HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre I

Chapitre 9

  Chapitre 9

[1,9] θεωρῶν γὰρ τοὺς Συρακοσίους, ἐπειδὰν ἐκπέμψωσι τὰς δυνάμεις καὶ τοὺς ἄρχοντας μετὰ τῶν δυνάμεων, αὐτοὺς ἐν αὑτοῖς στασιάζοντας καὶ καινοτομοῦντας αἰεί τι, τὸν δὲ Λεπτίνην εἰδὼς καὶ τῇ προστασίᾳ καὶ τῇ πίστει πολὺ διαφέροντα τῶν ἄλλων πολιτῶν, εὐδοκιμοῦντα δὲ καὶ παρὰ τῷ πλήθει διαφερόντως, συνάπτεται κηδείαν πρὸς αὐτόν, βουλόμενος οἷον ἐφεδρείαν ἀπολιπεῖν ἐν τῇ πόλει τοῦτον, ὅτ´ αὐτὸν ἐξιέναι δέοι μετὰ τῶν δυνάμεων ἐπὶ τὰς πράξεις. γήμας δὲ τὴν θυγατέρα τοῦ προειρημένου καὶ συνθεωρῶν τοὺς ἀρχαίους μισθοφόρους καχέκτας ὄντας καὶ κινητικοὺς ἐξάγει στρατείαν ὡς ἐπὶ τοὺς βαρβάρους τοὺς τὴν Μεσσήνην κατασχόντας. ἀντιστρατοπεδεύσας δὲ περὶ Κεντόριπα καὶ παραταξάμενος περὶ τὸν Κυαμόσωρον ποταμὸν τοὺς μὲν πολιτικοὺς ἱππεῖς καὶ πεζοὺς αὐτὸς ἐν ἀποστήματι συνεῖχεν, ὡς κατ´ ἄλλον τόπον τοῖς πολεμίοις συμμίξων, τοὺς δὲ ξένους προβαλόμενος εἴασε πάντας ὑπὸ τῶν βαρβάρων διαφθαρῆναι· κατὰ δὲ τὸν τῆς ἐκείνων τροπῆς καιρὸν ἀσφαλῶς αὐτὸς ἀπεχώρησεν μετὰ τῶν πολιτῶν εἰς τὰς Συρακούσας. συντελεσάμενος δὲ τὸ προκείμενον πραγματικῶς καὶ παρῃρηκὼς πᾶν τὸ κινητικὸν καὶ στασιῶδες τῆς δυνάμεως, ξενολογήσας δι´ αὑτοῦ πλῆθος ἱκανὸν μισθοφόρων, ἀσφαλῶς ἤδη τὰ κατὰ τὴν ἀρχὴν διεξῆγεν. θεωρῶν δὲ τοὺς βαρβάρους ἐκ τοῦ προτερήματος θρασέως καὶ προπετῶς ἀναστρεφομένους, καθοπλίσας καὶ γυμνάσας ἐνεργῶς τὰς πολιτικὰς δυνάμεις ἐξῆγεν καὶ συμβάλλει τοῖς πολεμίοις ἐν τῷ Μυλαίῳ πεδίῳ περὶ τὸν Λογγανὸν καλούμενον ποταμόν. τροπὴν δὲ ποιήσας αὐτῶν ἰσχυρὰν καὶ τῶν ἡγεμόνων ἐγκρατὴς γενόμενος ζωγρίᾳ τὴν μὲν τῶν βαρβάρων κατέπαυσε τόλμαν, αὐτὸς δὲ παραγενόμενος εἰς τὰς Συρακούσας βασιλεὺς ὑπὸ πάντων προσηγορεύθη τῶν συμμάχων. [1,9] Lorsqu'on envoyait en expédition l'armée et ses chefs, les séditions et les tentatives de révolutions étaient continuelles ; Hiéron, qui en avait fait la remarque, épousa la fille d'un certain Leptine, qui jouissait à Syracuse d'une autorité, d'un crédit et d'une popularité exceptionnels ; son intention était d'avoir ainsi un homme sûr qu'il pût laisser en ville à sa place, quand il serait obligé de partir en guerre à la tête de l'armée. Après son mariage, il voulut se débarrasser des anciens mercenaires, troupes indisciplinées et turbulentes : il entreprit avec eux une campagne contre les Mamertins, — contre les barbares, disait-il; il les fit camper en face de Messine, à Centoripe, et les rangea en bataille au bord d'un ruisseau, le Cyamosoros ; quant à la cavalerie et à l'infanterie nationales, il les tint à l'écart, comme pour les opposer à l'ennemi d'un autre côté ; puis il fit donner ses mercenaires, les laissa exterminer par les barbares et, pendant leur déroute, retourna tranquillement à Syracuse avec les troupes indigènes. Cette affaire une fois menée à bonne fin, et l'armée étant purgée de tous les éléments qui pouvaient troubler l'ordre et la discipline, il recruta lui-même un corps suffisant de mercenaires et put exercer ses fonctions en pleine sécurité. Puis, voyant que les barbares, enhardis par leur premier succès, se livraient à des attaques téméraires, il marcha contre eux avec ses troupes indigènes, qu'il avait bien armées, bien, entraînées, et les atteignit dans la plaine de Mylée, sur les bords d'un cours d'eau qu'on appelle le Longanos. Il infligea aux ennemis une défaite sanglante, fit prisonniers leurs généraux et mit fin à leurs incursions audacieuses ; si bien qu'à son retour il fut proclamé roi par le consentement unanime des Syracusains et de leurs alliés.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006