[25] Τοῦτο γὰρ τὸ πάθος οὐδενὶ χρόνῳ πρέπον
ἡλικίας, ὅμως ἐν νέοις εὐπορεῖ χρηστῶν ὀνομάτων,
ἅμιλλα καὶ ζῆλος καὶ φιλοτιμία προσαγορευόμενον,
ἐν δὲ πρεσβύταις παντελῶς ἄωρόν ἐστι καὶ ἄγριον
καὶ ἀγεννές. διὸ δεῖ πορρωτάτω τοῦ φθονεῖν ὄντα
τὸν πολιτικὸν γέροντα μὴ καθάπερ τὰ βάσκανα
γεράνδρυα τῶν παραβλαστανόντων καὶ ὑποφυομένων
σαφῶς ἀφαιρεῖσθαι καὶ κολούειν τὴν βλάστην
καὶ τὴν αὔξησιν, ἀλλ´ εὐμενῶς προσδέχεσθαι καὶ
παρέχειν τοῖς ἀντιλαμβανομένοις καὶ προσπλεκομένοις
ἑαυτὸν ὀρθοῦντα καὶ χειραγωγοῦντα καὶ
τρέφοντα μὴ μόνον ὑφηγήσεσι καὶ συμβουλίαις
ἀγαθαῖς, ἀλλὰ καὶ παραχωρήσεσι πολιτευμάτων
τιμὴν ἐχόντων καὶ δόξαν ἤ τινας ὑπουργίας ἀβλαβεῖς
μὲν ἡδείας δὲ τοῖς πολλοῖς καὶ πρὸς χάριν ἐσομένας·
ὅσα δ´ ἐστὶν ἀντίτυπα καὶ προσάντη καὶ καθάπερ
τὰ φάρμακα δάκνει παραχρῆμα καὶ λυπεῖ τὸ δὲ
καλὸν καὶ λυσιτελὲς ὕστερον ἀποδίδωσι, μὴ τοὺς
νέους ἐπὶ ταῦτα προσάγοντα μηδ´ ὑποβάλλοντα
θορύβοις, ὄχλων ἀγνωμονούντων ἀήθεις ὄντας, ἀλλ´
αὐτὸν ἐκδεχόμενον τὰς ὑπὲρ τῶν συμφερόντων
ἀπεχθείας· τούτῳ γὰρ εὐνουστέρους τε ποιήσει
τοὺς νέους καὶ προθυμοτέρους ἐν ταῖς ἄλλαις ὑπηρεσίαις.
| [25] Car l'envie, cette passion qui n'est convenable pour
aucun âge, ne manque pas cependant, aux yeux de la jeunesse,
de noms spécieux : on l'appelle ardeur, émulation,
amour de la gloire. Mais chez les vieillards elle est complétement
déplacée : elle porterait un caractère de dureté
et de bassesse. L'homme d'État qui est avancé en âge doit
donc se défendre de tout sentiment d'envie. Au lieu de ressembler
à ces vieilles souches qui, par une espèce de fascination,
suppriment et arrêtent d'une manière visible la
végétation et le développement des arbres nés et grandis
auprès d'elles, l'homme d'âge accueillera avec bonté ceux qui
le rechercheront et s'attacheront à lui. Il s'offrira pour les
mettre dans la droite route, pour les conduire par la main,
pour les élever. Non seulement il leur prodiguera les leçons
et les conseils les meilleurs : il les fera, de plus, entrer
dans l'administration publique avec honneur et gloire, ou
bien il leur ménagera de ces attributions qui, sans les compromettre
eux-mêmes, les rendront agréables à beaucoup
de personnes et leur vaudront de la popularité.
Mais s'il se rencontre des affaires épineuses et ardues,
qui, comme les remèdes employés en médecine, sont d'abord
désagréables et rebutantes et ne donnent que plus tard
des résultats beaux et profitables, ce ne sera pas à celles-là
que le vieillard voudra appliquer les jeunes gens. Il ne les
exposera pas à des orages, sachant combien peu ils sont
habitués aux caprices désordonnés des foules, et il prendra
sur soi tout l'odieux des mesures qui ne seront qu'utiles.
Par là il s'assurera davantage leur dévouement et leur zèle
pour les autres services publics.
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