[27] Οἱ μὲν οὖν πλεῖστοι τῶν Ἰβήρων εὐθὺς ᾤχοντο καὶ παρέδωκαν
ἑαυτοὺς ἐπιπρεσβευσάμενοι τοῖς περὶ Πομπήϊον καὶ Μέτελλον· τοὺς δὲ
συμμείναντας ὁ Περπέννας ἀναλαβὼν ἐπεχείρει τι πράττειν. χρησάμενος
δὲ ταῖς Σερτωρίου παρασκευαῖς ὅσον ἐνασχημονῆσαι καὶ φανερὸς γενέσθαι
μήτ´ ἄρχειν μήτ´ ἄρχεσθαι πεφυκώς, Πομπηΐῳ συνέβαλε, καὶ ταχὺ συντριβεὶς
ὑπ´ αὐτοῦ καὶ γενόμενος αἰχμάλωτος, οὐδὲ τὴν ἐσχάτην ὑπέμεινε
συμφορὰν ἡγεμονικῶς, ἀλλὰ τῶν Σερτωρίου γραμμάτων κύριος γεγονώς,
ὑπισχνεῖτο Πομπηΐῳ δείξειν ὑπατικῶν ἀνδρῶν καὶ μέγιστον ἐν Ῥώμῃ
δυναμένων αὐτογράφους ἐπιστολάς, καλούντων Σερτώριον εἰς Ἰταλίαν, ὡς
πολλῶν ποθούντων τὰ παρόντα κινῆσαι καὶ μεταβαλεῖν τὴν πολιτείαν.
ἔργον οὖν ὁ Πομπήϊος οὐ νέας φρενός, ἀλλ´ εὖ μάλα βεβηκυίας καὶ κατηρτυμένης
ἐργασάμενος, μεγάλων ἀπήλλαξε τὴν Ῥώμην φόβων καὶ νεωτερισμῶν.
τὰς μὲν γὰρ ἐπιστολὰς ἐκείνας καὶ τὰ γράμματα τοῦ Σερτωρίου
συναγαγὼν ἅπαντα κατέκαυσεν, οὔτ´ ἀναγνοὺς οὔτ´ ἐάσας ἕτερον, αὐτὸν
δὲ τὸν Περπένναν κατὰ τάχος ἀνεῖλε, φοβηθεὶς μὴ τῶν ὀνομάτων ἐξενεχθέντων
πρός τινας ἀποστάσεις καὶ ταραχαὶ γένωνται· τῶν δὲ τῷ Περπέννᾳ
συνομοσαμένων οἱ μὲν ἐπὶ Πομπήϊον ἀναχθέντες διεφθάρησαν, οἱ δὲ φεύγοντες
εἰς Λιβύην ὑπὸ Μαυρουσίων κατηκοντίσθησαν, διέφυγε δ´ οὐδεὶς
πλὴν Αὐφίδιος {ὁ τοῦ Μαλλίου ἀντεραστής}· οὗτος δ´ ἢ λαθὼν ἢ παραμεληθεὶς
ἔν τινι βαρβάρῳ κώμῃ πενόμενος καὶ μισούμενος κατεγήρασεν.
| [27] A la première nouvelle de sa mort, la plupart des
Espagnols se retirèrent du camp et envoyèrent des ambassadeurs
à Métellus et à Pompée, pour se rendre à eux. Perpenna,
ayant rassemblé ceux qui étaient restés auprès de lui,
voulut, avec les préparatifs que Sertorius avait faits, tenter
quelque entreprise; mais ce fut à sa honte, et il fit voir qu'il
n'était pas plus capable de commander que d'obéir. Il osa
livrer bataille à Pompée, qui eut bientôt détruit toutes ses
forces et le fit lui-même prisonnier. Il ne soutint pas cette
dernière infortune avec la dignité convenable à un général.
Maître de tous les papiers de Sertorius, il offrit à Pompée de
lui montrer les lettres de plusieurs consulaires et d'autres
personnages des plus puissants de Rome, qui avaient écrit
de leur propre main à Sertorius pour l'appeler en Italie, et
qui lui faisaient entendre qu'il y trouverait bien des gens
disposés à favoriser une révolution dans le gouvernement.
Pompée, dans cette occasion, loin de se conduire en jeune
homme, fit une action pleine d'une sagesse et d'une prudence
consommées, qui prévint dans Rome de grands troubles
et des nouveautés dangereuses. Il rassembla ces lettres
avec tous les autres papiers de Sertorius, et les brûla sans
les lire ni les laisser lire à personne. Il fit sur-le-champ
mourir Perpenna, de peur qu'en nommant quelques-uns de ceux
qui avaient écrit ces lettres, il ne donnât lieu à des troubles et
à des séditions funestes. Les complices de Perpenna furent
presque tous, ou conduits à Pompée, qui les fit exécuter, ou,
s'étant réfugiés en Afrique, ils y furent tués à coups de flèches
par les Maurusiens; il ne s'échappa qu'Aufidius, le rival
de Manlius, soit qu'il ne fût pas connu, soit qu'on le méprisât.
Il vieillit dans une bourgade des barbares, accablé de
misère et détesté de tout le monde.
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