HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sertorius

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] Οὕτως δὲ χειροήθεις ποιησάμενος αὐτούς, ἐχρῆτο πρὸς ἅπαντα μετριωτέροις, οὐχ ὑπ´ ἀνδρὸς ἀλλοδαποῦ λογισμῶν, ἀλλ´ ὑπὸ θεοῦ στρατηγεῖσθαι πειθομένοις, ἅμα καὶ τῶν πραγμάτων ἐπιμαρτυρούντων τῷ παρὰ λόγον τὴν δύναμιν αὐξάνεσθαι. δισχιλίοις γὰρ ἑξακοσίοις, οὓς ὠνόμαζε Ῥωμαίους, συμμείκτοις δ´ ἑπτακοσίοις Λιβύων εἰς Λυσιτανίαν αὐτῷ συνδιαβᾶσι πελταστὰς τετρακισχιλίους Λυσιτανῶν καὶ ἱππεῖς ἑπτακοσίους προσλαβών, ἐπολέμει τέτταρσι Ῥωμαίων στρατηγοῖς, ὑφ´ οἷς ἦσαν πεζῶν μὲν δώδεκα μυριάδες, ἱππεῖς δ´ ἑξακισχίλιοι, τοξόται δὲ καὶ σφενδονῆται δισχίλιοι, πόλεις δ´ ἀναρίθμητοι τὸ πλῆθος, αὐτὸς εἴκοσι τὰς πάσας ἐν ἀρχῇ κεκτημένος. ἀλλ´ ὅμως ἀσθενὴς οὕτω καὶ μικρὸς ἀρξάμενος, οὐ μόνον ἐθνῶν ἐκράτησε μεγάλων καὶ πόλεις εἷλε πολλάς, ἀλλὰ καὶ τῶν ἀντιστρατήγων Κότταν μὲν ἐν τῷ περὶ τὴν Μελλαρίαν πορθμῷ κατεναυμάχησε, Φουφίδιον δὲ τὸν ἄρχοντα τῆς Βαιτικῆς περὶ τὸν Βαῖτιν ἐτρέψατο, δισχιλίους ἀποκτείνας Ῥωμαίων, Δομίτιον δὲ Καλουῖνον ἀνθύπατον ὄντα τῆς ἑτέρας Ἰβηρίας διὰ τοῦ ταμίου καταγωνισάμενος, καὶ Θώρ{άν}ιον, ἄλλον ἡγεμόνα τῶν ὑπὸ Μετέλλου πεμφθέντων, μετὰ δυνάμεως ἀνεῖλεν, αὐτόν τε τὸν Μέτελλον, ἄνδρα Ῥωμαίων ἐν τοῖς τότε μέγιστον καὶ δοκιμώτατον, οὐκ ὀλίγοις σφάλμασι περιβαλὼν εἰς τοσαύτην ἀπορίαν κατέστησεν, ὥστε Λεύκιον μὲν Μάλλιον ἐκ τῆς περὶ Ναρβῶνα Γαλατίας ἐλθεῖν αὐτῷ βοηθόν, Πομπήϊον δὲ Μᾶγνον ἐκ Ῥώμης κατὰ τάχος ἀποσταλῆναι μετὰ δυνάμεως. οὐ γὰρ εἶχεν Μέτελλος τι χρήσαιτο, προσπολεμῶν ἀνδρὶ τολμητῇ, πάσης ἐξαναδυομένῳ φανερᾶς μάχης, πᾶσαν δὲ μεταβαλλομένῳ μεταβολὴν εὐσταλείᾳ καὶ κουφότητι τῆς Ἰβηρικῆς στρατιᾶς, αὐτὸς ὁπλιτικῶν καὶ νομίμων ἀσκητὴς γεγονὼς ἀγώνων καὶ στρατηγὸς ἐμβριθοῦς καὶ μονίμου φάλαγγος, ὤσασθαι μὲν εἰς χεῖρας ἐλθόντας πολεμίους καὶ καταβαλεῖν ἄριστα γεγυμνασμένης, ὀρειβατεῖν δὲ καὶ συνηρτῆσθαι διώξεσι καὶ φυγαῖς ἀπαύστοις ἀνθρώπων ὑπηνεμίων καὶ λιμὸν ἀνέχεσθαι καὶ δίαιταν ἄπυρον καὶ ἄσκηνον ὥσπερ ἐκεῖνοι μὴ δυναμένης. [12] Par cet artifice, il les rendit souples et soumis à toutes ses volontés; car ils se croyaient commandés, non par un général étranger et d'une grande prudence, mais par un dieu même; les événements concouraient à les affermir dans cette opinion, lorsqu'ils voyaient les progrès extraordinaires de sa puissance. Car avec deux mille six cents hommes qu'il appelait Romains, mais parmi lesquels il y avait sept cents Africains qui l'avaient suivi en Lusitanie; avec quatre mille hommes de pied et sept cents chevaux qu'il avait levés chez les Lusitaniens, il fit la guerre contre quatre généraux romains, qui avaient sous leurs ordres cent vingt mille hommes d'infanterie, six mille chevaux, deux mille archers et frondeurs, et des villes innombrables pour alliées, tandis qu'il n'en avait eu d'abord que vingt dans son parti. Cependant, avec des commencements si faibles nonseulement il dompta plusieurs nations puissantes, et se rendit maître d'un grand nombre de villes; mais des divers généraux qu'il eut en tête, il défit Cotta dans un combat naval, près du détroit de Mellaria; il vainquit Phidius, qui commandait dans la Bétique, et lui tua deux mille Romains près du fleuve Bétis; son questeur remporta une grande victoire sur Lucius Domitius, proconsul de l'Espagne citérieure; il battit en personne l'armée d'un des lieutenants de Métellus, nommé Thoranius, qui fut tué dans le combat. Enfin, Métellus lui-même, l'un des plus grands et des plus célèbres généraux que les Romains eussent alors, se trouva dans un tel embarras et réduit à une si grande extrémité, que Lucius Lollius fut obligé d'accourir de la Gaule Narbonnaise à son secours, et que le sénat lui envoya promptement de Rome le grand Pompée, avec de nouvelles troupes; car Métellus ne savait plus comment faire la guerre contre un ennemi plein d'audace, qui évitait adroitement toute bataille en pleine campagne ; qui, comptant sur l'agilité et la souplesse des soldats espagnols, se pliait aisément à toutes sortes de formes, tandis que Métellus, accoutumé à des combats réglés et donnés à jour fixe, commandait une infanterie nombreuse, qui savait bien garder ses rangs, exercée à repousser, à enfoncer des ennemis qui se mesuraient de près avec elle; mais incapable de gravir les montagnes, de serrer de près des ennemis plus légers que le vent, qui fuyaient continuellement, qui savaient supporter la faim, se passer de tentes, manger des aliments sans apprêt, et tels qu'ils les trouvaient.


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Dernière mise à jour : 15/09/2006