HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 103

  Chapitre 103

[3,103] Οἱ δ´ ἐν τῇ Ῥώμῃ, προσπεσόντος σφίσι τοῦ γεγονότος μειζόνως κατὰ τὴν ἀλήθειαν, περιχαρεῖς ἦσαν διὰ τὸ πρῶτον μὲν ἐκ τῆς προϋπαρχούσης ὑπὲρ τῶν ὅλων δυσελπιστίας οἱονεὶ μεταβολήν τινα πρὸς τὸ βέλτιον αὐτοῖς προφαίνεσθαι, δεύτερον δὲ καὶ διὰ τὸ δοκεῖν τὸν πρὸ τούτου χρόνον τὴν ἀπραγίαν καὶ κατάπληξιν τῶν στρατοπέδων μὴ παρὰ τὴν τῶν δυνάμεων ἀποδειλίασιν, ἀλλὰ παρὰ τὴν τοῦ προεστῶτος εὐλάβειαν γεγονέναι. διὸ καὶ τὸν μὲν Φάβιον ᾐτιῶντο καὶ κατεμέμφοντο πάντες ὡς ἀτόλμως χρώμενον τοῖς καιροῖς, τὸν δὲ Μάρκον ἐπὶ τοσοῦτον ηὖξον διὰ τὸ συμβεβηκὸς ὥστε τότε γενέσθαι τὸ μηδέποτε γεγονός· αὐτοκράτορα γὰρ κἀκεῖνον κατέστησαν, πεπεισμένοι ταχέως αὐτὸν τέλος ἐπιθήσειν τοῖς πράγμασι· καὶ δὴ δύο δικτάτορες ἐγεγόνεισαν ἐπὶ τὰς αὐτὰς πράξεις, πρότερον οὐδέποτε συνεβεβήκει παρὰ Ῥωμαίοις. τῷ δὲ Μάρκῳ διασαφηθείσης τῆς τε τοῦ πλήθους εὐνοίας καὶ τῆς παρὰ τοῦ δήμου δεδομένης ἀρχῆς αὐτῷ, διπλασίως παρωρμήθη πρὸς τὸ παραβάλλεσθαι (καὶ) κατατολμᾶν τῶν πολεμίων. ἧκε δὲ καὶ Φάβιος ἐπὶ τὰς δυνάμεις οὐδὲν ἠλλοιωμένος ὑπὸ τῶν συμβεβηκότων, ἔτι δὲ βεβαιότερον μένων ἐπὶ τῆς ἐξ ἀρχῆς διαλήψεως. θεωρῶν δὲ τὸν Μάρκον ἐκπεφυσημένον καὶ πρὸς πάντ´ ἀντιφιλονικοῦντα καὶ καθόλου πολὺν ὄντα πρὸς τῷ διακινδυνεύειν, αἵρεσιν αὐτῷ προύτεινε τοιαύτην, κατὰ μέρος ἄρχειν διελόμενον τὰς δυνάμεις χρῆσθαι τοῖς σφετέροις στρατοπέδοις κατὰ τὴν αὑτοῦ προαίρεσιν. τοῦ δὲ καὶ λίαν ἀσμένως δεξαμένου τὸν μερισμόν, διελόμενοι τὸ πλῆθος χωρὶς ἐστρατοπέδευσαν ἀλλήλων, ἀπέχοντες ὡς δώδεκα σταδίους. [3,103] Quand on reçut à Rome la nouvelle de ce succès, que d'ailleurs on exagérait, la joie fut à son comble : après avoir désespéré du résultat final, on croyait voir la situation s'améliorer ; de plus, on s'imaginait que si jusqu'alors les troupes étaient restées inactives et comme paralysées ce n'était pas à la lâcheté des soldats qu'il fallait s'en prendre, mais à la timidité de leur général. Aussi ne ménageait-on pas à Fabius les critiques et les reproches ; tout le monde l'accusait d'avoir, par sa pusillanimité, laissé échapper les plus belles occasions. En revanche, on portait Minucius aux nues ; on prit même en sa faveur une mesure sans précédent : on lui donna, à lui aussi, une autorité absolue, tellement on était convaincu qu'il terminerait rapidement la guerre. Il y eut donc deux dictateurs pour la même campagne, ce qui ne s'était jamais vu à Rome. Quand Minucius fut informé des sentiments que la foule manifestait à son égard et des pouvoirs que le peuple lui conférait, il sentit redoubler son audace et son ardeur belliqueuse. Fabius, au contraire, revint à l'armée sans que les récents événements eussent rien changé à sa manière de voir et n'en resta que plus fidèle à son ancienne tactique. Mais, las d'entendre son collègue se vanter, le contredire tout le temps et ne parler que de se battre, il lui donna le choix entre deux alternatives : ou de prendre le commandement tour à tour, ou de partager l'armée et de faire chacun de ses légions l'usage qu'il jugerait à propos. Minucius s'empressa d'accepter le partage ; les troupes furent donc divisées et les deux généraux campèrent séparément, à douze stades environ l'un de l'autre.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006