπολιτευομένων ἐπὶ πολὺ δυσαρεστῆσαι καὶ περὶ τῶν ἑξῆς πάντα βουλεύεσθαι κατὰ τὴν Ἀράτου γνώμην. ταῦτα μὲν οὖν εἰς τὴν προτέραν ἔπεσεν ὀλυμπιάδα, τὰ δ´ ἑξῆς εἰς τὴν τετταρακοστὴν ἐπὶ ταῖς ἑκατόν. [4,14] Quelques jours après, toute la confédération achéenne se réunit en session ordinaire ; l'assemblée en général et chacun de ses membres en particulier étaient fortement indisposés contre Aratos, que l'on rendait unanimement responsable du désastre. Ses adversaires politiques, en se répandant en accusations contre lui et en expliquant nettement comment les choses s'étaient passées, ne faisaient qu'accroître l'irritation, la rancune de la foule. C'était, pensait-on, une première faute, et une faute incontestable, d'avoir assumé avant la date légale un pouvoir qui ne lui appartenait pas encore, pour se lancer dans une de ces entreprises où il savait qu'il avait si souvent échoué ; c'en était une seconde, encore plus grave, d'avoir congédié les Achéens quand les Étoliens étaient au coeur même du Péloponèse, surtout quand il connaissait le projet que nourrissaient Scopas et Dorimachos, de provoquer des troubles pour faire éclater la guerre ; son troisième tort avait été d'attaquer sans aucune nécessité un ennemi tellement supérieur en nombre, alors qu'il pouvait, sans courir aucun risque, se retirer dans les villes voisines, y rassembler l'armée achéenne et engager ensuite le combat, s'il y voyait un très grand avantage ; enfin le dernier et le plus sérieux des griefs qu'on articulait contre lui était le suivant : du moment qu'il était décidé à livrer bataille, comment avait-il pu être assez imprudent, assez inconsidéré pour attaquer les Étoliens avec sa seule infanterie légère dans un terrain accidenté, le plus propice qu'ils pussent souhaiter, au lieu de les faire charger en plaine par des soldats pesamment armés ? Mais Aratos, montant à la tribune, rappela tout son passé, invoqua les services qu'il avait rendus à la République ; puis il se justifia des accusations qu'on portait contre lui, montra qu'il ne fallait pas lui imputer la défaite qu'il avait subie, s'excusa des erreurs qu'il avait pu commettre au cours de l'action, pria qu'on examinât toute cette affaire sans aigreur et avec quelque indulgence. Aussitôt, le peuple changea de dispositions à son égard et revint à des sentiments plus généreux ; les adversaires d'Aratos, qui s'étaient faits ses accusateurs, tombèrent pour longtemps en défaveur, et ce fut toujours sur ses seuls avis qu'on se régla désormais. Ces événements eurent lieu pendant la cent trente-neuvième olympiade, et ceux dont je vais parler maintenant pendant la suivante.


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Dernière mise à jour : 21/04/2006