[12] ΚΙΑΙ.
Ταῖς Κίων παρθένοις ἔθος ἦν εἰς ἱερὰ δημόσια συμπορεύεσθαι
καὶ διημερεύειν μετ´ ἀλλήλων, οἱ δὲ μνηστῆρες
ἐθεῶντο παιζούσας καὶ χορευούσας· ἑσπέρας δὲ
πρὸς ἑκάστην ἀνὰ μέρος βαδίζουσαι διηκονοῦντο τοῖς
ἀλλήλων γονεῦσι καὶ ἀδελφοῖς ἄχρι τοῦ καὶ τοὺς πόδας
ἀπονίζειν. τῶν δὲ μνηστήρων ἤρων πολλάκις μιᾶς
πλείονες οὕτω κόσμιον ἔρωτα καὶ νόμιμον, ὥστε τῆς
κόρης ἐγγυηθείσης ἑνὶ τοὺς ἄλλους εὐθὺς πεπαῦσθαι.
κεφάλαιον δὲ τῆς εὐταξίας τῶν γυναικῶν τὸ μήτε
μοιχείαν μήτε φθορὰν ἀνέγγυον ἐτῶν ἑπτακοσίων μνημονεύεσθαι
παρ´ αὐτοῖς γενομένην.
| [12] FILLES DE CIO.
Les jeunes filles de Cio étaient dans l'usage de se réunir
pour des sacrifices publics où elles passaient toute la journée
ensemble, et leurs prétendants les regardaient jouer et
danser. Le soir elles revenaient successivement chez elles,
et offraient leurs services aux parents et aux frères les unes
des autres, allant jusqu'à leur laver les pieds. Souvent il
arrivait que plusieurs jeunes gens s'éprissent d'une même
fille, mais c'était un amour discret et honnête. Aussitôt
qu'elle devenait la fiancée de l'un d'eux, les autres cessaient
immédiatement leurs assiduités. Ce qui donnera d'une manière
générale une idée de la chasteté de ces femmes, c'est
que durant l'espace de sept cents ans il ne fut mention ni
d'un seul adultère, ni d'une seule séduction consommée en
dehors du mariage.
|