HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Si un vieillard doit prendre part au gouvernement

Chapitre 27

  Chapitre 27

[27] Οὐδὲ γὰρ Ἀθηναίων Ἀριστείδης οὐδὲ Ῥωμαίων Κάτων ἦρξε πολλάκις, ἀλλὰ πάντα τὸν αὑτῶν βίον ἐνεργὸν ἀεὶ ταῖς πατρίσι παρέσχον. Ἐπαμεινώνδας δὲ πολλὰ μὲν καὶ μεγάλα κατώρθωσε στρατηγῶν, οὐκ ἔλαττον δ´ αὐτοῦ μνημονεύεται μηδὲ στρατηγοῦντος μηδ´ ἄρχοντος ἔργον περὶ Θετταλίαν, ὅτε τῶν στρατηγῶν εἰς τόπους χαλεποὺς ἐμβαλόντων τὴν φάλαγγα καὶ θορυβουμένων (ἐπέκειντο γὰρ οἱ πολέμιοι βάλλοντες), ἀνακληθεὶς ἐκ τῶν ὁπλιτῶν πρῶτον μὲν ἔπαυσε θαρρύνας τὸν τοῦ στρατεύματος τάραχον καὶ φόβον, ἔπειτα διατάξας καὶ διαρμοσάμενος τὴν φάλαγγα συγκεχυμένην ἐξήγαγε ῥᾳδίως καὶ κατέστησεν ἐναντίαν τοῖς πολεμίοις, ὥστ´ ἀπελθεῖν ἐκείνους μεταβαλομένους. Ἄγιδος δὲ τοῦ βασιλέως ἐν Ἀρκαδίᾳ τοῖς πολεμίοις ἐπάγοντος ἤδη τὸ στράτευμα συντεταγμένον εἰς μάχην, τῶν πρεσβυτέρων τις Σπαρτιατῶν ἐπεβόησεν, ὅτι διανοεῖται κακὸν κακῷ ἰᾶσθαι, δηλῶν τῆς ἐξ Ἄργους ἐπαιτίου ἀναχωρήσεως τὴν παροῦσαν ἄκαιρον προθυμίαν ἀνάληψιν βουλομένην εἶναι, ὡς Θουκυδίδης φησίν· δ´ Ἆγις ἀκούσας ἐπείσθη καὶ ἀνεχώρησε. Μενεκράτει δὲ καὶ δίφρος ἔκειτο καθ´ ἡμέραν παρὰ ταῖς θύραις τοῦ ἀρχείου, καὶ πολλάκις ἀνιστάμενοι πρὸς αὐτὸν οἱ Ἔφοροι διεπυνθάνοντο καὶ συνεβουλεύοντο περὶ τῶν μεγίστων. ἐδόκει γὰρ ἔμφρων ἀνὴρ εἶναι καὶ συνετὸς ἱστορεῖσθαι· διὸ καὶ παντάπασιν ἤδη τὴν τοῦ σώματος ἐξημαυρωμένος δύναμιν καὶ τὰ πολλὰ κλινήρης διημερεύων, μεταπεμπομένων εἰς ἀγορὰν τῶν Ἐφόρων, ὥρμησε μὲν ἐξαναστὰς βαδίζειν, μόλις δὲ καὶ χαλεπῶς προερχόμενος, εἶτα παιδαρίοις ἐντυχὼν καθ´ ὁδόν, ἠρώτησεν, εἴ τι γινώσκουσιν ἀναγκαιότερον ὂν τοῦ πείθεσθαι δεσπότῃ· τῶν δὲ φησάντων "τὸ μὴ δύνασθαι," τοῦτο τῆς ὑπουργίας λογισάμενος πέρας ἀνέστρεψεν οἴκαδε. δεῖ γὰρ μὴ προαπολείπειν τὴν προθυμίαν τῆς δυνάμεως, ἐγκαταλειφθεῖσαν δὲ μὴ βιάζεσθαι. καὶ μὴν Γαΐῳ Λαιλίῳ Σκιπίων ἐχρῆτο συμβούλῳ στρατηγῶν ἀεὶ καὶ πολιτευόμενος, ὥστε καὶ λέγειν ἐνίους ὑποκριτὴν τῶν πράξεων Σκιπίωνα ποιητὴν δὲ τὸν Γάιον εἶναι. Κικέρων δ´ αὐτὸς ὁμολογεῖ τὰ κάλλιστα καὶ μέγιστα τῶν συμβουλευμάτων, οἷς ὤρθωσεν ὑπατεύων τὴν πατρίδα, μετὰ Ποπλίου Νιγιδίου τοῦ φιλοσόφου συνθεῖναι. [27] En effet, chez les Athéniens Aristide, Caton chez les Romains, n'exercèrent pas souvent les premières magistratures, mais leur existence n'en fut pas moins efficacement dévouée à la patrie. Épaminondas rendit à la sienne les services les plus nombreux et les plus signalés en prenant le commandement des troupes Thébaines; mais on ne vante pas moins sa conduite dans une certaine circonstance, où il n'était revêtu ni d'un commandement militaire ni d'aucune charge. C'était en Thessalie. Les généraux avaient engagé l'armée