HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 51

  Chapitre 51

[3,51] οὗ συμβάντος καὶ τῆς ἡμέρας ἐπιγενομένης, οἱ βάρβαροι συνθεασάμενοι τὸ γεγονὸς τὰς μὲν ἀρχὰς ἀπέστησαν τῆς ἐπιβολῆς· μετὰ δὲ ταῦτα θεωροῦντες τὸ τῶν ὑποζυγίων πλῆθος καὶ τοὺς ἱππεῖς δυσχερῶς ἐκμηρυομένους καὶ μακρῶς τὰς δυσχωρίας, ἐξεκλήθησαν ὑπὸ τοῦ συμβαίνοντος ἐξάπτεσθαι τῆς πορείας. τούτου δὲ γενομένου, καὶ κατὰ πλείω μέρη προσπεσόντων τῶν βαρβάρων, οὐχ οὕτως ὑπὸ τῶν ἀνδρῶν ὡς ὑπὸ τῶν τόπων πολὺς ἐγίνετο φθόρος τῶν Καρχηδονίων, καὶ μάλιστα τῶν ἵππων καὶ τῶν ὑποζυγίων. οὔσης γὰρ οὐ μόνον στενῆς καὶ τραχείας τῆς προσβολῆς ἀλλὰ καὶ κρημνώδους, ἀπὸ παντὸς κινήματος καὶ πάσης ταραχῆς ἐφέρετο κατὰ τῶν κρημνῶν ὁμόσε τοῖς φορτίοις πολλὰ τῶν ὑποζυγίων. καὶ μάλιστα τὴν τοιαύτην ταραχὴν ἐποίουν οἱ τραυματιζόμενοι τῶν ἵππων· τούτων γὰρ οἱ μὲν ἀντίοι συμπίπτοντες τοῖς ὑποζυγίοις, ὁπότε διαπτοηθεῖεν ἐκ τῆς πληγῆς, οἱ δὲ κατὰ τὴν εἰς τοὔμπροσθεν ὁρμὴν ἐξωθοῦντες πᾶν τὸ παραπῖπτον ἐν ταῖς δυσχωρίαις, μεγάλην ἀπειργάζοντο ταραχήν. εἰς βλέπων Ἀννίβας καὶ συλλογιζόμενος ὡς οὐδὲ τοῖς διαφυγοῦσι τὸν κίνδυνον ἔστι σωτηρία τοῦ σκευοφόρου διαφθαρέντος, ἀναλαβὼν τοὺς προκατασχόντας τὴν νύκτα τὰς ὑπερβολὰς ὥρμησε παραβοηθήσων τοῖς τῇ πορείᾳ προλαβοῦσιν. οὗ γενομένου πολλοὶ μὲν τῶν πολεμίων ἀπώλλυντο διὰ τὸ ποιεῖσθαι τὴν ἔφοδον ἐξ ὑπερδεξίων τὸν Ἀννίβαν, οὐκ ἐλάττους δὲ καὶ τῶν ἰδίων· γὰρ κατὰ τὴν πορείαν θόρυβος ἐξ ἀμφοῖν ηὔξετο διὰ τὴν τῶν προειρημένων κραυγὴν καὶ συμπλοκήν. ἐπεὶ δὲ τοὺς μὲν πλείστους τῶν Ἀλλοβρίγων ἀπέκτεινε, τοὺς δὲ λοιποὺς τρεψάμενος ἠνάγκασε φυγεῖν εἰς τὴν οἰκείαν, τότε δὴ τὸ μὲν ἔτι περιλειπόμενον πλῆθος τῶν ὑποζυγίων καὶ τῶν ἵππων μόλις καὶ ταλαιπώρως διήνυε τὰς δυσχωρίας, αὐτὸς δὲ συναθροίσας ὅσους ἠδύνατο πλείστους ἐκ τοῦ κινδύνου προσέβαλε πρὸς τὴν πόλιν, ἐξ ἧς ἐποιήσαντο τὴν ὁρμὴν οἱ πολέμιοι. καταλαβὼν δὲ σχεδὸν ἔρημον διὰ τὸ πάντας ἐκκληθῆναι πρὸς τὰς ὠφελείας ἐγκρατὴς ἐγένετο τῆς πόλεως. ἐκ δὲ τούτου πολλὰ συνέβη τῶν χρησίμων αὐτῷ πρός τε τὸ παρὸν καὶ πρὸς τὸ μέλλον. παραυτίκα μὲν γὰρ ἐκομίσατο πλῆθος ἵππων καὶ ὑποζυγίων καὶ τῶν ἅμα τούτοις ἑαλωκότων ἀνδρῶν, εἰς δὲ τὸ μέλλον ἔσχε μὲν καὶ σίτου καὶ θρεμμάτων ἐπὶ δυεῖν καὶ τρισὶν ἡμέραις εὐπορίαν, τὸ δὲ συνέχον, φόβον ἐνειργάσατο τοῖς ἑξῆς πρὸς τὸ μὴ τολμᾶν αὐτῷ ῥᾳδίως ἐγχειρεῖν μηδένα τῶν παρακειμένων ταῖς ἀναβολαῖς. [3,51] Quand le jour reparut et que les barbares s'aperçurent de ce qui était arrivé, ils commencèrent par renoncer à leur entreprise ; mais quand ils virent les bêtes de somme