| [22] Τὰ δὲ Σαβίνων οὕτω διακριθέντα τῷ μετοικισμῷ
 τῶν ἀνδρῶν οὐκ εἴασαν οἱ δημαγωγοῦντες ἀτρεμῆσαι
 καὶ καταστῆναι, σχετλιάζοντες εἰ Κλαῦσος, ἃ παρὼν οὐκ
 ἔπεισε, διαπράξεται φυγὰς γενόμενος καὶ πολέμιος, μὴ
 δοῦναι δίκην Ῥωμαίους ὧν ὑβρίζουσιν. ἄραντες οὖν
 στρατῷ μεγάλῳ περὶ Φειδήνας κατηυλίσαντο, καί τινα
 λόχον θέμενοι πρὸ τῆς Ῥώμης ἐν χωρίοις συνηρεφέσι
 καὶ κοίλοις δισχιλίους ὁπλίτας, ἔμελλον ἅμ´ ἡμέρᾳ φανερῶς
 ἱππεῦσιν ὀλίγοις λείαν ἐλαύνειν. εἴρητο δ´ αὐτοῖς,
 ὅταν τῇ πόλει προσελάσωσιν, ὑποφεύγειν, ἕως ἐμβάλωσιν
 εἰς τὴν ἐνέδραν τοὺς πολεμίους. ταῦθ´ ὁ Ποπλικόλας
 αὐθημερὸν πυθόμενος παρ´ αὐτομόλων, ταχὺ διηρμόσατο
 πρὸς πάντα καὶ διένειμε τὴν δύναμιν. Ποστούμιος
 μὲν γὰρ Ἄλβος ὁ γαμβρὸς αὐτοῦ τρισχιλίοις ὁπλίταις
 ἑσπέρας ἔτι προελθὼν καὶ καταλαβὼν τοὺς ἀκρολόφους
 ὑφ´ οἷς ἐνήδρευον οἱ Σαβῖνοι, παρεφύλαττεν· ὁ
 δὲ συνάρχων Λουκρήτιος ἔχων τὸ κουφότατον ἐν τῇ πόλει
 καὶ νεώτατον ἐτάχθη τοῖς ἐλαύνουσι τὴν λείαν ἱππεῦσιν
 ἐπιχειρεῖν, αὐτὸς δὲ τὴν ἄλλην ἀναλαβὼν στρατιὰν
 κύκλῳ περιῆλθε τοὺς πολεμίους. καὶ κατὰ τύχην
 ὁμίχλης βαθείας ἐπιπεσούσης περὶ ὄρθρον, ἅμα Ποστούμιός
 τε τοὺς ἐνεδρεύοντας ἐμβοήσας ἔβαλεν ἀπὸ τῶν
 ἄκρων, καὶ τοῖς προϊππασαμένοις ἐφῆκε τοὺς περὶ αὑτὸν
 ὁ Λουκρήτιος, καὶ Ποπλικόλας προσέβαλε τοῖς στρατοπέδοις
 τῶν πολεμίων. πάντη μὲν οὖν ἐκακοῦτο τὰ Σαβίνων
 καὶ διεφθείρετο· τοὺς δ´ ἐνταῦθα μηδ´ ἀμυνομένους,
 ἀλλὰ φεύγοντας εὐθὺς ἔκτεινον οἱ Ῥωμαῖοι, τῆς
 ἐλπίδος αὐτοῖς ὀλεθριωτάτης γενομένης. σῴζεσθαι γὰρ
 οἰόμενοι τοὺς ἑτέρους οἱ ἕτεροι τῷ μάχεσθαι καὶ μένειν
 οὐ προσεῖχον, ἀλλ´ οἱ μὲν ἐκ τῶν ἐρυμάτων πρὸς τοὺς
 ἐνεδρεύοντας, οὗτοι δὲ πάλιν ὡς ἐκείνους εἰς τὸ στρατόπεδον
 θέοντες, ἐναντίοι φεύγουσιν ἐνέπιπτον πρὸς οὓς
 ἔφευγον, καὶ βοηθείας δεομένοις οὓς ἤλπιζον αὐτοῖς βοηθήσειν.
 τὸ δὲ μὴ πάντας ἀπολέσθαι τότε Σαβίνους, ἀλλὰ
 καὶ περιγενέσθαι τινάς, ἡ Φειδηνατῶν πόλις ἐγγὺς οὖσα
 παρέσχε, καὶ μάλιστα τοῖς ἐκ τῶν στρατοπέδων ὅθ´ ἡλίσκετο
 διεκπίπτουσιν. ὅσοι δὲ Φειδηνῶν διήμαρτον, ἢ
 διεφθάρησαν ἢ ζῶντες ἀπήχθησαν ὑπὸ τῶν λαβόντων.
 | [22] XXII. — Le conflit entre Sabins était ainsi clos par 
cette émigration. Mais les démagogues ne tolérèrent pas le 
retour du calme et de la tranquillité; ils s'irritaient que 
Clausus, en devenant transfuge et ennemi du pays, vînt 
à bout d'obtenir ce qu'il n'avait pu persuader de vive 
voix à ses compatriotes, l'impunité des Romains. Les 
Sabins allèrent donc, avec une armée considérable, 
camper aux environs de Fidènes. Ils placèrent en embuscade 
devant Rome, en des lieux boisés et encaissés, deux 
mille fantassins; et ils devaient, au lever du jour, envoyer 
ostensiblement quelques cavaliers ravager la campagne. 
On avait dit à ces cavaliers, quand ils auraient atteint 
Rome, de faire demi-tour afin d'attirer à leur suite les 
ennemis dans le piège. Publicola fut avisé de ce projet 
dans la journée par des transfuges. Il fit promptement 
face à la situation, en partageant ses forces. Postumius 
Balbus, son gendre, à la tête de trois mille hommes d'infanterie 
lourde, alla s'installer avant la nuit sur les hauteurs 
qui dominaient le lieu de l'embuscade, pour tenir 
en respect les Sabins. Le collègue de Publicola, Lucrétius, 
avec les troupes les plus légères et les plus ardentes 
de la ville, prit position pour attaquer les cavaliers lancés 
au pillage. Publicola lui-même, avec le reste de l'armée, 
encercla l'ennemi. Il se trouva qu'un épais brouillard 
enveloppait les belligérants à l'aurore. Alors, simultanément, 
Postumius et ses hommes, en poussant de grands 
cris, firent, du sommet, pleuvoir des traits sur les Sabins 
placés en embuscade; Lucrétius lâcha ses troupes sur les
cavaliers qui avançaient, et Publicola donna l'assaut au 
camp ennemi. Ainsi, de tous les côtés, les Sabins étaient 
en mauvaise posture et perdaient du monde. Ceux qui, 
au lieu de se défendre, prenaient la fuite, tombaient 
aussitôt sous les coups des Romains; et l'espérance 
devenait meurtrière pour eux ; car, se croyant mutuellement 
sauvés, ils ne s'obstinaient pas à combattre et à résister. 
Ceux du camp rejoignaient les hommes en embuscade; 
les autres, en sens contraire, couraient vers le camp; 
ils se heurtaient, dans leur fuite, à ceux vers lesquels ils 
fuyaient, et s'entendaient réclamer du secours par ceux 
à qui ils en venaient demander. Si tous les Sabins ne 
périrent pas, (car quelques-uns survécurent), la faute en 
fut au voisinage de Fidènes; cette ville accueillit surtout 
les soldats échappés du camp, au moment où il était pris. 
Tous ceux qui ne purent arriver à Fidènes furent tués 
ou faits prisonniers.
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