dans une position difficile, et le désordre se mettait dans les rangs : car l'ennemi avait commencé l'attaque. On rappela Épaminondas du milieu des hoplites. Il commença par des paroles encourageantes, qui dissipèrent le trouble et la frayeur des soldats. Il rétablit ensuite l'ensemble et le bon ordre dans les rangs, tout à l'heure si confus. Il dégagea sans peine l'armée, lui fit prendre une position solide devant les ennemis; et ceux-ci, changeant d'attitude, se furent bientôt retirés. En Arcadie, le roi Agis menait déjà contre l'ennemi ses soldats disposés en ordre de bataille, lorsqu'un des vieillards Spartiates se mit à crier que "le général songeait à réparer un mal par un autre" : voulant dire qu'à la retraite irréfléchie devant Argos Agis comptait remédier par une attaque vigoureuse, mais que le moment était mal choisi; et c'est du reste l'observation de Thucydide. Agis en entendant ces paroles se laissa persuader. Il fit sonner la retraite, et cette manoeuvre décida de la victoire. Le même Agis avait tous les jours un siége placé devant les portes du Sénat; et souvent les Ephores se levaient de leur tribunal pour aller à lui, et l'on réclamait ses conseils sur les affaires les plus importantes : car il passait pour avoir une grande prudence et pour formuler très habilement ses opinions. A la fin la vigueur du corps lui ayant fait complétement défaut, il passait la plus grande partie de son temps au lit. Un jour, toutefois, les Ephores l'envoyèrent prier de venir à l'assemblée. Il n'hésita pas, et se leva pour se rendre à leur invitation. A peine pouvait-il marcher, et il n'avançait que difficilement. Il rencontra des petits garçons sur sa route, et il leur demanda s'ils connaissaient rien de plus impérieux que d'obéir à un maître. «Oui, répondirent les enfants, c'est de ne le pouvoir pas.» Il en conclut qu'il devait mettre un terme à ses services, et incontinent il rebroussa chemin pour rentrer chez lui. C'est qu'en effet si nous ne devons pas perdre notre bonne volonté avant nos forces, il ne faut pas non plus nous faire violence lorsque ces forces nous abandonnent. Scipion profitait perpétuellement des conseils de Caïus Lélius, soit à la guerre, soit dans l'exercice de ses charges civiles : au point que quelques-uns disaient, que dans la conduite menée par Scipion ce dernier était l'acteur et Lélius, le poète. Pour Cicéron lui-même, il déclarait hautement que les belles et les importantes délibérations qui avaient fait le succès de son consulat, il les avait méditées avec le philosophe Publius Nigidius.


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Dernière mise à jour : 31/05/2005