HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre I

Chapitre 84

  Chapitre 84

[1,84] τοῖς δὲ περὶ τὸν Μάθω καὶ Σπένδιον οὐχ ἧττον πολιορκεῖσθαι συνέβαινεν πολιορκεῖν. εἰς τοιαύτην γὰρ αὐτοὺς οἱ περὶ τὸν Ἀμίλκαν ἔνδειαν καθίστασαν τῶν ἐπιτηδείων ὥστ´ ἀναγκασθῆναι τέλος αὐτοὺς διαλῦσαι τὴν πολιορκίαν. μετὰ δέ τινα χρόνον ἁθροίσαντες τῶν τε μισθοφόρων τοὺς ἀρίστους καὶ Λιβύων, τοὺς ἅπαντας εἰς πεντακισμυρίους, μεθ´ ὧν ἦν καὶ Ζάρζας Λίβυς ἔχων τοὺς ὑφ´ αὑτὸν ταττομένους, ὥρμησαν αὖθις ἀντιπαράγειν ἐν τοῖς ὑπαίθροις καὶ τηρεῖν τοὺς περὶ τὸν Ἀμίλκαν. τῶν μὲν οὖν πεδινῶν τόπων ἀπείχοντο, καταπεπληγμένοι τὰ θηρία καὶ τοὺς περὶ τὸν Ναραύαν ἱππεῖς, τοὺς δ´ ὀρεινοὺς καὶ στενοὺς ἐπειρῶντο προκαταλαμβάνειν. ἐν οἷς καιροῖς συνέβη ταῖς μὲν ἐπιβολαῖς καὶ τόλμαις μηδὲν αὐτοὺς λείπεσθαι τῶν ὑπεναντίων, διὰ δὲ τὴν ἀπειρίαν πολλάκις ἐλαττοῦσθαι. τότε γὰρ ἦν, ὡς ἔοικε, συνιδεῖν ἐπ´ αὐτῆς τῆς ἀληθείας πηλίκην ἔχει διαφορὰν ἐμπειρία μεθοδικὴ καὶ στρατηγικὴ δύναμις ἀπειρίας καὶ τριβῆς ἀλόγου (καὶ) στρατιωτικῆς. πολλοὺς μὲν γὰρ αὐτῶν ἐν ταῖς κατὰ μέρος χρείαις ἀποτεμνόμενος καὶ συγκλείων ὥσπερ ἀγαθὸς πεττευτὴς ἀμαχεὶ διέφθειρε, πολλοὺς δ´ ἐν τοῖς ὁλοσχερέσι κινδύνοις τοὺς μὲν εἰς ἐνέδρας ἀνυπονοήτους ἐπαγόμενος ἀνῄρει, τοῖς δ´ ἀνελπίστως καὶ παραδόξως ποτὲ μὲν μεθ´ ἡμέραν ποτὲ δὲ νύκτωρ ἐπιφαινόμενος ἐξέπληττεν· ὧν ὅσους λάβοι ζωγρίᾳ, πάντας παρέβαλλε τοῖς θηρίοις. τέλος δ´ ἐπιστρατοπεδεύσας αὐτοῖς ἀνυπονοήτως ἐν τόποις ἀφυέσι μὲν πρὸς τὴν ἐκείνων χρείαν εὐφυέσι δὲ πρὸς τὴν ἑαυτοῦ δύναμιν εἰς τοῦτ´ ἤγαγε περιστάσεως ὥστε μήτε διακινδυνεύειν τολμῶντας μήτ´ ἀποδρᾶναι δυναμένους διὰ τὸ τάφρῳ καὶ χάρακι περιειλῆφθαι πανταχόθεν τέλος ὑπὸ τῆς λιμοῦ συναγομένους ἐσθίειν ἀλλήλων ἀναγκασθῆναι, τοῦ δαιμονίου τὴν οἰκείαν ἀμοιβὴν αὐτοῖς ἐπιφέροντος τῇ πρὸς τοὺς πέλας ἀσεβείᾳ καὶ παρανομίᾳ. πρὸς μὲν γὰρ τὸν κίνδυνον οὐκ ἐτόλμων ἐξιέναι, προδήλου τῆς ἥττης καὶ τῆς τιμωρίας τοῖς ἁλισκομένοις ὑπαρχούσης, περὶ δὲ διαλύσεως οὐδ´ ὑπενόουν ποιεῖσθαι μνήμην, συνειδότες σφίσι τὰ πεπραγμένα. προσανέχοντες δ´ ἀεὶ ταῖς ἐκ τοῦ Τύνητος βοηθείαις διὰ τὰς τῶν ἡγουμένων ἐπαγγελίας πᾶν ὑπέμενον ποιεῖν κατὰ σφῶν αὐτῶν. [1,84] Spendius et Matho étaient d'ailleurs aussi bien assiégés qu'assiégeants ; et Hamilcar les réduisait à une telle disette qu'ils furent obligés de lever le siège. Quelque temps après, ils rassemblèrent l'élite des mercenaires et des indigènes, en tout une cinquantaine de mille hommes, y compris un corps d'Africains commandé par un certain Zarzas ; ils se remirent en marche, suivant de près Hamilcar et épiant tous ses mouvements. Ils évitaient la plaine, par crainte des éléphants et de la cavalerie de Naravas ; mais ils tâchaient d'occuper les premiers les hauteurs et les défilés. Ils ne montraient pas moins d'ardeur et de courage que leurs adversaires, mais ils étaient souvent battus à cause de leur inexpérience. On put voir ainsi quelle différence il y a en réalité entre la science du tacticien acquise rationnellement et la pratique du métier des armes par des gens qui n'ont ni instruction ni méthode. Hamilcar, en joueur habile, isolait parfois un détachement, le cernait et l'anéantissait sans combat ; ou bien si une action générale s'engageait, il attirait les ennemis sans méfiance dans une embuscade où il les taillait en pièces, fondait sur eux à l'improviste soit de nuit soit de jour, semait le désarroi dans leurs rangs et faisait jeter aux bêtes tous ceux qu'il prenait vivants. Il finit par venir camper en face d'eux au moment où ils s'y attendaient le moins, dans une position très favorable pour lui et très désavantageuse pour eux ; là, n'osant pas engager le combat et ne pouvant fuir parce qu'il les avait enveloppés d'un fossé et d'un retranchement, ils furent en proie à une telle famine qu'ils se virent réduits à s'entre-dévorer : le ciel faisait retomber sur eux, par un juste retour, le traitement odieux et criminel qu'ils avaient infligé à leurs semblables. Ils ne voulaient pas courir les chances d'une bataille, parce qu'ils étaient sûrs d'être vaincus et mis à la torture s'ils étaient pris, et ne pouvaient songer, après tous les forfaits qu'ils avaient sur la conscience, à parler de faire la paix. Ils attendaient d'ailleurs de Tunis des secours, dont leurs chefs leur promettaient la venue prochaine, et cet espoir leur faisait endurer toutes les privations.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006