| [23] Τοῦτο τὸ κατόρθωμα Ῥωμαῖοι, καίπερ εἰωθότες
 ἅπασι τοῖς μεγάλοις ἐπιφημίζειν τὸ δαιμόνιον, ἑνὸς
 ἔργον ἡγοῦντο τοῦ στρατηγοῦ γεγονέναι, καὶ τῶν μεμαχημένων
 ἦν ἀκούειν, ὅτι κωφοὺς καὶ τυφλοὺς αὐτοῖς
 καὶ μόνον οὐ καθείρξας τοὺς πολεμίους Ποπλικόλας παρέδωκε
 χρῆσθαι τοῖς ξίφεσιν. ἐρρώσθη δὲ καὶ χρήμασιν
 ὁ δῆμος ἐκ τῶν λαφύρων καὶ τῶν αἰχμαλώτων. ὁ δὲ
 Ποπλικόλας τόν τε θρίαμβον ἀγαγὼν καὶ τοῖς μετ´ αὐτὸν
 ἀποδειχθεῖσιν ὑπάτοις παραδοὺς τὴν πόλιν, εὐθὺς
 ἐτελεύτησεν, ὡς ἐφικτόν ἐστιν ἀνθρώποις μάλιστα τοῖς
 νενομισμένοις καλοῖς κἀγαθοῖς τὸν ἑαυτοῦ βίον ἐκτελειώσας.
 ὁ δὲ δῆμος ὥσπερ οὐδὲν εἰς ζῶντα τῶν ἀξίων πεποιηκώς,
 ἀλλὰ πᾶσαν ὀφείλων χάριν, ἐψηφίσατο δημοσίᾳ
 ταφῆναι τὸ σῶμα, καὶ τεταρτημόριον ἕκαστος ἐπὶ τιμῇ
 συνεισήνεγκεν. αἱ δὲ γυναῖκες ἰδίᾳ πρὸς ἑαυτὰς συμφρονήσασαι
 διεπένθησαν ἐνιαυτὸν ὅλον ἐπὶ τῷ ἀνδρὶ πένθος
 ἔντιμον καὶ ζηλωτόν. ἐτάφη δέ, καὶ τοῦτο τῶν πολιτῶν
 ψηφισαμένων, ἐντὸς ἄστεος παρὰ τὴν καλουμένην Οὐελίαν,
 ὥστε καὶ γένει παντὶ τῆς ταφῆς μετεῖναι. νῦν δὲ
 θάπτεται μὲν οὐδεὶς τῶν ἀπὸ γένους, κομίσαντες δὲ τὸν
 νεκρὸν ἐκεῖ κατατίθενται, καὶ δᾷδά τις ἡμμένην λαβὼν
 ὅσον ὑπήνεγκεν, εἶτ´ ἀναιρεῖται, μαρτυρόμενος ἔργῳ τὸ
 ἐξεῖναι, φείδεσθαι δὲ τῆς τιμῆς, καὶ τὸν νεκρὸν οὕτως
 ἀποκομίζουσιν.
 | [23] XXIII. Ce succès, les Romains, malgré leur habitude 
d'attribuer tous les grands résultats à la divinité, le 
considéraient comme l'oeuvre d'un seul homme, le général 
en chef. Et le premier mot que l'on pouvait entendre 
des combattants, c'est que Publicola leur avait livré 
les ennemis boiteux, aveugles, et, pour ainsi dire, enfermés : 
il ne restait qu'à les passer par les armes. La richesse 
du peuple augmenta aussi de la valeur des dépouilles et 
des captifs. Quant à Publicola, après avoir célébré son 
triomphe et remis l'État aux consuls désignés pour 
l'administrer à sa sortie de charge, il mourut aussitôt, 
finissant sa vie, autant qu'il est possible à un homme, dans 
l'accomplissement de ce que la tradition reconnaît de 
plus beau et de meilleur. Le peuple, comme s'il n'eût rien 
fait, du vivant de ce grand homme, qui fût digne de ses 
services, et lui en devait encore tout le prix, lui vota 
des obsèques nationales, et chaque citoyen souscrivit un 
quadrant pour les frais. Les femmes, s'étant réunies 
à part des hommes, décidèrent de porter son deuil une 
année entière, marque d'admiration bien digne d'envie. 
Enfin: il. fut enterré, en vertu d'un vote des citoyens; à
l'intérieur de la ville, dans le quartier de Vélie, et 
tous ses descendants devaient participer à ce privilège. 
Maintenant personne de sa postérité n'y est enterré; 
cependant, si l'un des Valérius meurt, on apporte le 
corps à cet endroit et on l'y dépose. Quelqu'un prend 
une torche allumée; mais à peine l'a-t-il élevée qu'il 
la retire. On témoigne, par ce rite, qu'il est permis 
d'ensevelir le corps à cet endroit, mais que l'on renonce à cet 
honneur, et ainsi l'on ramène le corps.
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