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Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Les vertus des femmes

Chapitre 16

  Chapitre 16

[16] ΠΙΕΡΙΑ. Τῶν εἰς Μίλητον ἀφικομένων Ἰώνων στασιάσαντες ἔνιοι πρὸς τοὺς Νείλεω παῖδας ἀπεχώρησαν εἰς Μυοῦντα κἀκεῖ κατῴκουν, πολλὰ κακὰ πάσχοντες ὑπὸ τῶν Μιλησίων· ἐπολέμουν γὰρ αὐτοῖς διὰ τὴν ἀποστασίαν. οὐ μὴν ἀκήρυκτος ἦν οὐδ´ ἀνεπίμικτος πόλεμος, ἀλλ´ ἔν τισιν ἑορταῖς ἐφοίτων εἰς Μίλητον ἐκ τοῦ Μυοῦντος αἱ γυναῖκες. ἦν δὲ Πύθης ἀνὴρ ἐν αὐτοῖς ἐμφανής, γυναῖκα μὲν ἔχων Ἰαπυγίαν, θυγατέρα δὲ Πιερίαν. οὔσης οὖν ἑορτῆς Ἀρτέμιδι καὶ θυσίας παρὰ Μιλησίοις, ἣν Νηληίδα προσαγορεύουσιν, ἔπεμψε τὴν γυναῖκα καὶ τὴν θυγατέρα, δεηθείσας ὅπως τῆς ἑορτῆς μετάσχωσι· τῶν δὲ Νείλεω παίδων δυνατώτατος ὄνομα Φρύγιος τῆς Πιερίας ἐρασθεὶς ἐνενόει, τί ἂν αὐτῇ μάλιστα γένοιτο παρ´ αὐτοῦ κεχαρισμένον. εἰπούσης δ´ ἐκείνηςεἰ διαπράξαιό μοι τὸ πολλάκις ἐνταῦθα καὶ μετὰ πολλῶν βαδίζειν‘, συνεὶς {οὖν} Φρύγιος δεομένην φιλίας καὶ εἰρήνης τοῖς πολίταις κατέπαυσε τὸν πόλεμον. ἦν οὖν ἐν ἀμφοτέραις ταῖς πόλεσι δόξα καὶ τιμὴ τῆς Πιερίας, ὥστε καὶ τὰς Μιλησίων εὔχεσθαι γυναῖκας ἄχρι νῦν οὕτως ἐρᾶν τοὺς ἄνδρας αὐτῶν, ὡς Φρύγιος ἠράσθη Πιερίας. [16] PIÉRIA. Quelques-uns des Ioniens venus à Milet s'étant pris de querelle avec les fils de Nélée, se retirèrent à Myanthe et s'y établirent. Ils eurent beaucoup à se plaindre des Milésiens, qui leur avaient déclaré la guerre à cause de cette défection. Cependant les hostilités n'étaient pas sans quelques trêves, et ne rompaient pas toute relation entre eux. Il y a plus : à l'occasion de certaines fêtes les femmes de Myanthe se rendaient à Milet. Dans la première de ces deux villes habitait un citoyen de haut rang nommé Pythès, dont la femme s'appelait Iapygie et la fille, Piéria. Un jour que les Milésiens célébraient en l'honneur de Diane un de ces sacrifices qualifiés par eux de «Néléides», Pythès céda au désir que lui témoignaient sa femme et sa fille : il les envoya à cette cérémonie. Celui des fils de Nélée qui avait le plus de crédit Phrygius était son nom, devint amoureux de Piéria. Il cherchait en lui-même ce qu'il pourrait faire pour lui être le plus agréable : «Ce serait, lui dit-elle , si vous me ménagiez les moyens de venir ici fréquemment et en nombreuse compagnie.» Phrygius comprit que c'était demander que la paix et l'union régnât entre les citoyens des deux villes; et il fit en sorte que la guerre se terminât. Aussi dans l'une et dans l'autre cité Piéria était en grande gloire et en grand honneur. Même encore aujourd'hui une des prières adressées aux dieux par les Milésiennes est celle-ci : «Puissions-nous être aimées par nos maris autant que Piéria le fut par Phrygius !»


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Dernière mise à jour : 23/05/2005