HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre II

Chapitre 33

  Chapitre 33

[2,33] Δοκοῦσι δ´ ἐμφρόνως κεχρῆσθαι τῇ μάχῃ ταύτῃ Ῥωμαῖοι, τῶν χιλιάρχων ὑποδειξάντων ὡς δεῖ ποιεῖσθαι τὸν ἀγῶνα κοινῇ καὶ κατ´ ἰδίαν ἑκάστους. συνεωρακότες γὰρ ἐκ τῶν προγεγονότων κινδύνων ὅτι τοῖς τε θυμοῖς κατὰ τὴν πρώτην ἔφοδον, ἕως ἂν ἀκέραιον , φοβερώτατόν ἐστι πᾶν τὸ Γαλατικὸν φῦλον, αἵ τε μάχαιραι ταῖς κατασκευαῖς, καθάπερ εἴρηται πρότερον, μίαν ἔχουσι τὴν πρώτην καταφορὰν καιρίαν, ἀπὸ δὲ ταύτης εὐθέως ἀποξυστροῦνται, καμπτόμεναι κατὰ μῆκος καὶ κατὰ πλάτος ἐπὶ τοσοῦτον ὥστ´ ἐὰν μὴ δῷ τις ἀναστροφὴν τοῖς χρωμένοις ἐρείσαντας πρὸς τὴν γῆν ἀπευθῦναι τῷ ποδί, τελέως ἄπρακτον εἶναι τὴν δευτέραν πληγὴν αὐτῶν· ἀναδόντες οὖν οἱ χιλίαρχοι τὰ τῶν τριαρίων δόρατα τῶν κατόπιν ἐφεστώτων ταῖς πρώταις σπείραις καὶ παραγγείλαντες ἐκ μεταλήψεως τοῖς ξίφεσι χρῆσθαι συνέβαλον ἐκ παρατάξεως κατὰ πρόσωπον τοῖς Κελτοῖς. ἅμα δὲ τῷ πρὸς τὰ δόρατα ταῖς πρώταις καταφοραῖς χρωμένων τῶν Γαλατῶν ἀχρειωθῆναι τὰς μαχαίρας συνδραμόντες εἰς τὰς χεῖρας τοὺς μὲν Κελτοὺς ἀπράκτους ἐποίησαν, ἀφελόμενοι τὴν ἐκ διάρσεως αὐτῶν μάχην, ὅπερ ἴδιόν ἐστι Γαλατικῆς χρείας, διὰ τὸ μηδαμῶς κέντημα τὸ ξίφος ἔχειν· αὐτοὶ δ´ οὐκ ἐκ καταφορᾶς ἀλλ´ ἐκ διαλήψεως ὀρθαῖς χρώμενοι ταῖς μαχαίραις, πρακτικοῦ τοῦ κεντήματος περὶ αὐτὰς ὑπάρχοντος, τύπτοντες εἰς τὰ στέρνα καὶ τὰ πρόσωπα καὶ πληγὴν ἐπὶ πληγῇ φέροντες διέφθειραν τοὺς πλείστους τῶν παραταξαμένων διὰ τὴν τῶν χιλιάρχων πρόνοιαν. μὲν γὰρ στρατηγὸς Φλαμίνιος οὐκ ὀρθῶς δοκεῖ κεχρῆσθαι τῷ προειρημένῳ κινδύνῳ. παρ´ αὐτὴν γὰρ τὴν ὀφρὺν τοῦ ποταμοῦ ποιησάμενος τὴν ἔκταξιν διέφθειρε τὸ τῆς Ῥωμαϊκῆς μάχης ἴδιον, οὐχ ὑπολειπόμενος τόπον πρὸς τὴν ἐπὶ πόδα ταῖς σπείραις ἀναχώρησιν. εἰ γὰρ συνέβη βραχὺ μόνον πιεσθῆναι τῇ χώρᾳ τοὺς ἄνδρας κατὰ τὴν μάχην, ῥίπτειν ἂν εἰς τὸν ποταμὸν αὑτοὺς ἔδει διὰ τὴν ἀστοχίαν τοῦ προεστῶτος. οὐ μὴν ἀλλά γε πολλῷ νικήσαντες ταῖς σφετέραις ἀρεταῖς, καθάπερ εἶπον, καὶ παμπληθοῦς μὲν λείας, οὐκ ὀλίγων δὲ σκύλων κρατήσαντες ἐπανῆλθον εἰς τὴν Ῥώμην. [2,33] Cette bataille est célèbre par l'ingéniosité qu'y déployèrent les Romains. Les tribuns avaient enseigné à leurs hommes la tactique tant collective qu'individuelle qu'il fallait suivre ; ils avaient observé, dans les rencontres précédentes, que l'ardeur et l'impétuosité des Gaulois les rendaient toujours extrêmement redoutables dans le premier choc, tant qu'ils n'étaient pas encore entamés, mais que leurs sabres — comme je l'ai fait remarquer — ne pouvaient frapper que de taille ; d'autre part, au premier coup, ils s'émoussaient et se pliaient, dans leur longueur comme dans leur largeur ; que si on ne laissait pas alors au porteur de l'arme le temps de la planter en terre et de la redresser avec le pied, le second coup était absolument sans effet. Les tribuns firent donc remettre aux soldats des premières lignes les piques des "triarii" placés en arrière, mais en leur recommandant d'être prêts à se servir de leurs épées ; puis le signal du combat fut donné. Les Gaulois, attaqués de front, frappent les piques des Romains avec leurs sabres, ce qui met, dès les premiers coups, leurs armes hors d'usage. Les Romains fondent alors sur eux et engagent un corps à corps ; les Gaulois, ne pouvant avec leurs tranchants émoussés porter leurs coups de taille ordinaires, sont incapables de se défendre ; les Romains, dont les épées étaient pointues et bien affilées, frappent, non de taille, mais d'estoc ; sans relâche, ils criblent de blessures la poitrine et le visage de leurs adversaires et en tuent le plus grand nombre. Ce succès était dû à la prévoyance des tribuns; car le consul Flaminius n'avait pas fait preuve dans ce combat d'une grande sagacité : en rangeant son armée sur la berge sans réserver un espace où ses bataillons pussent reculer, il perdait l'avantage de la tactique particulière aux Romains. Si, au cours de la bataille, ses hommes avaient plié tant soit peu, ils auraient tous été fatalement culbutés dans la rivière, par cette faute de leur général. Grâce à leur valeur, ils remportèrent néanmoins, comme je l'ai dit, une victoire éclatante ; ils firent un butin très abondant et revinrent à Rome, chargés d'innombrables dépouilles.


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Dernière mise à jour : 16/03/2006