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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Solon

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] δ' οὖν Σόλων τὴν οὐσίαν τοῦ πατρὸς ἐλαττώσαντος εἰς φιλανθρωπίας τινάς, ὥς φησιν Ἕρμιππος, καὶ χάριτας, οὐκ ἂν ἀπορήσας τῶν βουλομένων ἐπαρκεῖν, αἰδούμενος δὲ λαμβάνειν παρ' ἑτέρων ἐξ οἰκίας γεγονὼς εἰθισμένης ἑτέροις βοηθεῖν, ὥρμησε νέος ὢν ἔτι πρὸς ἐμπορίαν. καίτοι φασὶν ἔνιοι πολυπειρίας ἕνεκα μᾶλλον καὶ ἱστορίας χρηματισμοῦ πλανηθῆναι τὸν Σόλωνα. σοφίας μὲν γὰρ ἦν ὁμολογουμένως ἐραστής, (2) ὅς γε καὶ πρεσβύτερος ὢν ἔλεγεγηράσκειν αἰεὶ πολλὰ διδασκόμενος·” πλοῦτον δ' οὐκ ἐθαύμαζεν, ἀλλὰ καί φησιν ὁμοίως πλουτεῖν τε "πολὺς ἄργυρός ἐστι καὶ χρυσὸς καὶ γῆς πυροφόρου πεδία ἵπποι θ' ἡμίονοί τε, καὶ μόνα ταῦτα πάρεστι, γαστρί τε καὶ πλευρῇ καὶ ποσὶν ἁβρὰ παθεῖν, παιδός τ' ἠδὲ γυναικός, ἐπὴν καὶ ταῦτ' ἀφίκηται, ἥβη, σὺν δ' ὥρη γίνεται ἁρμοδία". (3) ἀλλ' ἑτέρωθι λέγει· "χρήματα δ' ἱμείρω μὲν ἔχειν, ἀδίκως δὲ πεπᾶσθαι οὐκ ἐθέλω· πάντως ὕστερον ἦλθε δίκη". κωλύει δὲ οὐδὲν τὸν ἀγαθὸν καὶ πολιτικὸν ἄνδρα μήτε τῶν περιττῶν τὴν κτῆσιν ἐν σπουδῇ τίθεσθαι μήτε τῆς χρείας τῶν ἀναγκαίων καὶ ἱκανῶν καταφρονεῖν. ἐν δὲ τοῖς τότε χρόνοις, καθ' Ἡσίοδον, ἔργον οὐδὲν ἦν ὄνειδος, οὐδὲ τέχνη διαφορὰν ἔφερεν, ἐμπορία δὲ καὶ δόξαν εἶχεν οἰκειουμένη τὰ βαρβαρικὰ καὶ προξενοῦσα φιλίας βασιλέων καὶ πραγμάτων ἐμπείρους ποιοῦσα πολλῶν. (4) ἔνιοι δὲ καὶ πόλεων οἰκισταὶ γεγόνασι μεγάλων, ὡς καὶ Μασσαλίας Πρῶτις ὑπὸ Κελτῶν τῶν περὶ τὸν Ῥοδανὸν ἀγαπηθείς. καὶ Θαλῆν δέ φασιν ἐμπορίᾳ χρήσασθαι καὶ Ἱπποκράτην τὸν μαθηματικόν, καὶ Πλάτωνι τῆς ἀποδημίας ἐφόδιον ἐλαίου τινὸς ἐν Αἰγύπτῳ διάθεσιν γενέσθαι. [2] SoIon, au rapport d'Hermippus, trouva que la bienfaisance et la générosité de son père avaient considérablement diminué sa fortune. Il ne manquait pas d'amis disposés à lui fournir de l'argent; mais, né d'une famille plus accoutumée à donner qu'à recevoir, il aurait eu honte d'en accepter; et comme il était encore jeune, il se mit dans le commerce. Cependant, suivant quelques auteurs, il voyagea moins dans la vue de trafiquer et de s'enrichir, que dans le dessein de connaître et de s'instruire. Il faisait ouvertement profession d'aimer la sagesse; et, dans un âge fort avancé, il avait coutume de dire qu'il vieillissait en apprenant toujours. Il n'était pas ébloui par l'éclat des richesses, comme il le témoigne dans une de ses élégies. "Le mortel que Plutus enrichit de ses dons, Qui dans de vastes champs voit mûrir ses moissons, Dont les coursiers nombreux couvrent les pâturages, Est-il plus riche au fond, malgré tant d'avantages, Que celui qui, toujours bien nourri, bien vêtu, De ses premiers besoins n'est jamais dépourvu; Et qui, l'époux aimé d'une moitié chérie, Goûte d'un doux bonheur la parfaite harmonie"? Il dit pourtant dans un autre endroit : "Oui, sans honte, mon coeur désire la richesse; Mais je veux qu'elle soit le fruit de la sagesse : Une fortune injuste est pour moi sans appas; Au céleste courroux elle n'échappe pas". Mais rien n'empêche qu'un homme de bien, un sage politique tienne à cet égard un juste milieu; et que, sans rechercher des richesses superflues, il ne méprise pas celles qui sont nécessaires et qui suffisent. III. Dans ce temps-là, dit Hésiode, aucun travail n'était regardé comme honteux, aucun art ne mettait de différence entre les hommes. Le commerce surtout était honorable ; il ouvrait des communications utiles avec les nations étrangères, procurait des alliances avec les rois, et donnait une grande expérience. On a même vu des commerçants fonder de grandes villes. Ainsi Protus gagna l'amitié des Gaulois qui habitaient les bords du Rhône, et bâtit Marseille. Thalès et Hippocrate le mathématicien firent aussi le commerce; et Platon vendit de l'huile en Égypte pour fournir aux frais de son voyage.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007