et la cavalerie traverser les gorges péniblement et en longue file, ils furent tentés par l'occasion et attaquèrent la colonne ; ils fondirent de plusieurs côtés à la fois sur les Carthaginois, qui perdirent un grand nombre d'hommes, de chevaux de selle et de bêtes de charge, moins de la main des ennemis qu'en raison des difficultés du terrain. Le chemin n'était pas seulement étroit et raide ; il était encore bordé de précipices, où le moindre mouvement, le moindre désordre faisait à chaque instant rouler les bêtes de somme avec leur fardeau. Cette confusion était causée surtout par les chevaux blessés ; les uns, affolés par les coups qu'ils avaient reçus, se retournaient et heurtaient de front les animaux placés derrière eux ; les autres se précipitaient en avant et renversaient, sur ces pentes déjà si dangereuses, tout ce qui se trouvait sur leur passage. A cette vue, Hannibal, considérant que, même après avoir échappé à l'embuscade, il serait dans une situation désespérée s'il perdait ses bagages, se mit à la tête des soldats qui, la nuit, avaient les premiers occupé les hauteurs et marcha au secours de ceux qui étaient encore en route. Il tomba d'en haut sur les Allobroges et en tua un grand nombre, mais perdit autant d'hommes qu'eux, parce que le tumulte était encore augmenté, de part et d'autre, par les cris et le choc des combattants. Cependant, quand la plupart des Allobroges eurent péri, les survivants furent réduits à prendre la fuite et le laissèrent maître de la place ; il put enfin, à grand' peine d'ailleurs, faire franchir le défilé à ce qui lui restait de chevaux et de bêtes de charge ; puis il prit avec lui tout ce qu'il put, après un pareil combat, rassembler d'hommes valides et marcha sur la ville d'où les ennemis étaient partis pour l'attaquer. Comme les habitants étaient sortis en foule, attirés par l'appât du butin qu'ils comptaient faire, il la trouva presque déserte et n'eut pas de peine à s'en emparer. Il tira de ce succès un grand avantage, tant pour le présent que pour la suite : le profit immédiat fut qu'il trouva beaucoup de chevaux et de bêtes de somme, sans compter les prisonniers qu'il y fit ; en ce qui concernait l'avenir, il s'y procura des provisions de blé et de bétail pour deux ou trois jours ; mais surtout il répandit la terreur parmi les habitants des pays où il allait passer et ôta à ces montagnards l'envie de se mesurer avec lui.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006