| [3,45] Λυθείσης δὲ τῆς ἐκκλησίας ἧκον τῶν Νομάδων
 οἱ προαποσταλέντες ἐπὶ τὴν κατασκοπήν, τοὺς μὲν
 πλείστους αὑτῶν ἀπολωλεκότες, οἱ δὲ λοιποὶ προτροπάδην 
 πεφευγότες. συμπεσόντες γὰρ οὐ μακρὰν
 ἀπὸ τῆς ἰδίας στρατοπεδείας τοῖς τῶν Ῥωμαίων
 ἱππεῦσι τοῖς ἐπὶ τὴν αὐτὴν χρείαν ἐξαπεσταλμένοις
 ὑπὸ τοῦ Ποπλίου τοιαύτην ἐποιήσαντο φιλοτιμίαν
 ἀμφότεροι κατὰ τὴν συμπλοκὴν ὥστε τῶν Ῥωμαίων
 καὶ Κελτῶν εἰς ἑκατὸν ἱππεῖς καὶ τετταράκοντα διαφθαρῆναι, 
 τῶν δὲ Νομάδων ὑπὲρ τοὺς διακοσίους.
 γενομένων δὲ τούτων οἱ Ῥωμαῖοι συνεγγίσαντες
 κατὰ τὸ δίωγμα τῷ τῶν Καρχηδονίων χάρακι καὶ 
 κατοπτεύσαντες αὖθις ἐξ ὑποστροφῆς ἠπείγοντο,
 διασαφήσοντες τῷ στρατηγῷ τὴν παρουσίαν τῶν
 πολεμίων· ἀφικόμενοι δ´ εἰς τὴν παρεμβολὴν ἀνήγγειλαν. 
 Πόπλιος δὲ παραυτίκα τὴν ἀποσκευὴν ἀναθέμενος 
 ἐπὶ τὰς ναῦς ἀνέζευξε παντὶ τῷ στρατεύματι καὶ προῆγε 
 παρὰ τὸν ποταμόν, σπεύδων συμμῖξαι τοῖς ὑπεναντίοις.
 Ἀννίβας δὲ τῇ κατὰ πόδας ἡμέρᾳ τῆς ἐκκλησίας
 ἅμα τῷ φωτὶ τοὺς μὲν ἱππεῖς προέθετο πάντας ὡς
 πρὸς θάλατταν, ἐφεδρείας ἔχοντας τάξιν, τὴν δὲ
 τῶν πεζῶν ἐκίνει δύναμιν ἐκ τοῦ χάρακος εἰς πορείαν. 
 αὐτὸς δὲ τοὺς ἐλέφαντας ἐξεδέχετο καὶ τοὺς
 ἅμα τούτοις ἀπολελειμμένους ἄνδρας. ἐγένετο δ´
 ἡ διακομιδὴ τῶν θηρίων τοιαύτη τις. 
 | [3,45] L'assemblée venait d'être congédiée, quand 
revinrent les Numides détachés en éclaireurs : la plupart 
d'entre eux avaient été massacrés, les autres 
avaient pris la fuite en désordre. A peu de distance de 
leur propre camp, ils s'étaient heurtés à l'escadron de 
cavalerie romaine que Scipion avait également envoyé 
en reconnaissance; une escarmouche s'était engagée, et 
l'on y avait mis de part et d'autre un tel acharnement 
qu'environ cent quarante cavaliers tant romains que 
gaulois et plus de deux cents Numides étaient restés 
sur le terrain. Après le combat, les Romains, en poursuivant 
les Numides, s'avancèrent assez près des retranchements 
carthaginois, examinèrent tout en détail, 
puis s'en retournèrent en toute hâte pour annoncer
au consul la présence de l'ennemi ; ce qu'ils firent dès 
leur arrivée au camp. Aussitôt, Scipion chargea ses 
bagages sur les vaisseaux et se mit en marche avec 
toutes ses troupes, en remontant le fleuve, pour attaquer 
les Carthaginois. De son côté, Hannibal, le lendemain 
du jour où il avait réuni l'assemblée, détacha 
dès l'aurore toute sa cavalerie du côté de la mer pour 
en constituer un corps de réserve, tandis que l'infanterie 
quittait les retranchements et se mettait en mouvement ; 
pour lui, il attendit que les éléphants et les 
soldats qui avaient mission de les escorter l'eussent 
rejoint. Or voici comment cette traversée s'effectua.
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