[1] Τὰ ἱμάτια δοκεῖ θερμαίνειν τὸν ἄνθρωπον,
οὐκ αὐτὰ δήπου θερμαίνοντα καὶ προσβάλλοντα τὴν
θερμότητα (καθ´ ἑαυτὸ γὰρ ἕκαστον αὐτῶν ψυχρόν
ἐστιν, ᾗ καὶ πολλάκις καυματιζόμενοι καὶ πυρέττοντες
ἐξ ἑτέρων ἕτερα μεταλαμβάνουσιν), ἀλλ´ ἣν
ὁ ἄνθρωπος ἀναδίδωσιν ἐξ ἑαυτοῦ θερμότητα, ταύτην
ἡ ἐσθὴς τῷ σώματι προσπεσοῦσα συνέχει καὶ
περιστέλλει, καὶ καθειργνυμένην εἰς τὸ σῶμα οὐκ
ἐᾷ πάλιν σκεδάννυσθαι. ταὐτὸ δὴ τοῦτο τοῖς
πράγμασιν ὑπάρχον ἐξαπατᾷ τοὺς πολλούς, ὡς,
ἂν οἰκίας μεγάλας περιβάλωνται καὶ πλῆθος
ἀνδραπόδων καὶ χρημάτων συναγάγωσιν, ἡδέως
βιωσομένους. τὸ δ´ ἡδέως ζῆν καὶ ἱλαρῶς οὐκ
ἔξωθέν ἐστιν, ἀλλὰ τοὐναντίον ὁ ἄνθρωπος τοῖς
περὶ αὑτὸν πράγμασιν ἡδονὴν καὶ χάριν ὥσπερ ἐκ
πηγῆς τοῦ ἤθους προστίθησιν.
αἰθομένου δὲ πυρὸς γεραρώτερος οἶκος ἰδέσθαι,
καὶ πλοῦτος ἡδίων καὶ δόξα λαμπροτέρα καὶ
δύναμις, ἂν τὸ ἀπὸ τῆς ψυχῆς ἔχῃ γῆθος· ὅπου
καὶ πενίαν καὶ φυγὴν καὶ γῆρας ἐλαφρῶς καὶ
προσηνῶς πρὸς εὐκολίαν καὶ πραότητα τρόπου φέρουσιν.
| [1] Les vêtements semblent réchauffer l'homme, et pourtant
ce ne sont pas eux qui réchauffent ou qui donnent de
la chaleur. Chacun d'eux en soi-même est froid, et à cause
de cela souvent, lorsque nous brûlons et que nous avons la
fièvre, nous en changeons à plusieurs reprises. C'est la
chaleur émanée d'un individu qui, concentrée et retenue par
les habits dont il se couvre, enveloppe le corps et grâce à
eux ne peut pas s'évaporer. Le même effet, se produisant
pour les choses de ce monde, fait prendre le change au grand
nombre des hommes. On se figure que si l'on s'entoure
de bâtiments immenses, si l'on réunit une foule d'esclaves,
si l'on entasse des richesses par monceaux, on vivra dans
les délices. Mais le bonheur et le contentement ne viennent
point du dehors. C'est l'homme, au contraire, qui répand
sur ce qui l'entoure le plaisir et l'agrément; et il en trouve
en quelque sorte la source dans son caractère.
"Plus gaie est la maison lorsque le foyer flambe".
Plus agréable aussi est la richesse, plus brillante la gloire
et la puissance, lorsque s'y joint le contentement de l'âme.
Et réciproquement la pauvreté, l'exil, la vieillesse, n'ont
rien de pénible et de douloureux pour les caractères doux
et résignés.
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