HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 100

  Chapitre 100

[3,100] δὲ στρατηγὸς Ἀννίβας, ὅθεν ἀπελίπομεν, πυνθανόμενος παρὰ τῶν κατασκόπων πλεῖστον ὑπάρχειν σῖτον ἐν τῇ περὶ τὴν Λουκαρίαν καὶ τὸ καλούμενον Γερούνιον χώρᾳ, πρὸς δὲ τὴν συναγωγὴν εὐφυῶς ἔχειν τὸ Γερούνιον, κρίνας ἐκεῖ ποιεῖσθαι τὴν παραχειμασίαν, προῆγε ποιούμενος τὴν πορείαν παρὰ τὸ *Λίβυρνον ὄρος ἐπὶ τοὺς προειρημένους τόπους. ἀφικόμενος δὲ πρὸς τὸ Γερούνιον, τῆς Λουκαρίας ἀπέχει διακόσια στάδια, τὰς μὲν ἀρχὰς διὰ λόγων τοὺς ἐνοικοῦντας εἰς φιλίαν προυκαλεῖτο καὶ πίστεις ἐδίδου τῶν ἐπαγγελιῶν, οὐδενὸς δὲ προσέχοντος, πολιορκεῖν ἐπεβάλετο. ταχὺ δὲ γενόμενος κύριος τοὺς μὲν οἰκήτορας κατέφθειρε, τὰς δὲ πλείστας οἰκίας ἀκεραίους διεφύλαξε καὶ τὰ τείχη, βουλόμενος σιτοβολίοις χρήσασθαι πρὸς τὴν παραχειμασίαν. τὴν δὲ δύναμιν πρὸ τῆς πόλεως παρεμβαλὼν ὠχυρώσατο τάφρῳ καὶ χάρακι τὴν στρατοπεδείαν. γενόμενος δ´ ἀπὸ τούτων τὰ μὲν δύο μέρη τῆς δυνάμεως ἐπὶ τὴν σιτολογίαν ἐξέπεμπε, προστάξας καθ´ ἑκάστην ἡμέραν τακτὸν ἀναφέρειν μέτρον ἕκαστον τοῖς ἰδίοις, ἐπιβολὴν τοῦ τάγματος τοῖς προκεχειρισμένοις ἐπὶ τὴν οἰκονομίαν ταύτην, τῷ δὲ τρίτῳ μέρει τήν τε στρατοπεδείαν ἐτήρει καὶ τοῖς σιτολογοῦσι παρεφήδρευε κατὰ τόπους. οὔσης δὲ τῆς μὲν χώρας τῆς πλείστης εὐεφόδου καὶ πεδιάδος, τῶν δὲ συναγόντων ὡς ἔπος εἰπεῖν ἀναριθμήτων, ἔτι δὲ τῆς ὥρας ἀκμαζούσης πρὸς τὴν συγκομιδήν, ἄπλετον συνέβαινε καθ´ ἑκάστην ἡμέραν ἁθροίζεσθαι τοῦ σίτου τὸ πλῆθος. [3,100] Hannibal — pour en revenir à ce général — avait appris par ses éclaireurs qu'il trouverait des vivres en abondance dans les environs de Lucéria et de Gérunium, et que cette dernière place était admirablement disposée pour servir de magasin ; il résolut donc d'y passer l'hiver et conduisit ses troupes dans cette région en longeant le pied du mont Liburne. Il arriva à Gérunium, qui est à deux cents stades de Lucéria ; là, il commença par parlementer, essaya de gagner les habitants par ses promesses et par les gages qu'il leur en offrait; puis, comme ses efforts demeuraient infructueux, il mit le siège devant la place. Il s'en rendit maître assez rapidement, massacra tous les habitants, mais laissa debout la plupart des maisons et les remparts, pour pouvoir faire de la ville un dépôt de vivres pendant l'hivernage ; il cantonna ses troupes en dehors des murs, dans un camp fortifié avec un fossé et un retranchement. Ces dispositions prises, il organisa les ravitaillements de la manière suivante : les deux tiers de l'armée allaient au fourrage ; chaque soldat devait rapporter quotidiennement une mesure déterminée de blé et chaque équipe remettait sa contribution aux hommes chargés de l'administration des vivres. Le dernier tiers avait pour mission de garder le camp et de détacher des postes avancés pour la protection des fourrageurs. Comme le pays était presque partout en plaine et fort peu accidenté, que les travailleurs étaient pour ainsi dire innombrables, que de plus c'était le meilleur moment pour rentrer les blés, on amassait chaque jour des provisions en quantité prodigieuse.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006