[21] Οὕτω δέ πως καὶ λόγῳ χρηστέον ἐν ἐκκλησίᾳ
πρεσβύτην γενόμενον, μὴ ἐπιπηδῶντα
συνεχῶς τῷ βήματι μηδ´ ἀεὶ δίκην ἀλεκτρυόνος
ἀντᾴδοντα τοῖς φθεγγομένοις, μηδὲ τῷ συμπλέκεσθαι
καὶ διερεθίζειν ἀποχαλινοῦντα τὴν πρὸς αὐτὸν
αἰδῶ τῶν νέων μηδὲ μελέτην ἐμποιοῦντα καὶ
συνήθειαν ἀπειθείας καὶ δυσηκοΐας, ἀλλὰ καὶ παριέντα
ποτὲ καὶ διδόντα πρὸς δόξαν ἀναχαιτίσαι
καὶ θρασύνασθαι, μηδὲ παρόντα μηδὲ πολυπραγμονοῦντα,
ὅπου μὴ μέγα τὸ κινδυνευόμενόν ἐστι
πρὸς σωτηρίαν κοινὴν ἢ τὸ καλὸν καὶ πρέπον. ἐκεῖ
δὲ χρὴ καὶ μηδενὸς καλοῦντος ὠθεῖσθαι δρόμῳ παρὰ
δύναμιν, ἀναθέντα χειραγωγοῖς αὑτὸν ἢ φοράδην
κομιζόμενον, ὥσπερ ἱστοροῦσιν ἐν Ῥώμῃ Κλαύδιον
Ἄππιον· ἡττημένων γὰρ ὑπὸ Πύρρου μάχῃ μεγάλῃ,
πυθόμενος τὴν σύγκλητον ἐνδέχεσθαι λόγους περὶ
σπονδῶν καὶ εἰρήνης οὐκ ἀνασχετὸν ἐποιήσατο,
καίπερ ἀμφοτέρας ἀποβεβληκὼς τὰς ὄψεις, ἀλλ´
ἧκε δι´ ἀγορᾶς φερόμενος πρὸς τὸ βουλευτήριον·
εἰσελθὼν δὲ καὶ καταστὰς εἰς μέσον ἔφη πρότερον
μὲν ἄχθεσθαι τῷ τῶν ὀμμάτων στέρεσθαι, νῦν δ´ ἂν
εὔξασθαι μηδ´ ἀκούειν οὕτως αἰσχρὰ καὶ ἀγεννῆ
βουλευομένους καὶ πράττοντας ἐκείνους. ἐκ δὲ
τούτου τὰ μὲν καθαψάμενος αὐτῶν τὰ δὲ διδάξας
καὶ παρορμήσας, ἔπεισεν εὐθὺς ἐπὶ τὰ ὅπλα χωρεῖν
καὶ διαγωνίζεσθαι περὶ τῆς Ἰταλίας πρὸς τὸν
Πύρρον. ὁ δὲ Σόλων, τῆς Πεισιστράτου δημαγωγίας,
ὅτι τυραννίδος ἦν μηχάνημα, φανερᾶς
γενομένης, μηδενὸς ἀμύνεσθαι μηδὲ κωλύειν τολμῶντος,
αὐτὸς ἐξενεγκάμενος τὰ ὅπλα καὶ πρὸ τῆς
οἰκίας θέμενος ἠξίου βοηθεῖν τοὺς πολίτας· πέμψαντος
δὲ τοῦ Πεισιστράτου πρὸς αὐτὸν καὶ πυνθανομένου
τίνι πεποιθὼς ταῦτα πράττει, "τῷ γήρᾳ," εἶπεν.
| [21] Comment doit-on, aussi, user de la parole dans une
assemblée lorsqu'on est devenu vieux ? Il ne s'agit pas de
s'élancer continuellement à la tribune, d'imiter toujours les
coqs, qui chantent à l'envi les uns des autres. Par un ton
provocateur et irritant on n'ira pas faire perdre aux jeunes
gens le frein du respect, ni leur donner le goût et l'habitude
de l'indocilité et de la contradiction. On montrera de
l'indulgence : on leur accordera quelquefois la permission
de combattre le sentiment de leurs anciens. On les autorisera
à s'enhardir. On ne tiendra pas à être présent partout,
à tout examiner par soi-même : du moins quand il n'y
aura pas grand danger pour le salut commun, ou bien pour
l'honnêteté et la convenance. Mais dans ces derniers cas
c'est un devoir, ne fût-on même pas appelé, de s'élancer en
quelque sorte à la course sans consulter ses forces, en se
faisant conduire par la main ou même porter sur les épaules.
Telle fut, au récit des historiens, la conduite que tint
Claudius Appius à Rome. L'armée avait été vaincue par
Pyrrhus dans une grande bataille. On informe Appius que
le Sénat autorise à parler de trêve et de paix. Il ne peut
se contenir; et, bien qu'il ait perdu l'usage de ses deux
yeux, il ne traverse pas moins le Forum, se faisant porter à
l'assemblée. Il entre ; et, prenant place au milieu des sénateurs,
il dit que jusqu'à ce jour il a été affligé d'être privé
de la vue, mais que maintenant il ferait des voeux pour ne
pas entendre le Sénat délibérer et agir d'une manière si
honteuse et si humiliante. Ce moment fut décisif. Employant
tour à tour les reproches, les conseils, les encouragements,
il détermina ses concitoyens à courir aussitôt aux armes et
à disputer à Pyrrhus la possession de l'Italie.
Citerai-je Solon? Le gouvernement de Pisistrate aspirait
visiblement à devenir un pouvoir tyrannique, et personne
n'osait déployer de la résistance et de l'opposition. Seul
il alla chercher ses armes, les plaça devant la porte de sa
maison, et somma ses concitoyens de lui prêter assistance.
Pisistrate envoya vers lui, et lui fit demander ce qui lui
donnait tant de confiance pour agir ainsi : «Ma vieillesse»,
répondit Solon.
|