HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 117

  Chapitre 117

[3,117] μὲν οὖν περὶ Κάνναν γενομένη μάχη Ῥωμαίων καὶ Καρχηδονίων ἐπετελέσθη τὸν τρόπον τοῦτον, μάχη γενναιοτάτους ἄνδρας ἔχουσα καὶ τοὺς νικήσαντας καὶ τοὺς ἡττηθέντας. δῆλον δὲ τοῦτ´ ἐγένετ´ ἐξ αὐτῶν τῶν πραγμάτων. τῶν μὲν γὰρ ἑξακισχιλίων ἱππέων ἑβδομήκοντα μὲν εἰς Οὐενουσίαν μετὰ Γαΐου διέφυγον, περὶ τριακοσίους δὲ τῶν συμμάχων σποράδες εἰς τὰς πόλεις ἐσώθησαν· ἐκ δὲ τῶν πεζῶν μαχόμενοι μὲν ἑάλωσαν εἰς μυρίουςοἱ δ´ ἐκτὸς ὄντες τῆς μάχηςἐξ αὐτοῦ δὲ τοῦ κινδύνου τρισχίλιοι μόνον ἴσως εἰς τὰς παρακειμένας πόλεις διέφυγον. οἱ δὲ λοιποὶ πάντες, ὄντες εἰς ἑπτὰ μυριάδας, ἀπέθανον εὐγενῶς, τὴν μεγίστην χρείαν παρεσχημένου τοῖς Καρχηδονίοις εἰς τὸ νικᾶν καὶ τότε καὶ πρὸ τοῦ (τοῦ) τῶν ἱππέων ὄχλου. καὶ δῆλον ἐγένετο τοῖς ἐπιγενομένοις ὅτι κρεῖττόν ἐστι πρὸς τοὺς τῶν πολέμων καιροὺς ἡμίσεις ἔχειν πεζούς, ἱπποκρατεῖν δὲ τοῖς ὅλοις, μᾶλλον πάντα πάρισα τοῖς πολεμίοις ἔχοντα διακινδυνεύειν. τῶν δὲ μετ´ Ἀννίβου Κελτοὶ μὲν ἔπεσον εἰς τετρακισχιλίους, Ἴβηρες δὲ καὶ Λίβυες εἰς χιλίους καὶ πεντακοσίους, ἱππεῖς δὲ περὶ διακοσίους. οἱ δὲ ζωγρηθέντες τῶν Ῥωμαίων ἐκτὸς ἐγένοντο τοῦ κινδύνου, καὶ διὰ τοιαύτην αἰτίαν. Λεύκιος ἀπέλιπε μυρίους πεζοὺς ἐπὶ τῆς ἑαυτοῦ παρεμβολῆς, ἵν´ ἐὰν μὲν Ἀννίβας ὀλιγωρήσας τοῦ χάρακος ἐκτάξῃ πᾶσι, παραπεσόντες οὗτοι κατὰ τὸν τῆς μάχης καιρὸν ἐγκρατεῖς γένωνται τῆς τῶν πολεμίων ἀποσκευῆς, ἐὰν δὲ προϊδόμενος τὸ μέλλον ἀπολίπῃ φυλακὴν ἀξιόχρεων, πρὸς ἐλάττους αὐτοῖς περὶ τῶν ὅλων γένηται κίνδυνος. ἑάλωσαν δὲ τοιούτῳ τινὶ τρόπῳ. καταλιπόντος Ἀννίβου φυλακὴν ἀρκοῦσαν ἐπὶ τοῦ χάρακος, ἅμα τῷ κατάρξασθαι τὴν μάχην κατὰ τὸ συνταχθὲν ἐπολιόρκουν οἱ Ῥωμαῖοι, προσβάλλοντες τοὺς ἀπολελειμμένους ἐν τῷ τῶν Καρχηδονίων χάρακι. τὸ μὲν οὖν πρῶτον ἀντεῖχον· ἤδη δ´ αὐτῶν πιεζομένων, ἐπειδὴ κατὰ πάντα τὰ μέρη τὴν μάχην Ἀννίβας ἔκρινε, καὶ τότε παραβοηθήσας καὶ τρεψάμενος συνέκλεισε τοὺς Ῥωμαίους εἰς τὴν ἰδίαν παρεμβολὴν καὶ δισχιλίους μὲν αὐτῶν ἀπέκτεινε, τῶν δὲ λοιπῶν ἐγκρατὴς ἐγένετο ζωγρίᾳ πάντων. ὁμοίως δὲ καὶ τοὺς ἐπὶ τὰ κατὰ τὴν χώραν ἐρύματα συμπεφευγότας ἐκπολιορκήσαντες οἱ Νομάδες ἐπανῆγον, ὄντας εἰς δισχιλίους τῶν εἰς φυγὴν τραπέντων ἱππέων. [3,117] Ainsi finit la bataille que se livrèrent à Cannes les Romains et les Carthaginois ; vainqueurs et vaincus y montrèrent le même courage, comme les faits eux-mêmes suffisent à le prouver. Sur les six mille cavaliers romains, soixante-dix s'enfuirent à Venouse avec Varron, et environ trois cents auxiliaires dispersés trouvèrent un refuge dans différentes villes; dix mille fantassins en armes furent bien faits prisonniers, mais ils n'avaient pas pris part à l'action ; du champ de bataille, trois milliers seulement purent se sauver dans les places voisines ; tous les autres, au nombre de soixante-dix mille, y trouvèrent une noble fin. Dans cette rencontre comme dans les précédentes, ce fut surtout à la supériorité numérique de leur cavalerie que les Carthaginois durent la victoire. C'est une leçon frappante qu'ils ont donnée là à la postérité : il vaut mieux, en temps de guerre, avoir moitié moins d'infanterie et une cavalerie très supérieure à celle de l'ennemi que de l'affronter avec des forces en tout point égales aux siennes. Quant à Hannibal, il avait perdu environ quatre mille Gaulois, quinze cents Espagnols ou Africains et deux cents cavaliers. Voici pourquoi les Romains qui furent pris vivants n'avaient pas participé au combat. Paul-Émile avait laissé dans son camp ces dix mille fantassins avec mission de fondre, au milieu de de la bataille, sur celui des ennemis : si Hannibal négligeait de le faire garder et menait toutes ses troupes au combat, on s'emparerait de ses bagages ; s'il prévoyait cette manoeuvre et laissait une forte garde, on aurait d'autant moins d'adversaires à combattre. Voici comment ils furent faits prisonniers. Hannibal avait laissé dans ses retranchements une garde assez importante ; dès le début du combat, les Romains, suivant l'ordre qu'ils avaient reçu, vinrent l'attaquer. Les Carthaginois assiégés dans leur camp leur opposèrent d'abord une vive résistance ; ils commençaient cependant à faiblir, quand Hannibal, resté maître de tout le champ de bataille, accourut à leur secours, refoula les Romains et les cerna dans leur propre camp. Il en tua deux mille et prit tous les autres vivants. Le même sort était réservé aux cavaliers qui s'étaient réfugiés, au nombre d'environ deux mille, dans les forteresses répandues par tout le pays : les Numides emportèrent d'assaut leurs refuges et les emmenèrent en captivité.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006