[2,49] αὗται δ´ ἦσαν ὑποδεικνύναι τὴν Αἰτωλῶν καὶ
Κλεομένους κοινοπραγίαν τί δύναται καὶ ποῖ τείνει,
καὶ δηλοῦν ὅτι πρώτοις μὲν
αὐτοῖς Ἀχαιοῖς εὐλαβητέον, ἑξῆς δὲ καὶ μᾶλλον
Ἀντιγόνῳ. τοῦτο μὲν γάρ, ὡς Ἀχαιοὶ τὸν ἐξ ἀμφοῖν
πόλεμον οὐκ ἂν ὑπενέγκαιεν, εὐθεώρητον εἶναι πᾶσι,
τοῦτο δ´, ὡς Αἰτωλοὶ καὶ Κλεομένης κρατήσαντες
τούτων οὐκ εὐδοκήσουσιν οὐδὲ μὴ μείνωσιν ἐπὶ
τῶν ὑποκειμένων, ἔτι τοῦ πρόσθεν ῥᾷον εἶναι τῷ
νοῦν ἔχοντι συνιδεῖν. τήν τε γὰρ Αἰτωλῶν πλεονεξίαν
οὐχ οἷον τοῖς Πελοποννησίων ὅροις εὐδοκῆσαί
ποτ´ ἂν περιληφθεῖσαν, ἀλλ´ οὐδὲ τοῖς τῆς
Ἑλλάδος, τήν τε Κλεομένους φιλοδοξίαν καὶ τὴν
ὅλην ἐπιβολὴν κατὰ μὲν τὸ παρὸν αὐτῆς ἐφίεσθαι
τῆς Πελοποννησίων ἀρχῆς, τυχόντα δὲ ταύτης τὸν
προειρημένον κατὰ πόδας ἀνθέξεσθαι τῆς τῶν Ἑλλήνων
ἡγεμονίας. ἧς οὐχ οἷόν τε καθικέσθαι μὴ οὐ
πρόσθεν καταλύσαντα τὴν Μακεδόνων ἀρχήν. σκοπεῖν
οὖν αὐτὸν ἠξίουν, προορώμενον τὸ μέλλον,
πότερον συμφέρει τοῖς σφετέροις πράγμασι μετ´
Ἀχαιῶν καὶ Βοιωτῶν ἐν Πελοποννήσῳ πρὸς Κλεομένη
πολεμεῖν ὑπὲρ τῆς τῶν Ἑλλήνων ἡγεμονίας ἢ
προέμενον τὸ μέγιστον ἔθνος διακινδυνεύειν ἐν Θετταλίᾳ
πρὸς Αἰτωλοὺς καὶ Βοιωτούς, ἔτι δ´ Ἀχαιοὺς
καὶ Λακεδαιμονίους, ὑπὲρ τῆς Μακεδόνων ἀρχῆς.
ἐὰν μὲν οὖν Αἰτωλοὶ τὴν ἐκ τῶν Ἀχαιῶν εἰς αὐτοὺς
γεγενημένην εὔνοιαν ἐν τοῖς κατὰ Δημήτριον καιροῖς
ἐντρεπόμενοι τὴν ἡσυχίαν ἄγειν ὑποκρίνωνται, καθάπερ
καὶ νῦν, πολεμήσειν αὐτοὺς ἔφασαν τοὺς Ἀχαιοὺς
πρὸς τὸν Κλεομένη· κἂν μὲν ἡ τύχη συνεπιλαμβάνηται,
μὴ δεῖσθαι χρείας τῶν βοηθησόντων·
ἂν δ´ ἀντιπίπτῃ τὰ τῆς τύχης, Αἰτωλοὶ δὲ συνεπιτίθωνται,
προσέχειν αὐτὸν παρεκάλουν τοῖς πράγμασιν,
ἵνα μὴ πρόηται τοὺς καιρούς, ἔτι δὲ δυναμένοις
σῴζεσθαι Πελοποννησίοις ἐπαρκέσῃ· περὶ δὲ
πίστεως καὶ χάριτος ἀποδόσεως ῥᾳθυμεῖν αὐτὸν
ᾤοντο δεῖν· τῆς γὰρ χρείας ἐπιτελουμένης αὐτὸν
εὑρήσειν τὸν Ἄρατον εὐδοκουμένας ἀμφοτέροις
ὑπισχνοῦντο πίστεις. ὁμοίως δ´ ἔφασαν καὶ τὸν
καιρὸν τῆς βοηθείας αὐτὸν ὑποδείξειν.
| [2,49] Conformément à ses indications, ils
montrèrent à Antigone quel était le but de l'alliance
conclue entre les Étoliens et Cléomène, et quels pouvaient
en être les effets. « Sans doute, dirent-ils, elle
menace d'abord les Achéens ; mais elle est surtout
dirigée contre vous. Il est de toute évidence que les
Achéens, attaqués des deux côtés, ne seront pas en
état de résister ; mais quand les Étoliens et Cléomène
les auront vaincus, il est plus clair encore pour quiconque
sait réfléchir qu'ils ne se contenteront pas de
ce succès et ne s'en tiendront pas là. Loin de se confiner
dans les limites du Péloponèse, l'avidité des Étoliens
ne sera pas même satisfaite par la conquête de la
Grèce entière. L'ambition de Cléomène paraît se borner,
pour le moment, à établir sa domination dans le
Péloponèse; mais s'il y parvient il cherchera immédiatement
à étendre son autorité sur toute la Grèce. Or
il ne peut y arriver que par la ruine de l'empire macédonien.
Il faut donc vous tenir sur vos gardes, vous
montrer prévoyant, examiner si vous avez plus d'intérêt
à disputer l'hégémonie à Cléomène dans le
Péloponèse, avec le concours des Achéens et des
Béotiens, ou à dédaigner l'alliance d'un peuple aussi
puissant et en être réduit à vous battre en Thessalie,
pour la défense de votre propre pays, contre les Étoliens
et les Béotiens unis aux Achéens et aux Lacédémoniens.
Si les Étoliens, en reconnaissance des services que les
Achéens leur ont rendus sous Démétrios, persistent
dans leur attitude pacifique, les Achéens déclareront
la guerre à Cléomène; s'ils sont vainqueurs, ils n'auront
besoin du secours de personne ; mais s'ils subissent
un échec et que les Étoliens se joignent à leurs ennemis,
nous vous demandons de prêter à la situation toute
votre attention, de ne pas laisser échapper une telle
occasion et de porter secours aux Péloponésiens tandis
qu'il sera encore temps de les sauver. Vous pouvez
compter, en toute sécurité, sur la fidélité et la reconnaissance
des Achéens : en concluant le pacte, Aratos
trouvera, nous vous en donnons l'assurance, des garanties
qui paraîtront satisfaisantes aux deux parties ;
il vous fera connaître également le moment où votre
intervention devra se produire. »
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