HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre I

Chapitre 76

  Chapitre 76

[1,76] οἱ δὲ περὶ τὸν Σπένδιον συνέντες τὸ γεγονὸς ἀπήντων εἰς τὸ πεδίον καὶ παρεβοήθουν ἀλλήλοις, οἱ μὲν ἐκ τῆς περὶ τὴν γέφυραν πόλεως ὄντες οὐκ ἐλάττους μυρίων, οἱ δ´ ἀπὸ τῆς Ἰτύκης ὑπὲρ τοὺς μυρίους καὶ πεντακισχιλίους. ἐπεὶ δ´ εἰς σύνοπτον ἧκον ἀλλήλοις, νομίσαντες ἐν μέσῳ τοὺς Καρχηδονίους ἀπειληφέναι, σπουδῇ παρηγγύων ἅμα παρακαλοῦντες σφᾶς αὐτοὺς καὶ συνῆπτον τοῖς πολεμίοις. δ´ Ἀμίλκας ἦγε μὲν τὴν πορείαν πρώτους ἔχων τοὺς ἐλέφαντας, ἐπὶ δὲ τούτοις τοὺς ἱππεῖς καὶ τοὺς εὐζώνους, τελευταῖα δὲ τὰ βαρέα τῶν ὅπλων. κατιδὼν δὲ προχειρότερον ἐπιφερομένους τοὺς ὑπεναντίους, ἀναστρέφειν παρήγγειλε πᾶσι τοῖς ἑαυτοῦ. καὶ τοὺς μὲν ἀπὸ τῆς πρωτοπορείας ἀναστρέψαντας σπουδῇ ποιεῖσθαι τὴν ἀποχώρησιν ἐκέλευσε· τοὺς δ´ ἐπὶ τῆς οὐραγίας ἐξ ἀρχῆς ὑπάρχοντας ἐξ ἐπιστροφῆς περισπῶν ἐξέταττε πρὸς τὴν τῶν πολεμίων ἐπιφάνειαν. οἱ δὲ Λίβυες καὶ μισθοφόροι νομίσαντες αὐτοὺς καταπεπληγμένους φυγεῖν, λύσαντες τὴν τάξιν ἐπέκειντο καὶ συνῆπτον εἰς τὰς χεῖρας ἐρρωμένως. ἅμα δὲ τῷ τοὺς ἱππεῖς συνεγγίσαντας τοῖς παρατεταγμένοις ἐκ μεταβολῆς ὑποστῆναι, τὴν δὲ λοιπὴν δύναμιν ἐπάγειν, ἐκπλαγεῖς γινόμενοι διὰ τὸ παράδοξον οἱ Λίβυες ἐγκλίναντες εὐθέως ἔφευγον, ὡς ἂν εἰκῇ καὶ σποράδην ἐπικείμενοι. λοιπὸν οἱ μὲν τοῖς κατόπιν ἐπιφερομένοις περιπίπτοντες ἐσφάλλοντο καὶ διέφθειρον αὑτούς τε καὶ τοὺς οἰκείους· οἱ δὲ πλείους συνεπατήθησαν, ἐκ χειρὸς τῶν ἱππέων ἐπικειμένων αὐτοῖς καὶ τῶν θηρίων. ἀπώλοντο μὲν οὖν εἰς ἑξακισχιλίους τῶν Λιβύων καὶ τῶν ξένων, ἑάλωσαν δὲ περὶ δισχιλίους· οἱ δὲ λοιποὶ διέφυγον, οἱ μὲν εἰς τὴν πρὸς τῇ γεφύρᾳ πόλιν, οἱ δ´ ἐπὶ τὴν πρὸς Ἰτύκῃ παρεμβολήν. Ἀμίλκας δὲ ποιήσας τὸ προτέρημα τὸν προειρημένον τρόπον, εἵπετο κατὰ πόδας τοῖς πολεμίοις καὶ τὴν μὲν ἐπὶ τῆς γεφύρας πόλιν ἐξ ἐφόδου κατέσχεν, προεμένων καὶ φευγόντων εἰς τὸν Τύνητα τῶν ἐν αὐτῇ πολεμίων, τὴν δὲ λοιπὴν χώραν ἐπιπορευόμενος τὰς μὲν προσήγετο, πλείστας δὲ κατὰ κράτος ἐξῄρει. τοῖς δὲ Καρχηδονίοις βραχύ τι θάρσους ἐνειργάσατο καὶ τόλμης, ἐπὶ ποσὸν αὐτοὺς ἀπαλλάξας τῆς προγεγενημένης δυσελπιστίας. [1,76] Quand Spendius le vit arriver, il rangea ses troupes dans la plaine ; la garnison du pont, forte d'au moins dix mille hommes, et les assiégeants d'Utique, au nombre de plus de quinze mille, se prêtèrent un appui réciproque. Après avoir opéré leur jonction, espérant envelopper les Carthaginois, ils s'adressèrent des recommandations et des encouragements mutuels, puis s'élancèrent à l'attaque. Hamilcar avait adopté l'ordre suivant : au premier rang venaient les éléphants, puis la cavalerie et l'infanterie légère, enfin les soldats pesamment armés fermaient la marche. En voyant l'ennemi foncer sur lui, tête baissée, il fit faire demi-tour à toute son armée ; ceux qui se trouvaient en tête battirent vivement en retraite ; puis ceux qui étaient primitivement à l'arrière-garde effectuèrent une seconde conversion et vinrent se ranger face à l'ennemi. Les Africains et les mercenaires, croyant que c'était par crainte qu'ils fuyaient, se précipitèrent en rompant les rangs et attaquèrent vigoureusement. Mais dès qu'ils virent les cavaliers, après avoir rejoint l'infanterie, faire volte-face pour les attendre, tandis que le reste de l'armée marchait à leur rencontre, les Africains, qui combattaient dispersés et sans ordre, prirent la fuite, épouvantés par cette résistance inattendue ; les uns, se heurtant à ceux qui venaient derrière eux, mettaient le désarroi parmi eux, causant ainsi à la fois leur propre perte et celle de leurs compagnons ; les autres, en plus grand nombre, serrés de près par la cavalerie et par les éléphants, périrent écrasés. Africains et étrangers eurent six mille tués et deux mille prisonniers ; le reste s'enfuit soit dans la redoute bâtie à l'entrée du pont soit au camp établi devant Utique. Après avoir remporté la victoire, Hamilcar poursuivit les fuyards l'épée dans les reins et prit d'assaut la redoute du pont, que ses gardiens abandonnèrent pour se réfugier à Tunis ; puis il continua sa marche dans la plaine ; parmi les places où il se présenta, les unes capitulèrent, les autres furent enlevées de vive force. Il rendit ainsi un peu de confiance et de courage aux Carthaginois, qui commen- cèrent à moins désespérer de la situation.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006