HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre I

Chapitre 23

  Chapitre 23

[1,23] δὲ Γάιος Βίλιος ὡς θᾶττον ἔγνω τὴν περιπέτειαν τοῦ τῆς ναυτικῆς δυνάμεως ἡγουμένου, παραδοὺς τὰ πεζικὰ στρατόπεδα τοῖς χιλιάρχοις αὐτὸς διεκομίσθη πρὸς τὸν στόλον. πυθόμενος δὲ τοὺς πολεμίους πορθεῖν τὴν Μυλατιν χώραν ἐπιπλεῖ στόλῳ παντί. συνιδόντες δ´ οἱ Καρχηδόνιοι μετὰ χαρᾶς καὶ σπουδῆς ἀνήγοντο ναυσὶν ἑκατὸν καὶ τριάκοντα, καταφρονοῦντες τῆς ἀπειρίας τῶν Ῥωμαίων, καὶ πάντες ἔπλεον ἀντίπρωρροι τοῖς πολεμίοις, οὐδὲ τάξεως καταξιώσαντες τὸν κίνδυνον, ἀλλ´ ὡς ἐπὶ λείαν τινὰ πρόδηλον. ἡγεῖτο δ´ Ἀννίβας αὐτῶνοὗτος δ´ ἦν τὰς δυνάμεις ἐκκλέψας νυκτὸς ἐκ τῆς τῶν Ἀκραγαντίνων πόλεωςἔχων ἑπτήρη τὴν γενομένην Πύρρου τοῦ βασιλέως. ἅμα δὲ τῷ πλησιάζειν συνθεωροῦντες ἀνανενευκότας τοὺς κόρακας ἐν ταῖς ἑκάστων πρώρραις, ἐπὶ ποσὸν μὲν ἠπόρουν οἱ Καρχηδόνιοι, ξενιζόμενοι ταῖς τῶν ὀργάνων κατασκευαῖς· οὐ μὴν ἀλλὰ τελέως κατεγνωκότες τῶν ἐναντίων ἐνέβαλον οἱ πρῶτοι πλέοντες τετολμηκότως. τῶν δὲ συμπλεκομένων σκαφῶν ἀεὶ δεδεμένων τοῖς ὀργάνοις, καὶ τῶν ἀνδρῶν εὐθὺς ἐπιπορευομένων δι´ αὐτοῦ τοῦ κόρακος καὶ συμπλεκομένων ἐπὶ τοῖς καταστρώμασιν, οἱ μὲν ἐφονεύοντο τῶν Καρχηδονίων, οἱ δὲ παρεδίδοσαν ἑαυτοὺς ἐκπληττόμενοι τὸ γινόμενον· παραπλήσιον γὰρ πεζομαχίας συνέβαινε τὸν κίνδυνον ἀποτελεῖσθαι. διὸ καὶ τριάκοντα μὲν τὰς πρώτας συμβαλούσας ναῦς αὐτάνδρους ἀπέβαλον, σὺν αἷς ἐγένετ´ αἰχμάλωτον καὶ τὸ τοῦ στρατηγοῦ πλοῖον· Ἀννίβας δ´ ἀνελπίστως καὶ παραβόλως αὐτὸς ἐν τῇ σκάφῃ διέφυγεν. τὸ δὲ λοιπὸν πλῆθος τῶν Καρχηδονίων ἐποιεῖτο μὲν τὸν ἐπίπλουν ὡς εἰς ἐμβολήν, ἐν δὲ τῷ συνεγγίζειν θεωροῦντες τὸ συμβεβηκὸς περὶ τὰς προπλεούσας ναῦς ἐξέκλινον καὶ διένευον τὰς τῶν ὀργάνων ἐπιβολάς. πιστεύοντες δὲ τῷ ταχυναυτεῖν, οἱ μὲν ἐκ πλαγίων, οἱ δὲ κατὰ πρύμναν ἐκπεριπλέοντες ἀσφαλῶς ἤλπιζον ποιήσασθαι τὰς ἐμβολάς. πάντη δὲ καὶ πάντως ἀντιπεριισταμένων καὶ συνδιανευόντων τῶν ὀργάνων οὕτως ὥστε κατ´ ἀνάγκην τοὺς ἐγγίσαντας συνδεδέσθαι, τέλος ἐγκλίναντες ἔφυγον οἱ Καρχηδόνιοι, καταπλαγέντες τὴν καινοτομίαν τοῦ συμβαίνοντος, πεντήκοντα ναῦς ἀποβαλόντες. [1,23] Dès que C. Duilius eut appris l'échec que la flotte avait subi, il laissa aux tribuns militaires le commandement de ses troupes et alla rejoindre l'escadre. A la nouvelle que l'ennemi ravageait le territoire de Myles, il se porta de ce côté avec toutes ses forces navales. Quand il fut signalé, les Carthaginois s'avancèrent, en hâte et tout joyeux, sur leurs cent trente vaisseaux ; ils méprisaient l'inexpérience des Romains et cinglaient tous vers l'ennemi, proue contre proue, jugeant inutile de se ranger en ordre de bataille, comme s'ils allaient non au combat, mais au pillage. Ils étaient commandés par Hannibal, le général qui avait quitté furtivement Agrigente, pendant la nuit, avec son armée ; il montait un vaisseau à sept rangs de rames, qui avait appartenu au roi Pyrrhus. En approchant, ils aperçurent les corbeaux dressés à la proue de chaque navire ; ils hésitèrent un instant, surpris par la vue de ces machines inconnues; puis leur dédain l'emporta, et leur avant-garde fonça hardiment sur l'ennemi. Dès que leurs vaisseaux abordèrent la flotte romaine, ils furent accrochés par les corbeaux, dont les Romains se servirent aussitôt pour envahir les navires carthaginois et engager un corps à corps sur leurs ponts. Une partie des Carthaginois furent tués ; les autres se rendirent, désorientés par l'imprévu de ce combat naval, où l'on s'était battu comme à terre. Ils perdirent ainsi, avec tout leur équipage, les trente navires qui avaient engagé le combat, et parmi eux le vaisseau amiral ; Hannibal fut heureux de pouvoir, contre tout espoir, s'échapper dans une barque. Le reste de la flotte punique s'avançait à l'attaque; mais quand ceux qui la montaient virent, en approchant, ce qui était arrivé à leur avant-garde, ils s'éloignèrent et se tinrent hors de la portée des corbeaux. Quelques-uns, se fiant à la légèreté de leurs esquifs, essayèrent de prendre les bâtiments ennemis, soit de flanc, soit en poupe, comptant ainsi les aborder sans courir aucun risque. Mais, menacés de tous côtés à la fois par les corbeaux, ne pouvant éviter d'être cramponnés par eux dès qu'ils en passaient trop près, les Carthaginois finirent par prendre la fuite, complètement déconcertés par l'étrangeté de cette aventure et laissant sur le champ de bataille cinquante de leurs vaisseaux.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006