| [2,66] προχείρως ἀπέγνω, στρατοπεδεύσας δ´ ἐν βραχεῖ
 διαστήματι καὶ λαβὼν πρόβλημα τὸν Γοργύλον
 καλούμενον ποταμόν, τινὰς μὲν ἡμέρας ἐπιμένων
 συνεθεώρει τάς τε τῶν τόπων ἰδιότητας καὶ τὰς
 τῶν δυνάμεων διαφοράς, ἅμα δὲ καὶ προδεικνύων
 τινὰς ἐπιβολὰς πρὸς τὸ μέλλον ἐξεκαλεῖτο τὰς τῶν
 ὑπεναντίων ἐπινοίας. οὐ δυνάμενος δὲ λαβεῖν οὐδὲν 
ἀργὸν οὐδ´ ἔξοπλον διὰ τὸ πρὸς πᾶν ἑτοίμως
 ἀντικινεῖσθαι τὸν Κλεομένη, τῆς μὲν τοιαύτης ἐπινοίας 
ἀπέστη, τέλος δ´ ἐξ ὁμολόγου διὰ μάχης ἀμφότεροι 
προέθεντο κρίνειν τὰς πράξεις· πάνυ γὰρ
 εὐφυεῖς καὶ παραπλησίους ἡγεμόνας ἡ τύχη συνέβαλε 
τούτους τοὺς ἄνδρας. πρὸς μὲν οὖν τοὺς
 κατὰ τὸν Εὔαν ὁ βασιλεὺς ἀντέταξε τῶν τε Μακεδόνων 
τοὺς χαλκάσπιδας καὶ τοὺς Ἰλλυριούς, κατὰ
 σπείρας ἐναλλὰξ τεταγμένους, Ἀλέξανδρον τὸν
 Ἀκμήτου καὶ Δημήτριον τὸν Φάριον ἐπιστήσας. ἐπὶ
 δὲ τούτοις τοὺς Ἀκαρνᾶνας καὶ Ἠπειρώτας ἐπέβαλε·
 τούτων δὲ κατόπιν ἦσαν δισχίλιοι τῶν Ἀχαιῶν,
 ἐφεδρείας λαμβάνοντες τάξιν. τοὺς δ´ ἱππεῖς περὶ
 τὸν Οἰνοῦντα ποταμὸν ἀντέθηκε τῷ τῶν πολεμίων
 ἱππικῷ, συστήσας αὐτοῖς Ἀλέξανδρον ἡγεμόνα καὶ
 συμπαραθεὶς πεζοὺς τῶν Ἀχαϊκῶν χιλίους καὶ Μεγαλοπολίτας 
τοὺς ἴσους. αὐτὸς δὲ τοὺς μισθοφόρους
 ἔχων καὶ τοὺς Μακεδόνας κατὰ τὸν Ὄλυμπον πρὸς
 τοὺς περὶ τὸν Κλεομένη διέγνω ποιεῖσθαι τὴν
 μάχην. προτάξας οὖν τοὺς μισθοφόρους ἐπέστησε 
 διφαλαγγίαν ἐπάλληλον τῶν Μακεδόνων· ἐποίει δὲ
 τοῦτο διὰ τὴν στενότητα τῶν τόπων. σύνθημα δ´
 ἦν τοῖς μὲν Ἰλλυριοῖς τότε ποιεῖσθαι τὴν ἀρχὴν τῆς
 πρὸς τὸν λόφον προσβολῆς, ὅταν ἴδωσιν ἀρθεῖσαν
 ἀπὸ τῶν κατὰ τὸν Ὄλυμπον τόπων σινδόνα—προσηρτημένοι 
γὰρ ἦσαν οὗτοι νυκτὸς ἐν τῷ Γοργύλῳ ποταμῷ πρὸς αὐτῇ τῇ 
τοῦ λόφου ῥίζῃ—τοῖς δὲ Μεγαλοπολίταις καὶ τοῖς ἱππεῦσι παραπλησίως, 
ἐπειδὰνφοινικὶς ἐξαρθῇ παρὰ τοῦ βασιλέως.
 | [2,66] Il y avait à quelque distance une rivière 
nommée le Gorgylos ; Antigone alla se mettre à 
l'abri derrière la vallée de ce cours d'eau. Il resta là 
quelques jours à étudier la topographie de la région 
et le caractère des différents corps de troupes. En 
même temps, il faisait semblant de méditer quelques 
entreprises, pour amener les ennemis à découvrir la 
tactique qu'ils comptaient suivre. Mais comme il ne 
pouvait surprendre aucun point négligemment gardé 
ou mal défendu et qu'il trouvait toujours Cléomène 
prêt à lui tenir tête, il renonça à ce projet. Les deux 
adversaires résolurent enfin, d'un commun accord, 
de livrer une bataille qui déciderait du sort de la 
campagne. C'étaient deux généraux d'une valeur 
égale que la fortune mettait ainsi aux prises. En face 
de ceux qui occupaient le mont Évas, Antigone posta 
les Macédoniens armés de boucliers de bronze et les 
Illyriens, en faisant alterner les bataillons des deux 
nations ; ils étaient commandés par Alexandre, fils 
d'Acmétos, et par Démétrios de Pharos ; derrière eux
venaient les Acarnaniens et les Crétois, puis, en dernière 
ligne, un corps de réserve de deux mille Achéens. Sa 
cavalerie, dont le chef s'appelait également Alexandre, 
était opposée à celle de l'ennemi sur les bords de 
l'Oenonte ; elle était appuyée par mille fantassins 
achéens et autant de Mégalopolitains. Le roi lui-même, 
à la tête de ses Macédoniens et des mercenaires, prit 
position devant le mont Olympe, pour faire face à 
Cléomène ; il avait placé au premier rang les mercenaires, 
puis la phalange macédonienne, partagée 
elle-même en deux tronçons qui venaient l'un derrière 
l'autre ; le peu de largeur du défilé l'avait obligé à 
adopter cette disposition. Les Illyriens devaient 
commencer l'attaque de la colline quand ils verraient 
un linge levé en l'air du côté de l'Olympe ; car ils 
étaient allés pendant la nuit s'établir sur les rives du 
Gorgylos, au pied même du mont Évas; pour les Mégalopolitains 
et les cavaliers, le signal était une étoffe de 
pourpre qu'on devait élever à l'endroit où était le roi.
 |